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Ukraine: combats dans le centre de Lougansk, 15 corps de civils retrouvés

Ukraine: combats dans le centre de Lougansk, 15 corps de civils retrouvés

Des combats de rue faisaient rage mardi dans le centre de Lougansk, bastion des séparatistes prorusses assiégé par l'armée ukrainienne où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader.

Quinze corps de réfugiés qui fuyaient lundi la ville ont été découverts, a annoncé Andriï Lyssenko, porte-parole militaire ukrainien. Ces civils ont été la cible de tirs au lance-roquette multiple Grad attribués par Kiev aux rebelles.

Kiev a accusé les rebelles d'avoir tiré sur une colonne de réfugiés qui se déplaçaient avec des drapeaux blancs de Lougansk à Loutouguiné, une ville contrôlée par l'armée ukrainienne, faisant "des dizaines de morts". Les rebelles ont démenti être à l'origine de l'attaque.

"Quinze corps ont été récupérés lundi soir. Les opérations de recherche ont été suspendues à cause des combats qui ont repris" près de la localité de Khriachtchouvaté située à 13 km au sud de Lougansk, où le drame est survenu, a expliqué M. Lyssenko.

Le porte-parole a également annoncé la reprise d'un quartier de Lougansk où, selon lui, "les combats de rue" faisaient rage mardi dans le centre-ville.

Il était impossible de vérifier ces informations de source indépendante, la ville, en proie à des combats à l'arme lourde, étant inaccessible à la presse depuis plusieurs semaines.

Les autorités de Lougansk ont multiplié les appels au secours face à une situation "critique" alors qu'eau, électricité, communications et approvisionnement sont coupés depuis 17 jours.

La mairie de Lougansk a fait état de "civils tués et blessés dans des affrontements dans la nuit de lundi à mardi". Des obus sont tombés sur le marché central qui a brûlé, selon la même source.

La mairie a également mis en garde contre la propagation de maladies infectieuses due à l'absence d'eau potable et à l'accumulation des ordures.

La situation humanitaire se dégradait également dans la région voisine dont le chef-lieu de Donetsk, qui comptait un million d'habitants avant le début des hostilités il y a plus de quatre mois, est privé d'eau courante depuis dimanche.

L'eau a été totalement coupée après qu'une ligne électrique alimentant la principale usine de traitement a été endommagée. Les autorités municipales ont averti qu'il était impossible de prévoir combien de temps pourraient prendre les travaux de réparation en raison des combats.

Des files d'attente se sont formées dès le petit matin mardi devant les kiosques qui vendent de l'eau minérale au litre, selon une journaliste de l'AFP.

Les autorités ont organisé de leur côté des distributions d'eau non potable, utilisant des citernes devant lesquelles on pouvait voir une vingtaine de personnes attendant leur tour avec des bonbonnes en plastique vides ou des sceaux.

Donetsk, où environ la moitié des supermarchés sont fermés à cause des problèmes d'approvisionnement, commence également à connaître des pénuries alimentaires et de médicaments notamment d'analgésiques et d'insuline.

Dina Koutcherouk, 30 ans, habitante de Donetsk, dit qu'elle a du mal à acheter à la pharmacie "des calmants dont on a vraiment besoin en ce moment" ainsi que du sel et du beurre.

"Les médicaments pour enfants ont beaucoup augmenté et il n'y a presque plus d'antibiotiques"", témoigne Tetiana Vertepova, femme au foyer de 31 ans.

"Le problème le plus grave c'est l'eau, il y a d'énormes files d'attente et il est plus rapide d'aller à Makiïvka (16 km au sud de Donetsk) pour s'approvisionner en eau que d'attendre dans la queue", explique-t-elle.

Makiïvka a été frappé quelques heures plus tard par d'intenses tirs d'artillerie qui ont tué au moins trois civils, a constaté un photographe de l'AFP. Les habitants paniqués fuyaient en direction de Donetsk où des explosions ont retenti mardi dans plusieurs quartiers.

Un convoi humanitaire russe controversé destiné aux populations des régions de l'est de l'Ukraine était toujours bloqué mardi du côté russe de la frontière pour la sixième journée consécutive.

Les autorités ukrainiennes n'ont pas commencé l'inspection du convoi sous les auspices de la Croix-Rouge arguant de l'absence de garanties de sécurité pour son acheminement sur le territoire contrôlé par les rebelles en Ukraine.

Les tentatives de trouver une solution diplomatique au conflit en Ukraine, qui a fait plus de 2.100 morts selon les derniers chiffres de l'ONU, se sont avérées infructueuses dimanche à Berlin lors d'une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, allemand et français.

Berlin a pourtant confirmé mardi une visite de la chancelière Angela Merkel le 23 août à Kiev lors de laquelle "il sera question des possibilités concrètes de soutien à l'Ukraine dans la crise actuelle".

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