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Gaza: reprise d'une trêve qui a failli voler en éclats

Gaza: reprise d'une trêve qui a failli voler en éclats

Israéliens et Palestiniens ont à nouveau cessé le feu dans la bande de Gaza jeudi, après une nouvelle flambée confirmant la menace persistante d'une reprise des combats à tout moment, malgré les efforts diplomatiques en cours.

La fragile trêve a failli voler en éclats comme toutes les précédentes, avec de nouveaux tirs de roquettes sur Israël et des frappes aériennes sur la bande de Gaza dans la nuit alors même qu'était annoncée au Caire la prolongation pour cinq jours d'un cessez-le-feu scrupuleusement respecté de part et d'autre depuis lundi.

Les armes se sont à nouveau tues vers 03H00 du matin (00H00 GMT) et Gaza revenait à un semblant de vie aussi normale que possible sous le bourdonnement constant des drones israéliens, dans la dévastation et l'angoisse épuisante du lendemain.

Avant ce retour à un calme précaire, l'aviation israélienne a mené une série de raids contre des aires de lancement de roquettes, des caches d'armes et des "centres d'activité terroriste", a indiqué une porte-parole de l'armée.

Les deux camps se sont comme toujours rejeté la responsabilité d'avoir failli tuer à peine née la prolongation du cessez-le-feu annoncée au Caire.

L'armée israélienne dit avoir sévi en représailles à neuf tirs de roquettes palestiniennes, trois heures après l'entrée en vigueur de la nouvelle trêve à minuit heure locale, et six avant.

Selon un responsable du ministère palestinien de l'Intérieur, ce sont au contraire les appareils israéliens qui ont frappé à quatre reprises une demi-heure après minuit.

"Quand le Hamas a ouvert le feu la nuit dernière (...) l'ordre a été donné de répliquer. Mais à présent, ces choses-là sont derrière nous. Nous respectons le cessez-le-feu. Attendons de voir ce que fait le Hamas", a dit un haut responsable israélien.

"Israël sera tenu pour entièrement responsable si, comme ils l'ont fait à maintes reprises, ils bloquent (la recherche d'une) trêve" permanente, a déclaré à Gaza un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zohri.

Les échanges de feu au cours de la nuit ont rappelé la fragilité de la trêve observée dans la bande de Gaza, où la guerre déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels du Hamas a tué plus de 1.950 Palestiniens, très majoritairement des civils. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont été tués.

Alors que les pourparlers pour un cessez-le-feu durable sont en cours au Caire, l'armée israélienne se tient prête à toute éventualité sur le terrain "parce que les opérations ne sont pas encore terminées", a dit une porte-parole.

Les bruits de bottes israéliens "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum. "La +résistance+ est prête", a-t-il prévenu.

La persistance de la trêve est suspendue à des négociations à l'issue complètement incertaine au Caire.

Des négociateurs israéliens et une délégation composée de représentants du Hamas palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, mais aussi de son allié du Jihad islamique et du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, essaient de surmonter des années de conflit avec, pour exigences primordiales, la démilitarisation de l'enclave palestinienne pour les Israéliens, la levée du blocus israélien pour les Palestiniens.

Les discussions se déroulent par l'intermédiaire des voisins Egyptiens, qui ont annoncé mercredi soir une prolongation pour cinq jours du cessez-le-feu en vigueur depuis lundi.

La nouvelle trêve prendra donc fin mardi à 00H01.

Trois quarts d'heure avant l'expiration d'une trêve précédente de 72H en vigueur depuis lundi, les belligérants se sont mis "d'accord pour donner plus de temps à la négociation", selon les mots de Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne au Caire.

"Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qu'Israël impose depuis 2007, a-t-il en outre affirmé.

Les Palestiniens font de la levée de ce blocus qui asphyxie l'économie du territoire enclavé et surpeuplé une condition impérative d'un cessez-le-feu permanent.

Fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion publique à la guerre, Israël voudrait obtenir la démilitarisation de Gaza. Les Palestiniens refusent d'en entendre parler.

Les deux parties pourraient cependant se diriger vers un compromis qui confierait à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Selon un document que l'AFP a consulté, les Egyptiens proposent d'abord un sursis: après l'obtention d'un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois.

Alors seront discutés les principaux points de blocage: l'ouverture d'un port et d'un aéroport pour soulager le blocus et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone tampon le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts aux termes d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

La délégation palestinienne devait rentrer jeudi pour consultations avant de revenir en Egypte "avant l'expiration de la trêve", a dit Sami Abu Zohri.

lal/feb

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