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Ukraine: Washington dénonce une "escalade significative", à quelques heures d'une rencontre Porochenko-Poutine

Ukraine: Washington dénonce une "escalade significative", à quelques heures d'une rencontre Porochenko-Poutine

Les "incursions militaires" de la Russie en Ukraine constituent une "escalade significative", a affirmé la Maison Blanche lundi soir après que Kiev a annoncé la capture de soldats russes sur son territoire à la veille d'une rencontre entre les présidents ukrainien et russe à Minsk.

Les rebelles prorusses ont annoncé lundi avoir lancé une offensive au sud de leur bastion de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, mais Kiev a affirmé avoir repoussé ces attaques des insurgés et avoir capturé des soldats russes en territoire ukrainien.

Par ailleurs, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé la dissolution du Parlement de Kiev et la convocation d'élections législatives anticipées pour le 26 octobre.

Ces derniers développements sont intervenus à quelques heures d'une rencontre entre le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine, qui participent mardi à un sommet diplomatique à Minsk.

Dans la soirée, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont affirmé, sans en présenter de preuve matérielle, que l'armée ukrainienne avait arrêté dix parachutistes russes dans l'est de l'Ukraine.

Selon un communiqué du SBU, des soldats du 331e régiment de la 98e division aéroportée russe ont été capturés près du village ukrainien de Dzerkalne, à environ 50 kilomètres au sud-est de Donetsk.

"Les soldats russes ont été arrêtés avec des documents d'identité et des armes", affirme le communiqué. "Les enquêteurs ont ouvert une enquête criminelle pour franchissement illégal de la frontière par des citoyens russes armés", ajoute le SBU.

C'est la première fois depuis le début du conflit que l'Ukraine affirme avoir capturé des soldats russes. La Russie n'a pas réagi immédiatement à cette affirmation.

Kiev accuse régulièrement la Russie d'envoyer des militaires ou des blindés en territoire ukrainien, de tirer à l'artillerie en territoire ukrainien et de fournir armes et combattants aux insurgés. Ces affirmations ont toujours été démenties par Moscou.

"Les incursions militaires de la Russie en Ukraine --l'artillerie, les systèmes de défense aérienne, les dizaines de chars et de soldats-- représentent une escalade significative", a écrit Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale de Barack Obama, sur son compte Twitter.

"Les incursions répétées de la Russie en Ukraine sont inacceptables, dangereuses et incendiaires", a-t-elle poursuivi.

De leur côté, les insurgés ont déclaré qu'ils avaient lancé une contre-offensive au sud de la grande ville de Donetsk, dans ce qui semble être une tentative de prendre l'armée ukrainienne en tenaille.

Des combats se déroulaient effectivement lundi au sud de Donetsk et des journalistes de l'AFP ont vu des colonnes de fumée s'élever au-dessus de la campagne environnante.

L'état-major ukrainien a reconnu une "intensification de l'action de l'ennemi", évoquant la possibilité que les insurgés tentent d'ouvrir un nouveau front.

Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a toutefois déclaré que les contre-attaques rebelles avaient été repoussées. Il a indiqué que quatre soldats ukrainiens avaient été tués et 31 blessés en 24 heures.

Selon ce porte-parole, les troupes gouvernementales ont arrêté "dix chars et deux véhicules blindés de transport de troupes" qui arboraient des drapeaux séparatistes. Le porte-parole a affirmé que cette colonne se dirigeait vers la ville côtière de Marioupol après avoir franchi la frontière entre la Russie et l'Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a démenti ces informations. "Je n'en ai pas entendu parler, mais la désinformation concernant notre 'invasion'" n'est pas ce qui manque", a-t-il déclaré.

Alors que les combats font rage, MM. Poutine et Porochenko se retrouvent mardi à Minsk pour un sommet régional consacré au traité d'association conclu entre Kiev et Bruxelles. Des dirigeants de l'Union européenne seront également présents.

Si une rencontre entre les deux présidents n'est pas formellement prévue, M. Porochenko a promis de "parler de paix" avec son homologue russe.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que Moscou comptait pour sa part discuter notamment des "questions humanitaires".

Le conflit dans l'est de l'Ukraine a fait en quatre mois plus de 2.200 morts, des milliers de blessés et des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés.

Moscou a placé lundi Kiev devant la perspective d'une nouvelle démonstration de force en annonçant l'envoi "dès cette semaine" d'un nouveau convoi humanitaire, quelques jours après l'entrée en territoire ukrainien d'un premier convoi.

La Russie avait fait entrer vendredi quelque 220 camions chargés, selon Moscou, de 1.800 tonnes d'aide humanitaire, sans l'autorisation de Kiev.

Le convoi avait déchargé sa cargaison le soir même dans le bastion prorusse de Lougansk, privé d'eau et d'électricité depuis plus de trois semaines, puis avait regagné la Russie.

Kiev et certains pays occidentaux craignent que les initiatives humanitaires russes ne donnent lieu à une provocation qui pourrait servir de prétexte à une intervention russe en Ukraine.

Sur le plan politique, M. Porochenko a annoncé sa décision, largement attendue, de dissoudre le Parlement ukrainien. "Le nouveau Parlement sera élu le 26 octobre", a annoncé le président, cité sur son site internet officiel.

Cette dissolution intervient après la désintégration en juillet de la coalition gouvernementale au Parlement. M. Porochenko avait alors pris l'engagement de convoquer des élections législatives dès cet automne et non en 2017 comme cela était initialement prévu.

Deux journalistes travaillant pour un quotidien de Crimée, la péninsule ukrainienne rattachée en mars à la Russie, ont disparu près de Donetsk, a-t-on appris lundi auprès de leur journal.

Maxime Vassilenko, photographe du Krymski Telegraf, qui travaille également pour l'AFP et pour l'agence publique russe Ria-Novosti, et la journaliste Evguenia Koroliova n'ont pas donné de nouvelles depuis dimanche, a déclaré à l'AFP la rédactrice en chef du quotidien, Maria Volkonskaïa.

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