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Avancée contre l'infection par le virus de Marburg, proche d'Ebola

Avancée contre l'infection par le virus de Marburg, proche d'Ebola

Un nouveau traitement génique a permis pour la première fois de guérir des singes malades infectés par le virus de Marburg, très proche de celui d'Ebola, ouvrant potentiellement la voie à des vaccins et thérapies efficaces contre ces agents pathogènes dévastateurs.

Il s'agit des premières recherches à identifier une protection contre le virus de Marburg, particulièrement la souche d'Angola, la plus dangereuse avec un taux de mortalité de 90%, jusqu'à trois jours après l'apparition des symptômes, explique Thomas Geisbert, professeur de microbiologie à l'Université du Texas (sud).

Il est le principal auteur de ces travaux parus mercredi dans la revue américaine Science Transational Medicine.

"Il est essentiel cliniquement de pouvoir traiter les sujets jusqu'à trois jours après l'infection, quand le virus est détectable avec un test génétique et qu'apparaissent les premiers signes de la maladie", ajoute Ian MacLachlan, directeur général de la firme canadienne Tekmira Pharmaceuticals, principal co-auteur de cette recherche.

Ces chercheurs se sont concentrés sur sept gènes de l'ADN du virus qui codent des protéines, dont deux permettent sa réplication et constituent les cibles de leur traitement expérimental.

Cette stratégie antivirale génétique doit permettre tout au moins pour le virus de Marburg d'être efficace contre ses différentes souches, précise le professeur Geisbert, qui souligne que cette approche peut aussi s'appliquer à Ebola contre toutes ses différentes variantes virales.

Il a indiqué lors d'une conférence de presse avoir mené une étude, publiée en 2010 dans la revue Lancet, testant cette technique sur la même espèces de singes, infectés avec Ebola mais seulement au tout début de l'infection avant l'apparition des symptômes.

Le virus de Marburg a une mortalité et une évolution des symptômes de l'infection - fièvre, maux de tête, diarrhée - tellement similaires à Ebola qu'il est cliniquement impossible de les différencier, relèvent ces chercheurs.

Le virus Ebola est actuellement responsable d'une épidémie d'une ampleur sans précédent au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée et au Nigeria, qui a fait au moins 1.229 morts sur 2.240 cas depuis février, selon le dernier bilan de l'OMS au 16 août.

Marburg et Ebola sont les seuls membres de la famille des filovirus, détectés pour la première fois en Afrique respectivement en 1967 et 1976. Ces deux agents viraux qui comptent chacun différentes souches provoquent une fièvre hémorragique grave chez les humains et les singes.

"Il arrive un point où ces deux virus ont fait tellement de dégâts dans l'organisme qu'aucun traitement ne peut sauver les malades et nous ignorons encore où se situe exactement le point de non-retour dans l'évolution de la maladie", précise le professeur Geisbert.

"Il est de ce fait impératif de trouver des traitements efficaces", ajoute-t-il.

Il existe un vaccin expérimental et au moins deux sérums qui se sont montrés efficaces contre Ebola chez des singes. Un essai clinique de phase 1 doit débuter chez des humains début septembre pour le vaccin qui pourrait être prêt en 2015.

Un des deux sérums, le "ZMapp", a été utilisé avec des résultats encourageants sur deux missionnaires américains malades rapatriés aux États-Unis, mais n'a pas encore fait l'objet d'étude clinique.

Pour le virus de Marburg, il n'y a pas de vaccin et il n'existait pas jusqu'alors d'agent thérapeutique expérimental pouvant arrêter les symptômes chez les primates, souligne le Dr Geisbert. Les singes sont un bon modèle de recherche pour des traitements et vaccins antiviraux.

Depuis l'identification de cet agent pathogène en 1967, on a recensé 464 cas, dont 389 décès, soit un taux de mortalité moyen de 83,8%, selon les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies.

Le nombre le plus élevé d'infections s'est produit en Angola en 2004-2005, avec 242 cas dont 227 décès, suivi par la République démocratique du Congo en 1998-2000 avec 154 cas dont 128 morts.

Les autres apparitions ont été limitées avec quelques cas isolés, dont un Américain en 2008 infecté en Ouganda et qui a survécu. Mais une Néerlandaise contaminée la même année dans ce même pays est décédée.

Le virus a été découvert en 1967 après que 31 employés de laboratoire en Allemagne et dans l'ex-Yougoslavie ont été infectés par des singes importés d'Ouganda. Sept sont décédés.

js/rap

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