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Mort de Michael Brown au Missouri: des centaines de manifestants défilent dans le calme

Manifestation dans le calme au Missouri
Jeremiah Parker, 4, stands in front of his mother, Shatara Parker, as they attend a protest Wednesday, Aug. 13, 2014, in Ferguson, Mo. Nights of unrest have vied with calls for calm in a St. Louis suburb where Michael Brown, an unarmed black teenager was killed by police, while the community is still pressing for answers about the weekend shooting. (AP Photo/Jeff Roberson)
ASSOCIATED PRESS
Jeremiah Parker, 4, stands in front of his mother, Shatara Parker, as they attend a protest Wednesday, Aug. 13, 2014, in Ferguson, Mo. Nights of unrest have vied with calls for calm in a St. Louis suburb where Michael Brown, an unarmed black teenager was killed by police, while the community is still pressing for answers about the weekend shooting. (AP Photo/Jeff Roberson)

Les rues de la petite ville de Ferguson ont été envahies jeudi, pour une cinquième nuit d'affilée, par des manifestants, qui ont défilé pacifiquement. Des policiers, dont le nouveau responsable des forces de l'ordre, Ron Johnson, qui est noir, se sont joints à la manifestation.

Les manifestations avaient repris jeudi soir à Ferguson, dans le Missouri, quelques heures après que la police d'État eut remplacé la police locale dans la gestion de la crise qui agite la ville depuis la mort du jeune Michael Brown, un Noir de 18 ans abattu par un policier samedi.

Les manifestations avaient tourné à l'émeute au cours des nuits précédentes, poussant le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, à confier la charge des opérations à la police d'État dirigée par le capitaine Ron Johnson, originaire de Ferguson.

Ce dernier a indiqué que les policiers avaient reçu l'ordre de ne pas porter de masques à gaz. Il a expliqué, sur CNN, sa présence aux premiers rangs du défilé, parce qu'il était avant tout un être humain et qu'un jeune homme avait perdu la vie.

Un conseiller municipal de la ville, Antonio French, s'est réjoui, dans un tweet, de l'initiative de M. Johnson, soulignant que l'impact de sa présence se faisait déjà sentir.

Des rassemblements contre la brutalité policière ont aussi eu lieu dans une centaine de villes américaines, dont Miami, Détroit et Los Angeles. À New York, un millier de personnes ont marché pacifiquement.

Dernièrement, Ferguson ressemble à une « zone de guerre », avait déploré, plus tôt dans la journée, le gouverneur, promettant que l'ambiance de la ville allait changer.

Décrivant la nouvelle approche de sécurité, M. Nixon a plaidé pour l' « utilisation de la force seulement lorsque cela est nécessaire » et pour la tenue de « manifestations pacifiques ». « J'ai parlé aux membres des communautés locales et ce que les gens veulent, ce sont des rues en paix, a-t-il ajouté. Nous les avons entendus. »

Dans une conférence de presse, il a aussi demandé que soit révélé le nom du policier responsable de la mort de Michael Brown. La police avait décidé de garder l'identité de ce dernier secrète à la suite de menaces de mort proférées à son endroit. Toutefois, selon CNN, l'identité du policier devrait être révélée vendredi.

La police d'État prendra le contrôle de la sécurité de la ville jusqu'à la clôture de l'enquête sur la mort de l'adolescent.

Une gestion de crise critiquée

La décision du gouverneur survient après de nombreuses critiques adressées à la police du comté de St. Louis pour sa gestion des émeutes.

Les policiers lourdement armés ont utilisé des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons assourdissants pour contenir les émeutiers. Ils ont arrêté deux journalistes américains du Washington Post et du Huffington Post en pleine rédaction dans un restaurant McDonald's, ce qu'a dénoncé le président américain Barack Obama.

Les journalistes ont rapidement rapporté leur arrestation sur Twitter et ont indiqué qu'ils avaeint été relâchés sans aucune accusation. Wesley Lowery, du Washington Post, affirme que des policiers l'ont plaqué contre une machine distributrice. Son rédacteur en chef, Martin Baron, s'est dit atterré par la conduite des agents impliqués dans cette opération.

Le président Obama demande de la transparence

Le président américain Barack Obama avait demandé plus tôt jeudi aux autorités de Ferguson de faire preuve de « transparence » dans le cadre de leur enquête concernant la mort de Michael Brown.

S'exprimant depuis Martha's Vineyard, où il est en vacances avec sa famille, le président américain a aussi lancé un nouvel appel au calme. Il a dit être convaincu que justice sera rendue.

M. Obama a déclaré qu'il n'y avait aucune excuse pour poser des gestes de violence envers la police, mais a affirmé du même souffle que les forces de l'ordre n'avaient aucune excuse pour utiliser une violence excessive envers les manifestants ni pour mettre en prison des gens qui font leur travail.

Le président Obama a aussi affirmé qu'il faisait confiance au gouverneur du Missouri dans la gestion de cette crise.

Versions contradictoires du drame

Les circonstances entourant la mort du jeune homme demeurent nébuleuses. Dans cette ville où la majorité des résidents sont afro-américains, et où seulement 3 des 53 policiers de la ville le sont aussi, les manifestants accusent les forces de l'ordre de racisme.

La police affirme que le drame est survenu après qu'un agent eut rencontré Michael Brown et un autre homme dans la rue.

Selon les autorités, un des deux hommes aurait agressé le policier et tenté de lui voler son arme. La police n'a toutefois pas confirmé si Michael Brown était celui qui aurait agressé l'agent.

Mais, selon un témoin, Michael Brown n'aurait pas eu d'altercation avec le policier, avant d'être atteint de plusieurs projectiles à la poitrine et à la tête.

Lors d'une entrevue au réseau CNN, un autre témoin, Tiffany Mitchell, raconte que le policier, qui était dans son véhicule, a tenté de retenir le jeune à travers la vitre. « Puis le jeune a réussi à se dégager et il a commencé à courir. Le policier est sorti de sa voiture et a tiré », raconte-t-elle, ajoutant que Michael Brown avait les mains en l'air, signe qu'il voulait se rendre au policier.

Le FBI enquête sur les circonstances de la tragédie, mais précise que les résultats pourraient prendre plusieurs semaines avant d'être dévoilés.

Le collectif Anonymous confirme avoir attaqué le site web de la police de Ferguson lundi dans le but de forcer les autorités à dévoiler les détails entourant la mort de Michael Brown. Le groupe aurait également dévoilé des enregistrements audio dans lesquels on entendrait des experts commenter la scène du crime. La police n'a pas confirmé si ces enregistrements étaient véridiques.

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