Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Vol de cocaïne au siège de la police parisienne: le policier suspect inculpé

Vol de cocaïne au siège de la police parisienne: le policier suspect inculpé

Le policier de 33 ans, soupçonné d'avoir volé 52 kg de cocaïne au légendaire "36 quai des Orfèvres", siège de la Police judiciaire (PJ) à Paris, a été mis en examen (inculpé) mercredi en fin de journée par un juge d'instruction.

Les chefs d'accusation sont nombreux: détournement ou soustraction de biens par une personne dépositaire de l'autorité publique, transport, détention, offre, cession de drogue, ainsi que blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée, a appris l'AFP de source judiciaire.

Un autre policier, également membre de la brigade des stupéfiants, soupçonné de complicité, devait comparaître devant le même magistrat en vue de son éventuelle mise en examen.

Le Parquet a requis le placement en détention du brigadier interpellé samedi à Perpignan (sud) alors qu'il faisait des courses en famille. Pour l'autre policier, le Parquet a réclamé un contrôle judiciaire.

Pendant ses quatre jours de garde à vue, le brigadier "bien noté", en poste à la brigade des stupéfiants depuis plusieurs années, a nié, selon une source proche du dossier, et refusé de se soumettre à un test de dépistage de consommation de stupéfiants.

La drogue, d'une valeur marchande de 2 millions d'euros à la revente selon les enquêteurs, n'a pas été retrouvée. Entreposée depuis le 4 juillet 2014 dans la salle des scellés de la Brigade des stupéfiants, sa disparition a été constatée le 31 juillet au matin.

Quant au second policier, arrêté lundi, son compte apparaissait sur des relevés bancaires du brigadier, selon une source proche du dossier.

Quelque 16.020 euros ont été saisis dans le sac que portait le policier au moment de son interpellation, ainsi que 8.790 euros à son domicile parisien, selon le Parquet de Paris.

Originaire de Perpignan, où il a été interpellé alors qu'il était en vacances, le brigadier a affirmé avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne. Pour le reste, il s'est tu.

Entendue comme témoin sur le train de vie du couple et les espèces saisies, sa femme a déclaré ne pas être au courant des activités de son mari, selon une source policière.

Le brigadier se serait rendu dans la salle des scellés "sous des prétextes futiles" avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu ressortir du "36" par une femme policier en faction, avec de gros sacs.

Un mode opératoire qui intrigue les enquêteurs de la "police des polices", le brigadier étant parfaitement placé pour savoir qu'il serait facile de retrouver la trace de qui s'emparerait de drogues placées sous scellés.

Reste à savoir comment le suspect, qui aurait agi seul au moment du vol, a obtenu la clé qui permet l'ouverture de la porte blindée de la salle des scellés.

Seules deux personnes (bien deux) ont cette clé, le chef d'état-major et la chef de la brigade des stupéfiants.

Selon des sources proches du dossier, à l'occasion d'une perquisition, les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont par ailleurs trouvé 200 kg de résine de cannabis dans un box voisin de celui que loue un des deux policiers et qu'ils venaient de fouiller.

Si une de ces sources s'étonne d'un "hasard qui mérite éclaircissement", rien ne prouve que le box où a été trouvé la drogue était loué par le policier et rien ne permet d'exclure qu'il s'agisse d'une affaire complètement distincte.

pta-ng/tu/ger/alc/gg

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.