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Brésil: négociations pour mettre fin à une violente mutinerie

Brésil: négociations pour mettre fin à une violente mutinerie

Les autorités brésiliennes tentaient lundi de mettre fin à une mutinerie très violente ayant déjà fait quatre morts, dont deux détenus décapités, qui a éclaté la veille dans la prison de Cascavel, ville du sud du pays.

Après avoir suspendu le dialogue pendant la nuit de dimanche, "les négociations ont repris ce matin. Il y a des accords qui avancent et nous espérons que la question se règlera durant la journée", a expliqué à l'AFP Elson Faxina, porte-parole du ministère de la Justice de l'Etat de Parana, dont fait partie Cascavel.

"L'information que nous avons est qu'il y a quatre détenus morts et deux surveillants retenus en otage", a-t-il ajouté.

Deux prisonniers ont été décapités et deux autres jetés dans le vide depuis le toit de la prison.

Les images diffusées à la télévision, et qui faisaient la une des journaux brésiliens ce lundi, montraient une partie des mutins sur le toit de l'établissement, vêtus pour la plupart de tenues orange et avec le visage camouflé par du tissu blanc.

Certains étaient armés de couteaux et semblaient menacer les otages, présents avec eux sur le toit.

La mutinerie a éclaté dimanche matin, quand un groupe de détenus a attaqué les gardiens alors que le petit-déjeuner était en train d'être servi. A ce moment-là, seuls dix surveillants étaient présents, selon des représentants des gardiens.

Depuis, la prison est contrôlée à 60% par les mutins, qui réclament de meilleures conditions dans ce bâtiment qui est ancien, ainsi qu'un régime plus souple de visites et d'entrée d'aliments.

La police n'a pas encore pu identifier les quatre détenus tués, ni retirer les corps de ceux ayant été décapités, a-t-on indiqué au ministère de la Justice de Parana, selon lequel au moins 40% de la prison a été détruite.

Officiellement, l'établissement a une capacité de 1.181 détenus et n'en compte que 1.140.

Mais "cette prison a besoin d'investissements", a expliqué à l'AFP Anthony Johnson, président du syndicat des surveillants pénitentiaires de Parana.

"La capacité a été augmentée seulement sur le papier, car au départ elle n'était que de 900 détenus, donc il y a surpopulation", a-t-il affirmé.

"Pour nous la situation est tendue actuellement, mais nous espérons que cela se résoudra".

Selon les autorités, le décès de plusieurs détenus peut laisser penser à un affrontement entre bandes rivales de narcotrafiquants.

Dimanche, 145 détenus ont ainsi été transférés à d'autres établissements car ils étaient menacés par les mutins.

Le Brésil compte actuellement 548.000 détenus. Selon l'ONG Conectas, le pays aurait besoin de 207.000 places supplémentaires pour éviter la surpopulation carcérale.

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