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Le débat sur le suicide assisté doit se faire, dit un député conservateur

Le débat sur le suicide assisté doit se faire, selon un député conservateur
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Le débat sur le suicide assisté n'a pas encore eu lieu au Canada, prétend Steven Fletcher. Le député conservateur a déposé au printemps deux projets de loi sur cet enjeu, avec la ferme intention de le ramener à l'avant-scène.

Selon le député manitobain, l'idée d'encadrer le suicide assisté a récemment gagné de nombreux appuis au sein des rangs conservateurs, et ce, « même à l'intérieur du cabinet ».

Il contredit ainsi le ministre de la Justice, Peter Mackay, qui a récemment conclu que le débat avait déjà eu lieu en avril 2010, lorsqu'une large majorité de parlementaires ont voté contre un projet de loi sur le sujet. « Une expression démocratique », selon lui, de la volonté politique des députés dans ce dossier.

Pour Steven Fletcher, le projet de loi déposé en 2009 par l'ancienne députée du Bloc québécois Francine Lalonde a été rejeté parce qu'il était mal formulé. Même lui s'était alors abstenu de voter.

Le fait qu'une députée bloquiste l'ait déposé a probablement nui, concède également le conservateur.

Steven Fletcher a donc déposé un premier projet de loi qui permettrait aux médecins d'appliquer l'aide médicale à mourir dans des circonstances bien précises. « Cette personne devrait être dans un état de capacités affaiblies, sans qu'il n'y ait de chances d'amélioration », précise-t-il.

S'il est accepté, un deuxième projet de loi mènerait à la création d'une commission, dont le travail serait de superviser l'application de la nouvelle législation.

Un suicide relance le débat

Au Canada, le sujet du suicide assisté a récemment ressurgi après le suicide d'une Britanno-colombienne âgée de 84 ans, Gillian Bennet. Elle avait reçu il y a trois ans un diagnostic de démence.

Dans un message laissé sur son blogue avant son suicide, elle écrivait qu'elle ne voulait pas devenir un fardeau pour sa famille, être « légume et passer un nombre indéterminé d'années dans un hôpital ». Son dernier voeu : rouvrir le débat sur le suicide assisté au Canada.

Un peu plus tôt cette semaine, l'Association médicale canadienne a apporté un changement fondamental à sa politique sur l'euthanasie et l'aide médicale à mourir, soutenant que « les médecins peuvent écouter leur conscience à cet égard, selon les limites de la loi ».

En janvier, la Cour suprême du Canada a également accepté d'entendre une cause de l'Association des droits et libertés civiles de la Colombie-Britannique (BCCLA), qui souhaite que les adultes diagnostiqués d'une maladie mentale incurable puissent recevoir une aide médicale à mourir.

Au Québec, le projet de loi « Mourir dans la dignité » a finalement été adopté en juin dernier, après plusieurs mois de débat et la tenue d'une commission parlementaire. Mais le sujet est loin d'être clos ailleurs au Canada.

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