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Irak: les Etats-Unis frappent l'EI après la décapitation d'un Américain

Irak: les Etats-Unis frappent l'EI après la décapitation d'un Américain

La décapitation d'un journaliste américain par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) a suscité mercredi l'indignation de la communauté internationale, les Etats-Unis procédant à de nouvelles frappes en Irak et d'autres pays promettant de soutenir la lutte contre ces extrémistes en Syrie et en Irak.

La Maison Blanche a confirmé mercredi "l'authenticité" de la vidéo diffusée la veille par l'EI et montrant l'assassinat du journaliste américain James Foley par les islamistes ultra-radicaux de l'EI. Peu avant, le site internet GlobalPost, pour lequel travaillait James Foley avait indiqué que le FBI jugeait également cette vidéo authentique.

Washington s'était dit dès mardi soir "horrifié" par le "meurtre brutal d'un journaliste américain innocent".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé un "crime abominable".

L'EI, qui veut instaurer un califat en Irak et en Syrie, avait affirmé mardi avoir décapité James Foley, 40 ans, et menacé d'en tuer un autre, le journaliste américain Steven Sotloff, en représailles aux frappes aériennes américaines en Irak depuis une dizaine de jours.

D'ailleurs, l'armée américaine a procédé "depuis hier", mardi, à de nouvelles frappes contre l'EI, a annoncé à l'AFP le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone, sans préciser quelles cibles étaient visées.

Dans leur vidéo diffusée mardi sur internet l'EI, qui s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire, montre un homme s'exprimant en anglais avec un accent britannique, masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie.

La vidéo est intitulée "Message à l'Amérique" et a été tournée dans une zone désertique impossible à identifier: l'EI y montre aussi l'autre journaliste américain identifié comme Steven Sotloff, qu'il menace d'exécuter si les frappes ne cessent pas.

La mère de James Foley, Diane Foley, dans un message sur Facebook, a dit que son fils avait "donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien".

"Nous implorons les ravisseurs d'épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n'ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a exhorté Mme Foley.

James Foley, reporter expérimenté, avait couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie pour suivre la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d'informations américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.

"Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo -qui n'a pas été authentifiée- et par la revendication de l'assassinat de James Foley", a déclaré le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog, avant l'authentification annoncée par Washington.

Cet assassinat a provoqué l'ire de pays européens.

Paris a évoqué une "barbarie" et un "assassinat ignoble". La chancelière allemande Angela Merkel est "bouleversée" par le sort du journaliste, selon son porte-parole.

Le Premier ministre britannique David Cameron a interrompu ses vacances pour présider des réunions d'urgence sur la menace posée par l'EI, qualifiant, de "choquant et pervers" l'exécution du journaliste.

La France a également dit envisager une "stratégie globale" contre un "quasi-Etat terroriste", tandis que Berlin et Rome se sont dits prêts à faire comme Washington et Paris en livrant des armes aux forces kurdes pour les aider à repousser l'offensive jihadiste dans le Nord de l'Irak.

Le président américain Barack Obama doit s'exprimer aux alentours de 16H45 GMT.

A la suite de ses déclarations précédentes sur "une stratégie à long terme" de lutte contre l'EI, son homologue français François Hollande a annoncé qu'il proposerait "prochainement" une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'EI "qui dispose de financements importants et d'armes très sophistiquées".

Les extrémistes sunnites de l'EI, qui sèment la terreur en Irak et en Syrie voisine, avaient annoncé fin juin avoir établi un "califat" dans les régions sous son contrôle dans ces deux pays.

Ils ont perdu ces derniers jours du terrain dans le nord irakien après une contre-offensive de l'armée et des combattants kurdes appuyée par des raids massifs de drones et d'avions américains.

Pour Michael Morell, un ancien responsable de la CIA, cet assassinat est la "première attaque terroriste" de l'EI contre les Etats-Unis. "La définition du terrorisme c'est la violence politique, la violence pour avoir un impact politique. Nous devrions donc marquer cette date d'une pierre blanche", a-t-il souligné.

Sur le terrain au nord et à l'ouest de Bagdad, les forces irakiennes appuyées par les milices chiites et les tribus sunnites, ainsi que les peshmergas (combattants kurdes) consolidaient leurs positions après avoir repoussé les jihadistes, mais faisaient mercredi du surplace.

Les forces engagées pour reprendre aux jihadistes la ville de Tikrit, l'ancien fief du président renversé et exécuté Saddam Hussein, n'ont pas encore réussi à y entrer.

La reprise dimanche du barrage de Mossoul, le plus important d'Irak, a constitué leur principale victoire jusque-là. Selon des officiers kurdes, un raid américain a visé mercredi une réunion de jihadistes dans une école près du barrage.

L'offensive jihadiste a jeté sur les routes des centaines milliers de personnes dont des membres des minorités chrétienne et kurdophone des Yazidis qui ont trouvé refuge dans les montagnes du nord, au Kurdistan ou même dans des camps à la frontière syrienne.

Mercredi, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé avoir commencé une opération logistique massive pour l'approvisionnement de secours par voies aérienne, terrestre et maritime dans le nord de l'Irak visant à aider un demi-million de personnes ayant fui les jihadistes de l'EI accusés des pires exactions -exécutions, viols et persécutions.

L'EI est né sous un autre nom en 2004 en Irak et était considéré comme une branche irakienne d'Al-Qaïda avant de couper les liens avec ce réseau après son engagement en Syrie en 2013.

L'organisation a lancé une offensive en Irak le 9 juin s'emparant de larges pans du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad, avant d'avancer vers la région autonome du Kurdistan, face à une armée irakienne impuissante et des forces kurdes dépassées.

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