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Brésil: Marina Silva, la candidate qui pourrait inquiéter Dilma Rousseff

Brésil: Marina Silva, la candidate qui pourrait inquiéter Dilma Rousseff

Ecologiste, charismatique, populaire: Marina Silva, propable remplaçante du défunt Eduardo Campos dans la course à la présidentielle d'octobre, représente une menace sérieuse pour la réélection de Dilma Rousseff, qu'elle battrait au second tour selon un sondage.

Elle n'a pas encore été officiellement désignée candidate, et pourtant, avec 21% des intentions de vote, elle dépasse d'ores et déjà celui qui était deuxième jusqu'à présent, le social-démocrate Aecio Neves (20%), même si elle reste loin des 36% attribués à Dilma Rousseff.

Plus important encore, en cas de second tour, Marina Silva gagnerait face à Rousseff, à 47% contre 43%.

Ce sondage, réalisé par la société Datafolha et publié lundi par le journal Folha de Sao Paulo, est le premier depuis le décès brutal du candidat socialiste Eduardo Campos, le 13 août, dans un accident d'avion.

Par comparaison, un sondage diffusé avant le drame, le 22 juillet, donnait Dilma Rousseff en tête avec 38% des intentions de vote, Aecio Neves 22% et Eduardo Campos 8%.

Marina Silva, 56 ans, est favorite pour remplacer le candidat socialiste, décédé à 49 ans, avec qui elle se présentait à la présidentielle d'octobre comme vice-présidente.

Le Parti socialiste décidera mercredi, à Brasilia, s'il lui confie les rênes de la candidature, et choisira aussi le ou la vice-présidente pouvant l'accompagner.

La campagne présidentielle commence elle officiellement mardi.

Ancienne ministre de l'Environnement de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, Marina Silva avait créé la surprise à l'élection de 2010 quand elle avait obtenu près de 20% des voix avec son minuscule Parti des Verts.

Elle avait fini troisième et la victoire était revenue à Dilma Rousseff, poulain de Lula.

En 2014, elle voulait être à nouveau candidate à la présidence, avec son parti "Red Sustentabilidade". Mais elle n'avait pas réussi à homologuer à temps sa formation auprès du Tribunal électoral et avait fini par s'allier à Eduardo Campos.

Derrière sa nouvelle popularité, il y a d'un côté le grand retentissement qu'a eu le décès d'Eduardo Campos, selon l'analyste politique Rafael Cortez, de la société de conseils Tendencias.

Samedi, 160.000 personnes ont ainsi rendu hommage à l'ex-gouverneur populaire du Pernambouc à Recife, où il a été inhumé.

Mais l'écologiste apparaît surtout "comme une candidate capable d'affronter le Parti des travailleurs (PT) de Rousseff et celui de la Social-démocratie brésilienne (PSDB) de Neves, qui se partagent le pouvoir depuis 1994", estime l'analyste.

Dans le sondage, elle a convaincu de nombreux électeurs qui étaient jusque-là indécis ou sur le point de voter blanc, ce qui "est le signe que l'électeur peut la voir comme une alternative".

Née dans une famille qui récoltait du latex en Amazonie, elle n'a été alphabétisée qu'à l'âge de 16 ans. Elle fut une camarade de lutte du défenseur de l'Amazonie, Chico Mendes, abattu en 1988.

"Il est encore trop tôt pour savoir si les résultats (de ce sondage) sont définitfs et se maintiennent une fois passé le moment d'émotion de la mort d'Eduardo Campos", tempère l'économiste en chef de Gradual Investimentos, André Perfeito.

Selon lui, le défi pour Marina Silva, si elle désignée candidate par le Parti socialiste brésilien (PSB), sera d'assumer l'intégralité de son programme et non une partie comme elle faisait jusqu'à présent.

Par ailleurs, beaucoup de membres du PSB ont critiqué l'appartenance de l'écologiste au culte évangélique et sa ferveur religieuse.

"Le sondage de ce lundi donne tous les arguments au PSB pour nommer Marina Silva comme sa candidate aux présidentielles, et cela peut renforcer les appels à un retour de Lula dans la course électorale", explique le politologue David Fleischer, de l'université de Brasilia.

Car chaque fois que Rousseff semble en difficultés pour se maintenir au pouvoir, les voix s'élèvent, parmi les alliés du gouvernement, pour demander le retour de Lula. Celui-ci a jusqu'à présent toujours rejeté farouchement cette possibilité.

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