Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Cessez-le-feu à Gaza: les Palestiniens font monter la tension

Cessez-le-feu à Gaza: les Palestiniens font monter la tension

Les Palestiniens faisaient monter la tension en brandissant le spectre d'une reprise des combats, à quelques heures de l'expiration vendredi matin du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis mardi dans la bande de Gaza.

Israéliens et Palestiniens poursuivaient au Caire dans la nuit avec l'entremise des Egyptiens des pourparlers indirects, intenses et extrêmement ardus pour que le cessez-le-feu censé expirer vendredi à 8H00 se transforme en trêve durable et ne cède pas le pas à une nouvelle effusion de sang.

"Je ne suis pas sûr que la bataille soit terminée", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News.

"Tout dépend s'ils (le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza) veulent continuer cette bataille. Je pense que nous devons trouver une solution pacifique, si on le peut", a-t-il ajouté, affirmant en outre qu'Israël n'a "rien contre le peuple de Gaza" et veut l'aider à se débarrasser de la "tyrannie effrayante" du Hamas.

Alors qu'un dangereux compte à rebours était lancé, la branche armée du Hamas a pressé depuis Gaza la délégation palestinienne au Caire de "ne pas accepter de cessez-le-feu si elle n'obtient pas satisfaction sur les demandes de notre peuple", et s'est dite prête "à se lancer de nouveau dans la bataille".

Le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida, présente la possibilité de construire un port sur la Méditerranée comme la première des exigences de son organisation. Il réclame aussi "la fin véritable de l'agression (israélienne) et une vraie levée du siège".

Les brigades et la délégation au Caire "livrent la même bataille et se complètent l'un l'autre", a dit à l'AFP au Caire l'un des membres de la délégation, Izzat el-Rishq, un des dirigeants en exil du Hamas.

Des responsables du Hamas ont auparavant, mais sous couvert de l'anonymat, laissé filtrer les menaces sans qu'il soit possible d'apprécier si elles reflétaient la réalité de la négociation ou si elles relevaient de la manoeuvre publique.

"Si Israël continue de temporiser, nous ne prolongerons pas le cessez-le-feu", a ainsi déclaré à l'AFP un membre de la délégation palestinienne au Caire.

Les Israéliens, eux, observaient la plus grande discrétion.

Soucieux de dicter leurs termes aux négociations et de ne pas paraître céder aux revendications du Hamas, ils ont pris les devants dès mercredi soir et ont annoncé accepter une prolongation illimitée du cessez-le-feu, sous réserve qu'elle ne soit assortie d'aucune condition.

Dans un signe apparent que les discussions indirectes n'étaient pas rompues, leur délégation envoyée au Caire est revenue au pays jeudi, sans doute pour prendre ses instructions, et est repartie dans l'après-midi pour la capitale égyptienne, a dit un responsable.

Les Egyptiens devaient rencontrer les Palestiniens tard dans la soirée, avant que les Palestiniens ne se retrouvent entre eux dans la nuit pour prendre une décision, selon des informations reccueillies au Caire.

"A l'heure actuelle, rien n'est sûr. D'un côté l'opinion publique à Gaza, dans la région, et la communauté internationale demandent au Hamas de ne pas quitter les négociations, a indiqué un responsable militaire israélien. De l'autre, la branche militaire du Hamas a prévenu qu'elle pourrait recommencer à tirer des roquettes."

L'armée israélienne, elle, a retiré ses troupes de Gaza, mais se tient prête le long de la frontière à répondre à toute reprise des combats.

Israéliens et Palestiniens ont engagé les discussions avec des exigences apparemment inconciliables mais sous la pression du terrible bilan humain de la guerre.

L'opération "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels servant au Hamas à s'infiltrer en Israël a tué 1.890 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l'Unicef, 73% des victimes sont des civils.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

Le président américain Barack Obama a mis son poids dans la balance jeudi en exhortant les négociateurs dépêchés au Caire à s'entendre.

Il a implicitement pressé Israël, dont les Etats-Unis sont le principal allié, d'accepter de lever le blocus imposé à la bande de Gaza et de répondre ainsi à une attente primordiale des Palestiniens.

Les Palestiniens ordinaires qui vivent dans le territoire contrôlé par le Hamas "ont besoin d'espoir" et il doit y avoir "une reconnaissance du fait que Gaza ne peut pas subvenir à ses besoins en étant coupée du monde, sans pouvoir donner une chance, des emplois, de la croissance, à sa population", a-t-il dit.

La guerre a mis au tapis l'économie de ce territoire exigu de 41 km de long sur 12 km de large au maximum, sur lequel 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée tentent de survivre à un blocus imposé depuis 2006 par l'Etat hébreu.

Malgré la crainte d'une reprise des combats et l'épuisement, la vie des Gazaouis a renoué depuis mardi avec un semblant de normalité, avec ses embouteillages et ses magasins ouverts. Mais le spectacle d'hommes passant la nuit dans des abris de fortune sur les ruines de leur maison rappelait l'épreuve endurée.

A Chajaya, banlieue dévastée de la ville de Gaza, l'ancien porte-parole du Hamas Ayman Taha a été trouvé mort jeudi, a annoncé le mouvement islamiste, après que l'appartement "où il se trouvait avec plusieurs autres personnes" eut été bombardé par Israël.

bur-lal/hj/myl/jr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.