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Irak: l'UE discute de la livraison d'armes aux Kurdes

Irak: l'UE discute de la livraison d'armes aux Kurdes

Les ministres des Affaires Etrangères de l'UE ont entamé vendredi à Bruxelles une réunion d'urgence, convoquée sous pression de la France, pour renforcer le soutien militaire aux combattants kurdes qui font rempart aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak.

"J'ai demandé cette réunion pour que l'Europe toute entière se mobilise et vienne en soutien des Irakiens et Kurdes", a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

"Il est important qu'il y ait un accord européen" pour armer les Kurdes, "l'UE doit avoir une position unifiée là-dessus", a renchéri l'Italienne, Federica Mogherini, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Au départ plus réticent, le ministre allemand des Affaires Etrangères, Frank-Walter Steinmeier n'a pas été en reste: "les Européens ne doivent pas se limiter à saluer le combat courageux des forces kurdes. Nous devons aussi faire quelque chose pour répondre à leurs besoins", a-t-il souligné.

L'Allemagne a toutefois jusque-là limité son soutien à la fourniture de matériels militaires non-létaux. M. Steinmeier a annoncé qu'il se rendra en Irak "ce week-end".

Si la décision de livrer des armes revient à chaque Etat membre, l'enjeu est que le Conseil, qui représente les 28, se prononce "en tant que tel pour supporter cet effort et montrer son soutien aux Kurdes et au gouvernement à Bagdad", a souligné un haut responsable de l'UE.

Entamée à midi, la réunion doit se conclure vers 16H00 GMT.

Un accord sur une livraison d'armes aux forces kurdes marquerait la volonté des 28 de renverser le rapport de force en Irak, alors que comme les Américains, ils ne souhaitent pas s'engager sur le terrain face aux jihadistes.

M. Fabius, a rappelé qu'en la matière, la France a été un "des premiers pays à agir". Elle a annoncé qu'elle livrerait des "armes sophistiquées" aux Kurdes d'Irak, jugés les seuls aptes à renverser le rapport de forces face à l'EI.

Londres a également annoncé jeudi soir que la Grande-Bretagne envisagerait "favorablement" la possibilité d'armer les forces kurdes si la demande lui en était faite.

Le ministre suédois des Affaires Etrangères, Carl Bildt, a toutefois réaffirmé les réticences de son pays à aller au-delà du soutien humanitaire et politique.

Les ministres plancheront aussi sur les moyens d'impliquer tous les pays de la région, de l'Arabie saoudite à l'Iran, dans la lutte contre l'EI.

"Il est important que tous montent à bord", car "il ne s'agit pas seulement de réussir à stopper l'offensive de l'EI, mais de la repousser", souligne-t-on dans les services diplomatiques européens. Un défi de taille alors que les jihadistes "essaient de créer leur propre Etat" dans un pays dont ils contrôlent déjà un tiers du territoire.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, s'est dit "confiant" en un tel soutien international, après la décision du Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki de finalement céder le pouvoir, laissant espérer la formation rapide d'un gouvernement d'union.

Autre préoccupation lancinante, celle de la menace représentée par les candidats européens au jihad, que l'avancée de l'EI en Irak ne peut que galvaniser.

Sur le plan humanitaire, les discussions doivent porter sur la mise en place "d'une espèce de mécanisme de coordination pour garantir le plus d'aide possible et assurer un pont aérien effectif" permettant de la délivrer, a indiqué un diplomate européen.

La Commission européenne a débloqué mardi cinq millions d'euros supplémentaires afin de venir en aide aux populations déplacées en Irak, portant son aide totale à 17 millions d'euros pour 2014.

Mais "le problème n'est pas l'argent, c'est l'accès", avait souligné la commissaire européenne responsable de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva. "Il faut des avions, il n'y en a jamais assez", a souligné un diplomate européen.

Les ministres doivent également discuter de la crise ukrainienne, sous pression des informations faisant état de mouvement de blindés russes à proximité de la frontière avec l'Ukraine.

cb/may/ml

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