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Ukraine: combats meurtriers dans le centre de Donetsk, la Russie riposte aux sanctions

Ukraine: combats meurtriers dans le centre de Donetsk, la Russie riposte aux sanctions

Des combats meurtriers ont gagné jeudi le centre de Donetsk, fief des séparatistes de l'est de l'Ukraine, en pleine poussée de fièvre entre les Occidentaux et la Russie qui a décrété un embargo sur les produits alimentaires européens et américains.

Dans ce climat d'escalade et alors que les craintes d'une intervention russe dans l'ex-république soviétique, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen est arrivé à Kiev pour apporter son "soutien politique" aux autorités ukrainiennes, a-t-il annoncé sur Twitter.

A Donetsk, la plus grande ville aux mains des rebelles, d'intenses bombardements avaient lieu jeudi matin dans le centre, a constaté une journaliste de l'AFP.

Selon les autorités régionales, un obus est tombé sur un hôpital, faisant un mort et deux blessés. La mairie prorusse, de son côté, a fait état de tirs d'artillerie autour des locaux des services de sécurité ukrainiens, dont les séparatistes ont fait l'une de leur principale base. Selon la même source, trois civils ont été tués dans la nuit par des obus dans un quartier en périphérie sud.

L'armée ukrainienne, à l'offensive dans l'est depuis près de quatre mois, cherche à isoler la ville du reste du territoire contrôlé par les insurgés, ainsi que de la frontière russe. Les combats se sont nettement intensifiés ces derniers jours dans les quartiers périphériques.

A Kiev, Anders Fogh Rasmussen doit rencontrer notamment le président ukrainien Petro Porochenko, le Premier ministre Arseni Iatseniouk ainsi que le ministre des Affaires étrangères Pavlo Klimkine.

L'Otan, dont l'Ukraine n'est pas membre, estime que le nombre des soldats russes à la frontière ukrainienne était passé de 12.000 à la mi-juillet à 20.000 actuellement. Elle a dénoncé mercredi une "situation dangereuse", craignant que la Russie n'utilise "le prétexte d'une mission humanitaire ou de maintien de la paix pour envoyer des soldats dans l'est de l'Ukraine".

Dans un entretien téléphonique mercredi soir, le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien se sont dit inquiets des déclarations de Moscou "suggérant" un rôle à jouer en Ukraine pour les "forces de maintien de la paix" et la poursuite du transfert d'armement aux prorusses, a indiqué la Maison Blanche.

La Russie réclame des mesures d'urgence en Ukraine où la situation ne cesse de se détériorer sur le terrain. Selon l'ONU, les combats ont fait plus de 1.100 morts en près de quatre mois et près de 300.000 réfugiés.

Plusieurs villes aux mains des rebelles et assiégées par les forces ukrainiennes, comme Lougansk ou Gorlivka, connaissent une situation humanitaire de plus en plus difficile avec des difficultés de ravitaillement et des coupures d'eau et d'électricité.

De son côté, Kiev réclame un soutien matériel accru à ses alliés occidentaux et pas seulement "des déclarations politiques", comme l'a répété dimanche le ministre de la Défense Valéri Gueleteï.

Les derniers jours ont été marqués par des affrontements particulièrement violents, les forces ukrainiennes déplorant mercredi 18 tués dans leurs rangs en 24 heures.

Faute de sécurité suffisante, les experts internationaux ont suspendu jusqu'à nouvel ordre la recherche des dépouilles des victimes du crash de l'avion de la Malaysia Airlines, abattu par un missile en zone rebelle le 17 juillet avec 298 personnes à bord.

Le drame avait poussé les Européens, jusque là réticents et divisés sur la question, à adopter des sanctions économiques contre la Russie, qu'ils accusent d'armer la rébellion séparatiste.

En riposte, le président russe Vladimir Poutine a ordonné des restrictions pour un an sur les importations de certains produits agroalimentaires en provenance des pays sanctionnant la Russie.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a précisé jeudi que cette décision entraînerait une "interdiction totale" des fruits, légumes, viande, poisson et produits laitiers de l'Union européenne, des Etats-Unis, d'Australie, du Canada et de Norvège.

Il a en outre menacé d'interdire le survol du territoire russe par les avions entre l'Europe et l'Asie.

Selon des statistiques officielles, la Russie a importé un tiers environ de ses biens alimentaires au cours de la dernière décennie.

"Cette nouvelle confirme que les effets des sanctions se répand des canaux financiers aux canaux commerciaux", ont commenté les analystes de la banque russe Alfa Bank, se disant "inquiets des conséquences de cette décision sur l'inflation".

La crise, sans précédent depuis la Guerre froide, qui affecte les relations entre Moscou et les Occidentaux a déjà causé de massives fuites de capitaux de Russie.

bur-gmo/phv

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