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Nouvel assaut de migrants pour entrer dans l'enclave espagnole de Melilla

Nouvel assaut de migrants pour entrer dans l'enclave espagnole de Melilla

Environ 250 migrants d'Afrique subsaharienne ont tenté jeudi matin de franchir la barrière qui sépare l'enclave espagnole de Melilla du Maroc, après plusieurs tentatives similaires ces derniers jours.

L'Espagne et l'Italie font face depuis samedi à des arrivées massives de migrants en quête d'un avenir meilleur, avec près de 1.300 personnes dans le premier pays et environ 3.400 dans le deuxième.

Pour la seule journée de mardi, plus de 900 migrants d'Afrique subsaharienne, un record en un jour en Espagne, ont été secourus en mer dans le détroit de Gibraltar par les autorités espagnoles et transportés à Tarifa, dans le sud de l'Espagne.

D'autres tentent d'entrer en franchissant la triple barrière frontalière qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla. Ils restent juchés des heures sur les clôtures en espérant être recueillis par les autorités espagnoles pour entrer en Europe, mais nombre d'entre eux ont été reconduits en territoire marocain.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, interrogé par la presse en marge d'une rencontre jeudi avec des membres de son parti, s'est déclaré certain que l'Italie, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, allait "continuer à mener une politique claire et ferme" sur l'immigration illégale.

Selon lui, cette politique doit lutter contre l'immigration illégale mais également "tenter d'aider ces personnes qui veulent quitter leur pays (...) parce qu'elles ne peuvent y vivre dans la dignité".

Pour sa part, Amnesty International, a dénoncé "la persistence des expulsions illégales à Melilla et demande au gouvernement (espagnol) de garantir le droit d'asile".

L'organisation de défense des droits de l'homme, dont le siège est à Londres, "rappelle aux autorités espagnoles que les expulsions sommaires et collectives, comme celles qui se produisent à Melilla, sont interdites par les traités internationaux tels le protocole IV de la Convention européenne des droits de l'homme".

Elle juge "non valide l'argumentation des autorités espagnoles, selon laquelle l'espace entre la double grille n'est pas en territoire espagnol, pour justifier ce type d'expulsions" vers le Maroc.

Jeudi, "vers 07H30 (05H30 GMT), il y a eu une nouvelle tentative d'environ 250 immigrants d'origine subsaharienne dans la zone comprise entre la frontière de Barrio Chino et les abords de l'aéroport de Melilla", a indiqué la préfecture de cette enclave espagnole dans un communiqué.

"Seul l'un d'entre eux est parvenu à passer le périmètre frontière et 15 autres sont restés juchés sur l'une des grilles pendant près d'une heure et demie, jusqu'à ce que le Maroc les prenne en charge", a-t-elle ajouté.

Elle a souligné "la coopération hispano-marocaine", alors que la presse espagnole a fait état d'un relâchement des contrôles côté marocain pour expliquer ces tentatives d'entrées à Melilla et les arrivées massives par la mer.

Mercredi, environ 600 migrants avaient tenté de franchir la triple barrière grillagée qui sépare le Maroc de Melilla. Une soixantaine de migrants avaient passé plusieurs heures sur l'une des clôtures, espérant, en vain, être recueillis côté espagnol.

Près de 800 candidats à l'immigration avaient déjà tenté mardi de passer côté espagnol et près de 80 y sont parvenus.

Concernant quelque 1.200 migrants arrivés sur une embarcation de fortune et logés provisoirement dans des gymnases à Tarifa (sud), Amnesty International critique l'absence "d'informations sur leurs droits", soulignant que parmi eux certains "pourraient nécessiter une protection internationale, provenant de pays où se produisent de graves violations des droits de l'homme tels la République centrafricaine, le Soudan du Sud, le Tchad, la République démocratique du Congo, le Mali, le Cameroun ou le Nigeria".

En Italie, la marine militaire a annoncé mercredi que près de 1.400 candidats à l'immigration avaient été secourus au cours des dernières 24 heures, s'ajoutant aux 2.000 migrants secourus pendant le week-end.

ib/sym

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