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Thaïlande: des centaines de tracts antijunte déversés devant le siège de l'armée

Thaïlande: des centaines de tracts antijunte déversés devant le siège de l'armée

Des centaines de tracts antijunte ont été deversés vendredi devant le siège de l'armée, une action rare dans un climat de répression de toute critique du régime militaire instauré par un coup d'Etat en mai.

"Les auteurs ont voulu s'exprimer, mais nous sommes confiants dans le fait que la majorité de la société soutiendra" le régime, a commenté le colonel Winthai Suvaree, porte-parole de la junte.

"Je reconnais qu'il y a encore des gens avec une opinion différente (...) mais c'est une minorité", a-t-il ajouté.

Cette action menée avant l'aube sur la rue du siège de l'armée intervient au lendemain de la condamnation d'un opposant par un tribunal militaire, pour avoir organisé une manifestation non-autorisée le 25 mai, à Chiang Rai, dans le nord du pays.

Sarawut Kulmaturapot, 30 ans, a été condamné jeudi à trois mois de prison avec sursis et une amende de 5.000 bahts (un peu moins de 120 euros).

La contestation de la junte est quasi invisible à part sur les réseaux sociaux, les rassemblements politiques étant interdits et la répression de tout désaccord stricte.

Même les actions symboliques sont réprimées: en juin, un étudiant solitaire lisant "1984", le roman antitotalitaire de George Orwell, a été interpellé, tandis que d'autres étaient arrêtés pour avoir fait le salut à trois doigts des films "The Hunger Game", devenu un symbole de résistance à la junte.

Les réseaux sociaux sont devenus une cible des militaires et les autorités offrent une récompense contre toute preuve aidant à identifier un opposant.

Depuis le coup d'Etat du 22 mai, la junte a largement limité les libertés individuelles. Elle a également exclu l'organisation de législatives avant l'automne 2015 malgré les appels de l'Union européenne et des Etats-Unis à un retour rapide à la démocratie.

L'armée a expliqué avoir pris le pouvoir pour mettre un terme à sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.

Mais certains accusent la junte d'avoir utilisé cette situation comme prétexte pour se débarrasser de l'influence de Thaksin, renversé par un putsch en 2006. Il reste considéré par les élites royalistes comme une menace, alors que le roi Bhumibol a 86 ans.

bc-ask-dth/pt

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