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«Le 12 août, j'achète un livre québécois», une initiative est lancée sur Facebook pour dynamiser le marché du livre d'ici

Le 12 août, j'achète un livre québécois
Karen Moskowitz via Getty Images

Le 12 août prochain, des milliers de Québécois se présenteront dans un magasin à grande surface ou dans une librairie de leur quartier pour se procurer un livre «québécois». C’est du moins ce qu’indique la page Facebook « Le 12 août, j'achète un livre québécois », une initiative lancée il y a quelques semaines sur le réseau social et qui semble déjà en avoir séduit plusieurs.

L’objectif de cette invitation est fort simple: dynamiser le marché du livre québécois et susciter un engouement pour la lecture, explique l’auteur Patrice Cazeault, l’un des instigateurs du projet. « C’est une manière positive de réagir à la faible demande, dit ce dernier. Au lieu de s’attarder sur des détails, on dit tout simplement: "faisons un geste simple qui est à la portée de tous et encourageons un créateur d’ici". »

Un marché en crise

C’est en constatant la difficulté qu’éprouvent plusieurs auteurs québécois à maintenir leurs livres sur les rayons des magasins et à se tailler une place parmi les best-sellers d’écrivains étrangers que les auteurs Patrice Cazeault et Amélie Dubé ont eu l’idée d’organiser cet événement.

« C’est un marché dont l’offre a explosé depuis quelques années, sans que la demande ne suive, déplore Monsieur Cazeault. On a une offre incroyable, des auteurs avec des plumes extraordinaires, mais la demande tarde à arriver. »

Cela expliquerait, selon lui, la disparition de plusieurs romans des tablettes quelques semaines seulement après leur arrivée en magasins.

Selon des données de l’Institut de la statistique du Québec, les ventes de livres au Québec ont chuté de 4,1 % en 2012, totalisant une somme de 678 millions de dollars. En 2011, les ventes reculaient de 4,9 %.

Un livre «québécois»? Mais où?

Si plusieurs tendent à définir le « livre québécois » comme un ouvrage publié par un éditeur agréé par le gouvernement du Québec, Patrice Cazeault préfère sortir de ce carcan et fixer les limites à un sens plus élargi du terme.

« L’intérêt est d’encourager les auteurs d’ici, rappelle le créateur de la série Averia. Certains vont me dire "je connais un auteur québécois, mais il est publié en France. Est-ce que je l’encourage si je me procure son livre?" Oui, tout à fait. Qu’il soit de près ou de loin Québécois, ça nous fait plaisir. »

Il n’est pas donc question pour l’auteur de faire de cet événement une croisade contre un quelconque acteur du marché. Il invite par ailleurs les participants à décider d’eux-mêmes à qui ils voudront verser le montant de leur achat, qu’il soit un libraire indépendant ou un grand détaillant comme Costco ou Walmart. «Chaque point de vente est important pour aller intéresser les gens à la lecture», justifie Patrice Cazeault.

Avec cette initiative, l’auteur de science-fiction espère pouvoir permettre à certains écrivains de vivre de leur écriture, un rêve qu’il caresse lui-même, dit-il. «C’est en posant ce type de geste, en ayant le réflexe d’acheter des livres locaux, que nous allons redresser la situation.»

Au moment d'écrire ces lignes, près de 6 700 personnes ont répondu qu’ils participeraient à l’événement via la page Facebook.

Plusieurs lecteurs en ont d’ailleurs profité pour dresser des suggestions de romans sur la page.

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