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Début des audiences publiques sur le prolongement de l'autoroute 19

Début des audiences publiques sur l'autoroute 19
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La première ronde d'audiences publiques sur le projet de parachèvement de l'autoroute 19 entre Laval et Bois-des-Fillion s'ouvre ce soir, à Laval.

Tenues par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), ces premières rencontres doivent permettre aux citoyens, dans un premier temps, de s'informer sur le projet et tous ses aspects, notamment environnementaux.

Ce projet routier d'envergure, attendu depuis plusieurs décennies par les citoyens de Laval et de la Rive-Nord, doit permettre de relier l'autoroute 440, à Laval, à l'autoroute 640, sur la Rive-Nord, en prolongeant l'autoroute 19 vers le nord jusqu'à Bois-des-Fillion.

Pour ce faire, Québec planifie de transformer la route 335 en une autoroute à deux voies dans chaque direction assortie d'une voie réservée au transport collectif.

Le projet inclut l'aménagement de quatre échangeurs, d'un stationnement incitatif à la croisée des autoroutes 19 et 640 et la construction d'un pont sur la rivière des Mille-Îles à l'est du pont Athanase-David. La valeur estimée du projet oscille autour de 600 millions de dollars.

Outre les représentants du gouvernement du Québec, des personnes ressources ainsi que le promoteur du projet seront présents pour répondre aux questions des citoyens à partir de 19 h au Centre Embassy Plaza, à Laval.

Le projet en bref :

  • Des bretelles d'accès exclusives aux autobus à la hauteur du boulevard Adolphe-Chapleau;
  • Des bretelles d'accès exclusives aux autobus à l'échangeur Saint-Martin Est;
  • La construction d'un nouveau pont à l'est du pont Athanase-David pour permettre l'aménagement des voies réservées;
  • De meilleurs accès au stationnement incitatif de 690 places à l'angle de la future autoroute 19 et de l'autoroute 640;
  • L'aménagement d'un stationnement incitatif de 280 places dans le secteur de Côte-Terrebonne.
  • Après cette séance d'information, les commissaires du BAPE recevront les suggestions et commentaires du public lors d'une deuxième ronde d'audiences qui aura lieu le 20 octobre prochain.

Le BAPE dispose d'un délai de quatre mois pour accomplir ses consultations dans ce dossier. Le Bureau devra ensuite remettre son rapport au ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, au plus tard le 14 janvier 2015.

Ce projet qui doit soulager la congestion routière importante dans l'axe de la route 335 sur la Rive-Nord en reliant cette partie de la Rive-Nord au réseau autoroutier de l'île de Laval suscite l'enthousiasme de beaucoup de citoyens et automobilistes des secteurs de Terrebonne, de Laval et de Bois-des-Fillion. Ces derniers réclamaient depuis près de 40 ans le parachèvement de ce tronçon autoroutier.

Un projet aberrant, déplorent les organismes environnementaux

Plusieurs groupes et citoyens redoutent par contre l'impact de ces importants travaux sur la congestion routière déjà lourde dans ce secteur aux heures de pointe. D'autres s'inquiètent pour la perturbation qu'engendreront ces travaux sur la flore et la faune des secteurs touchés.

C'est le cas de l'Alliance pour le financement des transports collectifs (TRANSIT) qui dénonce le choix du gouvernement du Québec d'aller de l'avant avec un tel projet en période de compression budgétaire.

« D'abord, il faut remettre à niveau les actifs existants, routes et transports collectifs, puis investir les sommes nécessaires dans les projets prioritaires de transports collectifs et actifs, qui vont diminuer la congestion routière en cette période de grands travaux routiers », explique Florence Junca-Adenot, professeur à l'UQAM dans un communiqué de l'Alliance.

« Qu'il est ridicule, dans l'état des finances publiques, de se donner collectivement comme priorité de poursuivre le développement du réseau routier alors que l'on coupe dans les écoles! »

— Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec

Pour Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l'environnement de Montréal, les politiques du gouvernement sont incohérentes.

« D'une part, Québec répète sans cesse qu'il faut réduire les dépenses, mais veut dépenser plus de 500 millions pour un agrandissement d'autoroute. D'autre part, il reconnaît qu'il faut réduire la congestion dans la région métropolitaine, mais il est prêt à ajouter massivement des voitures sur la rue Papineau à Montréal », écrit-elle dans le communiqué de TRANSIT.

Une région en forte croissance

La région concernée par le projet, qui inclut Bois-des-Filions et Terrebonne, a connu une croissance de plus de 10 % entre 2006 et 2011. Selon les chiffres de la Coalition pour le parachèvement de l'autoroute 19, le nombre de véhicules qui empruntent le trajet a triplé depuis l'an 2000.

La première annonce quant à la construction de ce lien routier a été faite dans les années 1960, mais seule la portion sud du tronçon a été réalisée. Le reste du projet a été suspendu après un moratoire gouvernemental en 1977.

En 2010, le gouvernement Charest avait annoncé la relance du projet qui devait être achevé en 2014. Le budget évoqué était alors de plus de 300 millions de dollars.

Le 24 mai 2013, le ministre péquiste des Transports du Québec, Sylvain Gaudrault, déposait le projet revu par son gouvernement au BAPE. Le coût évalué du projet aujourd'hui se situerait entre 400 et 600 millions de dollars.

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