Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Libye: l'impasse demeure en dépit des sanctions de l'ONU

Libye: l'impasse demeure en dépit des sanctions de l'ONU

L'impasse reste totale en Libye où deux camps rivaux se disputent le pouvoir, tandis que la violence fait courir au pays le risque d'une guerre civile et que la réponse de la communauté internationale est jugée insuffisante pour relancer un processus politique moribond.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est contenté mercredi d'étendre le régime des sanctions contre la Libye pour y inclure les milices qui s'affrontent sur le terrain.

Les sanctions, jusqu'ici appliquées aux partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, portent généralement sur un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Ceux qui sont visés devraient être désignés par un Comité spécial du Conseil de sécurité.

Pas assez pour pousser les parties en conflit à relancer le processus politique comme le souligne à l'AFP, Iyad Orfi, un universitaire, qui dit avoir l'impression que "la communauté internationale a renoncé à peser réellement sur le cours des évènements en Libye".

D'ailleurs, le président français François Hollande a demandé au lendemain de la réunion du Conseil de sécurité, d'organiser un "soutien exceptionnel aux autorités libyennes pour rétablir l'Etat", sous peine de voir le terrorisme se répandre "dans toute la région".

"Si nous ne faisons rien de sérieux, rien de politique, rien d'international, le terrorisme se répandra dans toute la région", a-t-il mis en garde, sans préciser les formes civiles ou militaires de ce soutien.

M. Hollande a souligné qu'en Libye la "confusion est totale", citant "deux parlements, deux gouvernements" et dans le sud "une formation de groupes terroristes qui attend d'intervenir".

"La situation politique en Libye n'a jamais été aussi difficile", a estimé Othman Ben Sassi, un homme politique indépendant qui a fait partie du Conseil national de transition (CNT) ayant dirigé le pays après la chute de Kadhafi en 2011.

Le gouvernement provisoire et le Parlement, élu le 25 juin, siègent à Tobrouk, à 1.600 km à l'est de Tripoli. Ils viennent de qualifier de "terroristes" ceux qui contestent leur légitimité, une coalition de miliciens à forte teinte islamiste.

En face, les opposants considèrent ces autorités comme des "traîtres", les accusant d'avoir été complices de raids aériens menés par les Emirats arabes unis, avec l'aide de l'Egypte --qui le dément-- contre leurs forces engagées dans une offensive contre l'aéroport de Tripoli.

"La Libye se dirige immanquablement vers le gouffre", s'alarme M. Orfi face à cette situation, en mettant en garde contre "une faillite de l'Etat" en Libye avec des services publics paralysés, des salaires impayés et des citoyens livrés à eux-mêmes.

Ce risque est d'autant plus réel que les adversaires des autorités siégeant à Tobrouk, ont relancé les activités du Conseil général national (CGN), l'Assemblée sortante, et dont le mandat a théoriquement expiré, et annoncé leur intentions de former un gouvernement alternatif à Tripoli.

L'ambassadeur libyen à l'ONU Ibrahim Dabbashi a évoqué mercredi devant le Conseil de sécurité le spectre d'une "vraie guerre civile". "J'ai toujours exclu jusqu'ici la possibilité d'une guerre civile mais la situation a changé", a-t-il affirmé.

Pour M. Orfi, les "ingérences étrangères expliquent aussi les divisions politiques en Libye" où les contestataires des autorités installées à Tobrouk jouissent du soutien du Qatar et les premiers sont soutenus par les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Pendant les récents combats pour l'aéroport de Tripoli, les assaillants, venus de Misrata (est) de Tripoli ont affirmé avoir saisi un véhicule militaire blindé de type Tiger, développé aux Emirats arabes unis, y voyant la preuve d'un soutien de ce pays à leurs adversaires, les miliciens de Zenten (ouest) considérés comme proches des autorités installées à Tobrouk.

Pour sortir de l'impasse "toute le monde doit faire des concessions", a estimé un analyste, Tarek Ouerfelli, en référence aux parties en conflit dans le pays.

M. Ben Sassi a souligné quant à lui que les deux parties en conflit "sont allées trop loin" dans leurs exigences et plaidé pour un "partage du pouvoir impliquant le retour du Parlement à Tripoli, sous protection de l'ONU, et un exécutif incluant ses contestataires".

mh/hj

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.