Au moins une personne a été tuée jeudi en Egypte dans des heurts sporadiques entre la police et les partisans du président déchu Mohamed Morsi, qui peinaient à mobiliser à l'occasion du premier anniversaire de la répression sanglante de manifestations islamistes au Caire.
Le 14 août 2013, un peu plus d'un mois après que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi eut destitué et fait arrêter M. Morsi, les forces de sécurité mettaient fin dans le sang à deux sit-in de ses partisans sur les places de Rabaa al-Adawiya et Nahda au Caire, faisant plus de 700 morts en quelques heures, selon un bilan officiel.
L'organisation internationale Human Rights Watch a accusé mardi le nouveau pouvoir militaire d'avoir perpétré ce jour-là "une tuerie de masse" qui "s'apparente probablement à un crime contre l'Humanité", réclamant une enquête visant jusqu'à M. Sissi.
Les partisans de M. Morsi ont appelé à manifester jeudi pour commémorer le drame, mais leur mobilisation était faible en début d'après-midi, et des heurts ont eu lieu en marge de certains cortèges.
Une personne est morte dans des affrontements entre la police et des manifestants islamistes dans l'ouest du Caire, a ainsi indiqué un responsable de la sécurité.
Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser trois rassemblements pro-Morsi dans la ville côtière d'Alexandrie (nord) ainsi que dans le village de Kerdassa, dans la banlieue du Caire, où des affrontements limités ont eut lieu avec la police, selon des responsables de la sécurité.
Des heurts similaires ont éclaté dans le quartier de Matariya dans le nord du Caire et dans la province de Sharquiya, dans le delta du Nil, selon les même sources.
Au total, au moins 13 personnes ont été blessées et 31 arrêtées en marge des rassemblements à travers le pays, selon des responsables de sécurité.
De son côté, l'agence officielle Mena a fait état de 30 arrestations au Caire, citant un responsable du ministère de l'Intérieur.
D'autre part, un policier a été tué par balle par des assaillants inconnus dans la banlieue sud du Caire, ont indiqué des responsables de la sécurité sans préciser si l'incident était lié ou non à l'anniversaire de Rabaa.
En prévision des manifestations, la police s'était déployée près des places de Rabaa et de Nahda, ainsi que de l'emblématique place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011 qui mit fin au pouvoir de Hosni Moubarak.
Lors de sa campagne pour l'élection présidentielle, M. Sissi avait promis "d'éradiquer" la confrérie des Frères Musulmans dont est issu M. Morsi. L'organisation est retombée dans la clandestinité, après avoir remporté toutes les élections depuis la révolte de janvier 2011. Elle a été déclarée "organisation terroriste" en décembre par les autorités et son bras politique, le parti de la Liberté et de la Justice, a été dissous en août, à quelques mois des législatives.
Et les partisans de M. Morsi sont la cible d'une répression sanglante qui a fait au moins 1.400 morts depuis son éviction le 3 juillet 2013.
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