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L'alphabétisation doit devenir une priorité nationale, selon le sénateur Jacques Demers

L'alphabétisation doit devenir une priorité nationale, selon Jacques Demers
CP

Le sénateur conservateur Jacques Demers monte aux barricades et demande aux gouvernements fédéral et provinciaux de faire de l'alphabétisation une priorité nationale.

« Il faut reconnaître qu'on a un problème majeur dans notre société », lance-t-il en entrevue exclusive à Radio-Canada.

Celui qui a longtemps éprouvé des difficultés en lecture trouve inacceptable que 48 % des Canadiens de plus de 16 ans soient des analphabètes fonctionnels.

« Ça veut dire qu'il y a 48 personnes sur 100 qui ont de la difficulté [à lire]. Ils ne feront pas des médecins, des avocats [...] des ingénieurs ou des architectes. C'est sûr qu'il y a d'autres choses. Mais ces gens-là, on en a besoin pour construire le Québec et le Canada », répète l'ancien entraîneur-chef du Canadien de Montréal.

Selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 12 millions de Canadiens de plus de 16 ans n'atteignent pas le troisième niveau de littéracie, souvent associé à l'obtention d'un diplôme d'études secondaires. Les Canadiens âgés de 26 à 35 ans sont les plus susceptibles d'atteindre ou de dépasser ce niveau (66 %).

Jacques Demers demande au fédéral et aux provinces de passer à l'action. Il propose une grande rencontre avec tous les intervenants.

« Le fédéral, le provincial et tout le monde. Qu'on se mette ensemble, qu'on écoute les gens qui ont les chiffres et les professeurs », lance-t-il.

Un parcours du combattant

Jacques Demers avait créé une onde de choc, en 2005, lorsqu'il avait révélé qu'il était analphabète.

« J'avais un père alcoolique et violent envers ma maman. J'allais sur le banc d'école, je n'avais pas dormi une partie de la nuit ou peut-être toute la nuit. On s'en va à l'école le lendemain et on n'apprend rien », se rappelle-t-il.

Quand Jacques Demers est nommé sénateur en 2009, il fait de l'alphabétisation sa cause. Mais il découvre que le Sénat bouge moins vite que le milieu du hockey.

Depuis 2010, le gouvernement conservateur, dont il fait partie, a coupé de moitié les fonds alloués pour l'alphabétisation des adultes. Cette somme est ainsi passée de 24,6 millions de dollars, en 2010-2011, à 12,2 millions de dollars en 2012-2013.

Le sénateur Demers comprend que les gouvernements ont des choix difficiles à faire. Malgré tout, « la priorité pour faire fonctionner un pays, c'est d'avoir une bonne forme d'éducation », selon lui.

Il est d'ailleurs fier de montrer qu'il est possible d'apprendre à lire, « même sur le tard », comme il l'a prouvé en lisant à voix haute le journal.

D'après le reportage de Brigitte Bureau

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