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Les habitants de Gaza en ruines circonspects à l'approche de la fin de la trêve

Les habitants de Gaza en ruines circonspects à l'approche de la fin de la trêve

Assise sur une couverture poussiéreuse devant les ruines de sa maison de Chajaya, une banlieue à l'est de Gaza dévastée par les bombardements israéliens, la famille Habib est pessimiste sur la prolongation de la trêve entre le Hamas et Israël.

Leur quartier fait partie de ceux les plus détruits par l'opération "Bordure protectrice", lancée le 8 juillet par Israël et suspendue depuis mardi à un fragile cessez-le-feu.

Les belligérants ont envoyé des délégations au Caire pour des pourparlers sous l'égide des Egyptiens, mais ils avancent à petits pas, aucune des parties ne semblant prête à céder aux demandes de l'autre. Pour les Palestiniens, il s'agirait d'accepter la démilitarisation de Gaza. Pour les Israéliens, de lever le blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis 2006, et d'autoriser la création d'un port.

"La plupart du temps, on ne fait pas confiance à Israël. Ils peuvent dire aujourd'hui qu'il y a un cessez-le-feu, et changer d'avis demain", explique Naji al-Habib, à la veille de l'expiration de la trêve.

La majorité des maisons de la rue Habib -- du nom de la famille - à Chajaya a été détruite le 30 juillet, dans le pilonnage du quartier par l'aviation israélienne. Les débris s'entassent, bloquant la rues, et des câbles emmêlés pendent des immeubles en ruine. En musique de fond, le bruit strident et continu des drones israéliens.

Le manoeuvre de 35 ans, aux cheveux poivre et sel, fume, l'air morose, avec ses cousins. Il est assis devant la maison, détruite, où il vivait avec sa femme, leurs quatre enfants, et la famille de son frère.

"Nous voulons une trêve fondée sur des bases correctes pour que tout le monde puisse vivre en paix", déclare-t-il.

Se frayant un chemin entre les débris qui jonchent la rue, il désigne un amas de béton: ce qu'il reste du centre de santé Atta al-Habib, où se faisaient soigner les habitants du secteur.

Puis se penche pour ramasser une pile de documents froissés. Pêle-mêle, des dossiers médicaux: l'historique médical d'un homme du quartier, le compte-rendu des maux de dos d'un autre.

"Pourquoi ont-il visé cela? C'était un centre de santé, pour soigner les gens", s'exclame-t-il, martelant qu'il n'y avait pas d'insurgés dans le secteur.

La soeur de Naji a été tuée par un obus de char qui s'est abattu sur le plafond de sa chambre, raconte-t-il, désignant du doigt un bâtiment de quatre étages dont le coin supérieur est percé d'un gros trou.

Son cousin Moussab, 47 ans, qui vivait dans la même rue avant de fuir les bombardements, ne croit pas vraiment non plus à une prolongation de l'accalmie à Gaza. Avec sa femme et ses enfants, ils ont passé trois nuits dans une école de l'ONU dans la zone de Tel al-Hawa.

Les hommes de la famille reviennent durant la journée pour protéger leurs propriétés de la rue Habib, ou ce qu'il en reste, attendant que la trêve soit prolongée.

"S'il y a une trêve nous reviendrons dans nos maisons pour y rester en permanence", ajoute Moussab, mais les "infrastructures ont été complètement endommagées et il n'y a ni électricité, ni eau".

Entretemps, il doit retourner passer ses nuits dans l'école encombrée où il a trouvé refuge.

Non loin, sous une tente de toile, Sami al-Khaissi est assis avec ses frères et cousins. Comme la famille Habib, il a trouvé refuge dans une école en dehors de Chajaya.

Sami d'inquiète que la trêve ne tienne pas. Il a peur "pour nos enfants et nos femmes".

"Nous voulons un cessez-le-feu, nous voulons vivre, Nous voulons reconstruire (nos maisons) au lieu de continuer à vivre ici".

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