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Pakistan: la bourse chute à l'approche des manifestations de l'opposition

Pakistan: la bourse chute à l'approche des manifestations de l'opposition

La bourse pakistanaise a chuté de 4,5% lundi, plombée par les craintes de crise politique à l'approche des manifestations massives prévues cette semaine à Islamabad par l'opposition contre le gouvernement de Nawaz Sharif.

Les opposants sont menés par Imran Khan, une ancienne star du cricket, le sport national, reconverti dans la politique, et par Tahir-ul-Qadri, un chef religieux récemment revenu du Canada qui réclame un gouvernement intérimaire de technocrates.

Les deux hommes ont prévu de faire marcher leurs partisans vers Islamabad mercredi, jour de l'indépendance nationale, faisant craindre un siège prolongé de la capitale et des violences, davantage qu'une hypothétique chute du gouvernement.

Ces appels nourrissent une tension politique déjà élevée après les affrontements de ces derniers jours entre la police et des partisans de M. Qadri qui ont tué au moins un manifestant à Lahore, la grande ville de l'est.

A Karachi (sud), capitale économique du pays, l'indice principal de la bourse a perdu 1.309 points (-4,5%), la plus forte baisse jamais enregistrée en une journée. Elle efface plusieurs semaines de gains qui lui avaient fait atteindre son plus haut niveau depuis 68 ans.

"La panique a saisi les investisseurs après l'appel à manifester lancé hier par Qadri", a expliqué à l'AFP Mohammad Sohail, courtier pour la société Topline Securities à Karachi.

A Islamabad, les autorités ont commencé à bloquer certaines routes avec des containers, et des rumeurs d'une prochaine pénurie d'essence ont provoqué un afflux vers les stations service et d'interminables files d'attente.

M. Qadri, qui réclame une "révolution" contre la corruption par un changement de gouvernement, avait déjà mobilisé l'an dernier des dizaines de milliers de personnes contre le gouvernement de l'époque à Islamabad et Lahore pour dénoncer la corruption du pouvoir, sans toutefois le faire plier.

Imran Khan appelle lui à manifester pour réclamer de nouvelles élections générales après celles de mai 2013, entachées selon lui de fraudes massives, où son parti est arrivé en 3e position.

Le gouvernement de M. Sharif, revenu au pouvoir après sa large victoire dans ce scrutin qui lui a donné une solide majorité au parlement, accuse les deux opposants de vouloir prendre par la force un pouvoir qu'il ont été incapables d'obtenir par les urnes.

MM. Khan et Qadri sont régulièrement accusés d'être soutenus en sous-main par des forces rivales du gouvernement civil, à commencer par l'appareil militaire, qui reste l'institution la plus puissante de ce pays qu'il a longtemps gouverné. Des accusations qu'ils nient en bloc.

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