Le Premier ministre italien Matteo Renzi, ancien scout lui-même, a exhorté dimanche 35.000 représentants de la jeune génération du scoutisme à ne pas faire comme beaucoup de jeunes face à la crise, et à "rester en Italie pour donner un coup de pied à l'impossible".
"Votez pour qui vous le voulez, changez de gouvernement mais ne changez pas de pays. Restez en Italie, donnez un coup de pied à l'impossible", a lancé le chef du gouvernement à une assemblée enthousiaste de scouts catholiques italiens, réunis à San Rossore, près de Pise (centre-ouest).
La formule s'inspire d'une des devises du fondateur du scoutisme Lord Robert Baden Powell qui invitait ses affiliés à "donner un coup de pied au mot impossible pour le transformer en possible".
"Vous devez rester en Italie pour rendre le pays plus beau", a-t-il dit, en référence à la fuite des cerveaux qui s'est accélérée pendant les deux dernières années de récession dans la péninsule où le taux de chômage dépasse les 12%, et 40% chez les jeunes.
Le jeune Premier ministre, ancien maire de Florence, arrivé à la tête du principal parti de centre gauche à la fin 2013 et à la tête du gouvernement en février après un coup de force au sein de son parti, s'est défendu de vouloir s'accrocher à tout prix à son poste.
"Les hommes politiques doivent être comme le yahourt, ils ont une date de péremption. Ca vaut également pour moi. Le compte à rebours vers la mise à la casse a déjà commencé dans mon cas aussi", a assuré celui qui a été surnommé le "rottamatore", celui qui met à la casse les vieilles générations.
Bien décidé à insuffler de l'optimisme chez ses jeunes interlocuteurs, M. Renzi a assuré qu'il a mis l'Italie "sur la bonne voie mais comme chaque fois qu'on prend la route, il y a toujours quelqu'un qui dit: +tu t'es trompé+ ou +quand est-ce qu'on arrive?+".
"Ces derniers mois en Italie nous avons créé 108.000 emplois. C'est un premier pas, ce n'est pas suffisant mais ce qui est fondamental c'est de réussir à réformer le pays", a-t-il indiqué.
Il a même évoqué devant les scouts "le terme fumeux de +spending review+ (révision des comptes pour économiser sur les dépenses publiques, ndlr)", soulignant que ce qui sera épargné d'un côté notamment "grâce à l'efficacité énergétique et les nouvelles technologies" sera réinvesti dans l'école, dans le cadre d'un plan gouvernemental de rénovation des établissements.
Et d'appeler à un peu de patience: "le plus beau ce n'est pas la ligne d'arrivée, c'est d'apprécier chaque étape".
M. Renzi, 39 ans, ancien chef scout entré dans ce mouvement très jeune, en a conservé "la ténacité et la capacité d'atteindre ses objectifs", a assuré dimanche aux médias sa femme Agnese, connue pendant ces années de militance.
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