Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le barrage de Mossoul, site stratégique dans le nord de l'Irak

Le barrage de Mossoul, site stratégique dans le nord de l'Irak

Le barrage de Mossoul est le plus important d'Irak, fournissant de l'énergie et de l'eau à plus d'un million de personnes dans le nord du pays.

Dimanche, les forces kurdes, appuyées par l'aviation américaine, ont repris le contrôle de ce site stratégique aux jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui s'en étaient emparés dix jours plus tôt.

Le président américain Barack Obama avait fait valoir que "la perte du barrage de Mossoul pourrait menacer la vie d'un grand nombre de civils, mettre en danger le personnel américain et les installations des Etats-Unis, y compris l'ambassade à Bagdad".

Le barrage, situé sur le fleuve Tigre, à quelque 50 km en amont de Mossoul, la 2e ville d'Irak, approvisionne en eau et en électricité la majeure partie de la région et est indispensable à l'irrigation de vastes zones de culture dans la province de Ninive.

D'une hauteur de 113 mètres, le barrage s'étend sur 3,4 km de long, selon un rapport du Bureau de l'inspecteur général pour la reconstruction de l'Irak, publié en 2007.

La construction du barrage, achevé en 1984, a nécessité environ 37,7 millions de mètres cubes de matériaux, principalement du béton et de la terre.

Selon la Commission d'Etat irakienne pour les barrages et réservoirs, citée par la BBC, la centrale hydroélectrique peut fournir jusqu'à 1.010 mégawatts d'électricité. De son côté, le rapport américain de 2007 estimait à 750 mégawatts la puissance de la centrale, capable d'approvisionner quelque 675.000 foyers irakiens.

Le barrage retient en outre plus de 12 milliards de mètres cubes d'eau pour la consommation courante et l'irrigation.

Projet prestigieux de l'ancien président irakien Saddam Hussein, le barrage, qui portait son nom, est le quatrième plus grand au Moyen-Orient, selon une étude d'investissement présentée en 2010 à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Depuis sa mise en service, l'ouvrage souffre d'un problème structurel qui lui a valu d'être désigné comme "le barrage le plus dangereux du monde" par des ingénieurs de l'armée américaine (ACE) dans un rapport d'inspection de 2007. De hauts responsables américains ont mis en garde contre un risque de catastrophe majeure si le barrage s'effondrait, évoquant une vague de 20 mètres qui pourrait déferler sur Mossoul.

Le barrage a été construit sur un sol de gypse et de calcaire qui s'érode au contact de l'eau, ce qui a pour effet de creuser des cavités dans ses soubassements.

Selon le rapport des ingénieurs américains, le gouvernement irakien a essayé de renforcer ses fondations en injectant du ciment dans le sous-sol et dans les cavités, ainsi qu'en contrôlant les fuites éventuelles. Mais des entonnoirs se sont régulièrement formés à proximité du barrage.

D'après ce rapport de l'ACE, une enveloppe de 27 millions de dollars avait été versée pour un projet de renforcement du barrage.

Les autorités irakiennes avaient alors rejeté le rapport alarmiste des Etats-Unis assurant que "la structure du barrage est saine".

kd-wai/acm/faa

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.