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Israël et Palestiniens concluent un cessez-le-feu à Gaza à partir de minuit

Israël et Palestiniens concluent un cessez-le-feu à Gaza à partir de minuit

Israéliens et Palestiniens ont conclu dimanche un accord de cessez-le-feu de 72 heures entrant en vigueur à partir de minuit dans la bande de Gaza, à charge à présent pour leurs négociateurs de s'entendre pour mettre une fin durable à la guerre.

Au 32ème jour d'un conflit qui a fait plus de 2.000 morts en un mois, Israéliens et Palestiniens sont parvenus à un "consensus simultané" sur une trêve lors de discussions indirectes par l'intermédiaire des Egyptiens, a annoncé à l'AFP un responsable palestinien.

"Israël a accepté la proposition égyptienne de cessez-le-feu", a confirmé un responsable israélien à l'AFP quelque temps après.

Selon le ministère égyptien des Affaires étrangères, le cessez-le-feu de 72 heures doit entrer en vigueur lundi à 00H01 locales (21H01 GMT dimanche).

Le Caire a appelé les deux parties à mettre à profit les 72 heures de trêve pour travailler "à un cessez-le-feu global et permanent".

On ignore les termes de la trêve provisoire conclue dimanche. Les deux camps se sont livré un bras de fer à distance pour accepter ce cessez-le-feu.

Israël et une délégation composée du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, mais aussi de son allié du Jihad islamique ainsi que du Fatah menaient depuis des jours d'intenses pourparlers pour instaurer une trêve dans les combats qui ont dévasté la bande de Gaza depuis le 8 juillet.

Israël et le Hamas ont engagé ces discussions avec des exigences apparemment inconciliables et la poursuite des tractations a paru très incertaine après l'expiration vendredi d'un précédent cessez-le-feu de trois jours.

Israël a accusé le Hamas d'avoir rompu la trêve en reprenant ses tirs de roquettes. Le Hamas a accusé Israël de refuser d'accéder à des exigences palestiniennes fondamentales, comme la levée du blocus imposé depuis 2006 à la bande de Gaza.

Dans un entretien exclusif accordé à l'AFP, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a répété dimanche que toute trêve durable devait déboucher sur une levée du blocus.

Le cessez-le-feu de 72 heures "est l'un des moyens ou des tactiques destinés à faire réussir les négociations ou acheminer l'aide humanitaire", a-t-il affirmé. "L'objectif auquel on tient est que les demandes palestiniennes soient satisfaites et que la bande de Gaza vive sans blocus".

Depuis vendredi, les hostilités ont repris, sans atteindre l'intensité des jours précédents et se sont poursuivies dimanche faisant au moins sept morts.

L'armée israélienne a pris pour cibles 35 objectifs en représailles aux tirs de roquettes. Plus de 160 raids ont ainsi été menés depuis vendredi, a-t-elle dit.

Un adolescent palestinien de 17 ans a été tué par l'une de ces frappes à Deir al-Balah, dans le centre du territoire, ont indiqué les secours locaux. L'armée israélienne a dit avoir supprimé là un "agent terroriste connu".

Six autres Palestiniens, dont un autre adolescent de 17 ans et une femme de 35 ans, ont péri sous les frappes israéliennes. Dix corps de personnes apparemment tuées antérieurement ont été extraits des ruines à l'est de la ville de Gaza.

De leur côté, les combattants palestiniens ont lancé dimanche 35 roquettes, dont 23 ont atteint le sud d'Israël sans faire de victime, a indiqué l'armée israélienne.

Au total, environ 120 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza depuis vendredi, a-t-elle dénombré.

"Israël ne négocie pas sous les tirs", a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

"Bordure protectrice", l'offensive israélienne, se poursuivra "jusqu'à ce que son objectif soit atteint: ramener le calme (en Israël) pour une longue période", a-t-il ajouté. "A aucun moment, nous n'avons dit qu'elle était terminée", a-t-il insisté en réclamant de la "patience" de la part des Israéliens.

Fort de l'ultra-majoritaire soutien de son opinion à la guerre, M. Netanyahu a fait assaut d'intransigeance dans ses déclarations publiques, refusant de paraître lâcher quelque chose au Hamas. Il s'est en même temps déclaré prêt à voir l'Autorité palestinienne, plus modérée, jouer un rôle.

Le Hamas, lui, doit convertir la résistance à l'armée israélienne en gains politiques auprès de Gazaouis accablés par les morts et destructions.

"Nous sommes fatigués. Nous voulons pouvoir rentrer chez nous, mais nous voulons obtenir quelque chose en compensation des souffrances que nous avons endurées", a expliqué dans la bande de Gaza Samar Mohammad, 27 ans.

"Bordure protectrice", déclenchée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire, a fait 1.939 morts palestiniens, selon les secours locaux. Selon l'ONU, près des trois quarts étaient des civils. D'après l'Unicef, au moins 447 des victimes étaient des enfants ou des adolescents.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri depuis le 8 juillet.

La guerre a aussi eu des répercussions en Cisjordanie occupée, théâtre de manifestations et de heurts avec l'armée israélienne qui se sont soldés par une quinzaine de morts palestiniens. Un enfant palestinien de 11 ans a été tué par l'armée israélienne dimanche dans le camp de réfugiés d'al-Fawar, près d'Hébron, dans des circonstances encore obscures.

my-lal/cco

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