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«Sur invitation seulement» à TVA : le party à ne pas rater

«Sur invitation seulement» à TVA : le party à ne pas rater
Courtoisie

Les producteurs Guy Villeneuve, de Fair-Play, et Pierre Taschereau, de Contenu QMI, semblaient extrêmement fiers, lundi midi, de présenter aux journalistes le premier épisode de leur dernier-né, le happening de variétés Sur invitation seulement. On leur donne raison, et on vous conseille de vous brancher à TVA dès ce jeudi, à 20h.

Vous en aurez pour huit semaines de franche rigolade, de plaisir non coupable, qui ne se prend pas au sérieux. Vous y verrez vos artistes favoris sous un autre jour… et constaterez que le ridicule, au sens de «lâcher son fou sans gêne», non seulement ne tue pas, mais génère également de l’excellente télévision.

Animée par Stéphane Rousseau et réalisée par Jean Lamoureux, l’homme qui œuvre aux côtés de Julie Snyder depuis 1996 et orchestre les pow-wow les plus tonitruants de Productions J, de Star Académie à L’été indien, la grande fête qu’est Sur invitation seulement vous donnera envie de vous servir un verre de vin et d’oublier vos tracas pour faire la fiesta. Stéphane Rousseau est à l’aise comme un poisson dans l’eau dans ce contexte qui expose la vraie nature des participants, sans filtre, sans décorum guindé.

L’humoriste, d’abord inquiet à l’idée d’animer une émission régulière au petit écran, a vite été rassuré et a pris son pied lorsqu’il a compris de quoi il en retournait. Stéphane ne mène ici aucune entrevue, ne recueille aucune confidences, ne modère aucun débat ; il s’éclate avec ses potes, et c’est tout. Et il le fait drôlement bien.

Complicité et authenticité

Sur invitation seulement, c’est d’abord un jeu, campé dans une ambiance de party endiablé. Imaginez que Stéphane Rousseau vous reçoit chez lui pour une immense réception. D’ailleurs, c’est un peu là la base du concept (complètement original, et qu’on tentera de vendre à l’international au prochain MIPTV de Cannes). On a décoré un loft très chic et glamour, dans une ancienne banque de la rue Sainte-Catherine Est, qu’on a complètement rénovée et réaménagée pour les besoins du tournage. Meublés moderne, avec cadres colorés aux murs, le salon et l’immense salle à manger de l’endroit sont remplis de spectateurs qui sont pleinement impliqués dans l’action, réagissent, crient, applaudissent et croquent des selfies avec les vedettes. Dans ce décor, pas d’estrades où le public est entassé comme des sardines, pas de «jus d’orange dans des gobelets de plastique» (pour paraphraser Guy Villeneuve) pour ceux et celles qui assistaient à l’enregistrement ; ces gens ont plutôt eu droit à du vrai champagne et ont été traités aux petits oignons. À Sur invitation seulement, tout le monde s’amuse ensemble, assis, debout, juché sur le comptoir, dansant et sautillant.

Le nœud de la «compétition», très amicale, mais néanmoins vive, se trouve entre deux équipes formées de deux personnalités connues, amies dans la vie. On a insisté pour jumeler de vrais copains dont la complicité transpercerait l’écran. Julie Snyder et Emmanuel Bilodeau affrontent Charles Lafortune et Dominic Paquet dans la première. Plus tard, les tandems Louis Morissette – Guillaume Lemay Thivierge et Éric Salvail – François Bellefeuille devraient aussi divertir en grand. Reem Kherici, la conjointe de Stéphane Rousseau, qu’il décrit comme sa «muse», son «âme sœur», n’est jamais bien loin, occupant un rôle à mi-chemin entre celui de co-animatrice et d’hôtesse, et un groupe presque entièrement féminin – seul le guitariste est un homme – assure les portions musicales avec, au micro, Valérie Daure, découverte à La voix. La percussionniste Mélissa Lavergne signe la direction artistique.

Les deux clans se mesurent donc dans une multitude de jeux sans prétention. Il y en a pour tous les goûts : karaoké country sur taureau mécanique, imitations (les joueurs doivent dire une phrase célèbre de quelqu’un avec la voix d’un autre, par exemple, «Take A Kayak», de Céline Dion, avec le timbre de René Angélil), faire deviner une chanson en la fredonnant avec des cris d’animaux (Julie Snyder se surpasse à cette épreuve, attendez de l’entendre), questions-réponses.

Dans ce dernier défi, certaines questions donneront du fil à retordre, du genre : «Qui était le professeur de chant du premier Star Académie?» ou «Quel est le vrai nom de France D’Amour?». D’autres sont plus faciles, comme «Quelle chanteuse interprétait le thème de La guerre des tuques?»

Au total, on alternera entre une quinzaine de jeux, d’une semaine à l’autre. Les perdants du duel devront lire le «mot de la honte» à la fin et les gagnants, eux, auront le privilège de jouer un tour pendable à un autre ami de la colonie artistique. Le pauvre Patrick Groulx se retrouvera avec une basse-cour dans sa chambre d’hôtel à l’initiative de… Non, on ne dévoilera pas qui remporte la première joute.

On a aimé ces sympathiques moments en apparence improvisés, qui donnent à Sur invitation seulement un caractère de vraie soirée entre amis. D’entrée de jeu, Stéphane Rousseau surprend l’assemblée en demandant Reem, son amoureuse, en mariage, devant les regards émus et la mâchoire décrochée de Julie Snyder. Est-il sérieux? Vous verrez bien. Plus tard, Julie Snyder taquinera Emmanuel Bilodeau sur son nez et jasera de ses injections de Botox, en toute spontanéité. Les adversaires se moquent gentiment les uns des autres. Ce sont ces petites bulles, ces répliques inattendues, qui rendent l’ensemble purement authentique. C’est parfois cacophonique, bien sûr, mais c’est d’autant plus agréable, parce que rien n’est simulé. Et tous prennent un véritable plaisir à jouer à Sur invitation seulement, ça paraît.

Il y aura des surprises à chaque épisode. Dans celui montré lundi, Marie-Mai s’est amenée pour chanter deux de ses succès, aux côtés de son alter ego, Fred St-Gelais, dans un segment digne d’un numéro de ses spectacles au Centre Bell. Et puisqu’on ne fait rien comme ailleurs à Sur invitation seulement, lorsque les invités détaillent leur actualité (ou ploguent leurs projets), ils le font en aspirant de l’hélium, avec la voix qu’on imagine.

Quand ça lève trop…

Tous les enregistrements de Sur invitation seulement ont eu lieu en soirée, sur une période d’environ trois heures chacun. On attendait que le soleil se couche pour allumer les caméras afin que l’état d’esprit ambiant soit réellement festif.

Pour prouver à quel point l’atmosphère survoltée de leur rassemblement n’est pas feinte, les producteurs ont raconté, lundi, que le tout dernier tournage, où Alex Nevsky a offert une prestation, a sérieusement dégénéré. L’achalandage dans le studio outrepassait largement le nombre de spectateurs généralement acceptés, et une fumée persistante s’est échappée dans le cadre d’une performance, jusqu’à déclencher l’alarme d’incendie. Cinq camions de pompiers se sont aussitôt massés dans la rue aux abords de l’établissement. Autrement dit, quand le party lève à Sur invitation seulement, il lève pour vrai.

Sur invitation seulement, le jeudi, à 20h, dès le 25 septembre.

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