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«Paths» à chacun sa conception du bonheur (PHOTOS)

«Paths» à chacun sa conception du bonheur (PHOTOS)
courtoisie

Pendant cinq mois, le jeune Jérémy Comte a bourlingué aux quatre coins du monde à la rencontre d’hommes et de femmes pris au vif dans leur quotidien. Caméra à l’épaule, il est allé filmer ce que signifie le bonheur pour tous ces gens. En résulte Paths, un court-métrage documentaire attachant.

Le rendez-vous est donné au café où Jérémy possède ses habitudes, sur Saint-Denis à l’intersection de l’avenue Mont-Royal. «C’est proche de chez moi, alors je viens souvent travailler ici», lance-t-il après avoir commandé un latte.

À 23 ans, Jérémy Comte ressemble à la plupart des jeunes de son âge. Chemise à motifs rétro, téléphone intelligent dans la poche et skateboard à la main. Avec ses cheveux au vent, il a des airs de Xavier Dolan, dont il partage la tendance hipster. Justement, il vient de voir Mommy, un film qu’il trouve fantastique.

«J’ai adoré! J’ai complètement été chaviré par ce film qui m’a fait repenser à ma jeunesse. On est beaucoup dans l’émotion. Ce sont des films comme celui-là qui me donne envie de faire du cinéma», explique-t-il.

Paths (Chemins en français) est son troisième court-métrage. «Le salaire que je gagne, je l’investis dans mes projets artistiques, ajoute-t-il. C’est comme cela que j’ai financé mon film, avec mon propre argent».

Le jeune homme travaille dans la publicité. On l’avait déjà un peu deviné en voyant son documentaire de 21 minutes qui n’évite pas certains pièges en la matière. Images hyper léchées, musique parfois surfaite, effets visuels un peu trop pensés, la frontière entre pub et documentaire est parfois mince. Mais, ce qui sauve l’œuvre de la pure contamination, ce sont les intervenants. Leur humanité transperce l’écran.

«Je n’ai rien contre la publicité, mais j’essaye de ne pas me perdre là-dedans, précise-t-il lucide. C’est un métier où il y a beaucoup d’argent. Le confort matériel que cela procure peut vous empêcher de réaliser des projets créatifs. Je ne veux pas me réveiller un matin et réaliser que je ne fais que de la publicité».

À la rencontre de l’autre

Près de cinq mois de voyage et un long trajet, principalement en Asie, lui ont permis de faire connaissance avec des personnes souvent en marge de la société. Du Japon au Vietnam, en passant par le Cambodge ou la Thaïlande, le spectateur est invité à rentrer chez un hippie californien, un moine bouddhiste, un expert des combats de coqs de Bangkok ou une adolescente japonaise. Cette dernière, solitaire et anxieuse, erre dans les rues de Tokyo comme un fantôme.

«Je l’ai abordé à la sortie d’une station de métro, se souvient-il. Elle avait la peau si blanche. Sous ses allures de "fashion poupée", elle était fascinante. Elle ne parlait que le japonais, une langue que je ne comprends pas. On a réussi à se débrouiller. J’ai alors appris qu’elle souffrait d’anxiété parce qu’elle n’avait aucun diplôme. Rejetée par sa famille et la société, elle ne voit aucun avenir pour elle. J’ai trouvé cela terrible».

Malgré les différences culturelles et les morceaux de vie glanée à travers des expériences parfois douloureuses, Jérémy a voulu son documentaire lumineux. «Sans l’espoir, dans la vie il n’y a rien. C’est un thème important pour moi, car je suis de nature optimiste. Je voulais faire un film agréable avec toutes les nuances possibles. La vie n’est pas toujours heureuse, mais tous les gens que j’ai rencontré laisse une porte ouverte au bonheur», conclut-il.

Le court-métrage documentaire Paths est projeté le 4 octobre à 20 heures.

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