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Recherche et développement : Bombardier menace de déménager à l'extérieur du Québec

Recherche et développement : Bombardier menace de déménager à l'extérieur du Québec
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Bombardier menace de déménager certaines de ses activités à l'extérieur du Québec, en réponse aux 27 constats d'infraction qui ont été déposés contre elle à la fin du mois de juillet par l'Ordre des ingénieurs du Québec.

« On installe un climat qui n'est pas très très propice au développement de l'industrie de recherche et développement spécifique en aéronautique », déplore Isabelle Gauthier, porte-parole de Bombardier Aéronautique.

« Si nous sommes forcés, si on ne trouve pas un compromis raisonnable, Bombardier pourrait considérer déménager carrément les activités de recherche et développement à l'extérieur du Québec. » — Isabelle Gauthier, porte-parole Bombardier Aéronautique

Mme Gauthier ajoute toutefois que ce n'est qu'une des options envisagées.

L'Ordre des ingénieurs du Québec reproche à 27 employés de Bombardier de Toronto et de Montréal d'avoir faussement utilisé le titre d'ingénieur, d'avoir effectué des tâches réservées aux ingénieurs ou encore d'avoir utilisé le titre d'ingénieur sur des profils professionnels en ligne. Les faits reprochés se seraient produits entre 2011 et 2013.

Bombardier compte contester ces accusations car elle estime que ses activités aéronautiques sont uniquement de juridiction fédérale. Elle soutient d'ailleurs respecter les normes d'Ottawa et avance que ses employés sont qualifiés même si certains ne sont pas membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec.

Selon Aero Montréal, qui regroupe tous les joueurs de l'industrie, Bombardier n'est pas la seule entreprise à utiliser des spécialistes en aéronautique qui ne sont pas membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec. La PDG Suzanne M. Benoît explique que « par exemple, s'ils viennent du Royaume-Uni et qu'ils ne parlent pas le français, ils ne peuvent pas être membres de l'Ordre, à court terme ».

Scénario réaliste

Avec son secteur des avions commerciaux en difficulté, Bombardier annonçait il y a quelques semaines une restructuration majeure qui scinde son secteur aéronautique en trois divisions autonomes. Le moment est donc propice au changement pour l'entreprise.

« Tous les États et les villes sont en compétition pour attirer ces ouvriers hautement qualifiés. » — Philippe Cauchi, analyste du monde de l'aviation

Pour Mme Benoît, le déménagement d'une partie de ses activités pourrait être une solution attrayante pour Bombardier. « Il ne faut pas minimiser ce positionnement de l'entreprise », estime-t-elle. « Si on met des bâtons dans les roues ici au Québec, par l'entremise de l'Ordre, il va falloir trouver d'autres solutions, et eux [Bombardier], ils pourraient potentiellement délocaliser. »

L'analyste du monde de l'aviation Philippe Cauchi abonde dans le même sens, soutenant que Bombardier ne manque pas d'options pour déménager.

Bombardier emploie 2300 personnes à Montréal en recherche et développement.

Avec des informations de Michel Marsolais

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