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Des ministres européens dénoncent une incursion russe en Ukraine à l'approche du convoi humanitaire

Des ministres européens dénoncent une incursion russe en Ukraine à l'approche du convoi humanitaire

Les Ukrainiens se tenaient prêts vendredi à inspecter le convoi humanitaire russe au poste-frontière où des journalistes ont constaté une incursion militaire russe, provoquant un cri d'alarme des Européens.

"S'il y a des véhicules ou du personnel militaires russes en Ukraine ils doivent être retirés immédiatement ou les conséquences seront très sérieuses", a déclaré le ministre britannique des Affaires Etrangères, Philip Hammond. Son homologue suédois Carl Bildt dénonçait "une violation majeure" du droit international.

Des journalistes britanniques ont rapporté que 23 véhicules blindés de transport de troupes russes, appuyés par des véhicules logistiques, avaient traversé la frontière jeudi soir près du poste-frontière de Donetsk, où sont arrivés vendredi près de 60 représentants ukrainiens pour inspecter le convoi humanitaire stationné à une trentaine de kilomètres.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé que cette incursion, confirmée par Kiev mais démentie par Moscou, démontrait "clairement l'implication de la Russie dans la déstabilisation de l'Ukraine". Selon lui, il s'agit de la "continuation" de l'aide russe aux séparatistes prorusses que les forces ukrainiennes combattent depuis quatre mois.

Kiev a déjà dénoncé à de multiples reprises des violations de son territoire par la Russie, aussi bien par des blindés que par l'aviation.

La Russie a, selon Kiev et certains pays occidentaux, massé des troupes à la frontière, où elle a multiplié les exercices militaires ces derniers mois.

Vendredi matin, des journalistes de l'AFP ont observé une colonne d'une dizaine de transports de troupes blindés russes empruntant la route vers le poste-frontière de Donetsk.

Cette incursion intervient alors que, selon un porte-parole militaire ukrainien, 41 gardes-frontières et 18 douaniers sont arrivés à Donetsk en vue de donner leur feu vert au passage de près de 300 camions d'aide humanitaire destinée aux populations de l'Est du pays, en proie à de violents combats.

Le chef de la mission d'observation de l'OSCE dans la région, Paul Picard a assuré que les observateurs de l'organisation n'avaient vu "aucun camion ou véhicule blindé passer la frontière", ajoutant ne pouvoir être affirmatif que sur ses "deux points d'observation: les postes de contrôle de Goukovo et de Donetsk".

Il a précisé que l'inspection du convoi humanitaire n'avait toujours pas commencé, aucun camion n'étant arrivé.

Les camions sont stationnés depuis jeudi soir à une trentaine de kilomètres du poste-frontière, dans la localité de Kamensk-Chakhtinski, ont observé des journalistes de l'AFP.

L'acheminement du convoi a été problématique depuis son départ mardi d'une base militaire aux environs de Moscou, l'Ukraine et de nombreux pays occidentaux le soupçonnant de servir de couverture à une intervention de la Russie, qu'ils accusent déjà d'armer la rébellion.

Après des tergiversations, Kiev a finalement accepté le passage de la colonne russe, chargée, selon Moscou, de plus de 1.800 tonnes d'aliments et de médicaments, via le territoire dans l'Est rebelle qu'il ne contrôle pas.

Le ministère des Affaires étrangères ukrainien a souligné que la Russie serait dès lors seule responsable de la sécurité du convoi et du personnel de la Croix-Rouge en charge de la distribution de l'aide.

Dans un communiqué, la Croix-Rouge a précisé qu'elle allait envoyer 15 nouveaux représentants pour aider ses cinq membres déjà présents dans la région de Rostov, où se trouve le poste-frontière de Donetsk.

L'organisation a de plus précisé avoir déployé une autre équipe dans la région de Lougansk, "où un convoi d'aide humanitaire ukrainien d'environ 50 camions est arrivé vendredi matin".

La situation humanitaire ne cesse de se dégrader dans l'Est, où l'avancée de l'armée ukrainienne se fait au prix de pertes civiles. Les Etats-Unis ont dès lors exhorté jeudi l'Ukraine à la "retenue".

A Donetsk, principal fief séparatiste où les combats s'intensifient dans le centre-ville, onze civils ont ainsi été tués en 24 heures, a indiqué vendredi la mairie. Des bombardements se faisaient encore entendre vendredi dans l'après-midi, selon une journaliste de l'AFP.

Kiev, qui resserre son étau sur les séparatistes, a revendiqué jeudi le contrôle de la route entre Lougansk et la frontière russe, coupant ainsi l'itinéraire qu'est censé emprunter le convoi humanitaire.

Face à l'avancée de l'armée ukrainienne, les départs se multiplient parmi les chefs séparatistes puisque les principaux chefs rebelles de Donetsk, Igor Strelkov, et de Lougansk, Valéri Bolotov, ont annoncé jeudi quitter leurs postes.

En Russie, Vladimir Poutine a reçu vendredi son homologue finlandais Sauli Niinistö, venu parler de la crise en Ukraine et de l'échange de sanctions sans précédent que s'imposent respectivement Moscou et les Occidentaux.

bur-lap/gmo/ros

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