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L'Iran demande aux USA de ne pas se mêler de l'arrestation de journalistes irano-américains

L'Iran demande aux USA de ne pas se mêler de l'arrestation de journalistes irano-américains

L'arrestation en Iran de deux journalistes irano-américains, dont le correspondant du Washington Post, est une affaire intérieure dont les Etats-Unis n'ont pas à se mêler, a déclaré mercredi un haut responsable iranien.

Le correspondant du Washington Post Jason Rezaian et une photographe sont détenus depuis le 22 juillet. Tous deux possèdent les nationalités américaine et iranienne -- mais Téhéran ne reconnaît pas la double nationalité.

"Nous n'acceptons pas les doubles nationalités. Si une personne entre en Iran avec un passeport iranien, elle est considérée comme un citoyen iranien", a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères Hassan Ghashghavi, cité mercredi par le quotidien conservateur Vatan-e-Emrooz.

"Et nous ne permettons pas à d'autres pays de réclamer des droits consulaires pour des Iraniens", a-t-il ajouté.

L'épouse de M. Rezaian, Yeganeh Salehi, également journaliste, a été arrêtée en même temps que son mari. Elle est iranienne mais aurait fait une demande de résidence permanente aux Etats-Unis.

Une quatrième personne avait également été arrêtée, mais a été rapidement libérée sous caution.

Washington, qui n'a pas de relations diplomatiques avec Téhéran, a demandé la libération des journalistes.

Selon une porte-parole du département d'Etat, Washington a contacté l'ambassade suisse à Téhéran, chargée des intérêts américains en Iran, afin que des responsables rendent visite à M. Rezaian.

Le lieu de détention des journalistes reste inconnu.

Mais, selon M. Ghashghavi, "nous n'avons pour le moment pas reçu de lettre demandant la libération de ces journalistes".

Les autorités iraniennes n'ont pas donné de raison pour ces arrestations, indiquant que les journalistes faisaient l'objet d'une enquête.

En s'exprimant sur le sujet, M. Ghashghavi a brisé le silence presque total de Téhéran sur ces arrestations.

L'Iran s'était jusque-là borné à confirmer l'arrestation de M. Rezaian, son épouse et la photographe, dont la famille a demandé à ce que son identité ne soit pas révélée.

"Les forces de sécurité ont une surveillance totale du pays et contrôlent les activités des ennemis", avait déclaré le 25 juillet le chef de la justice de Téhéran, Gholamhossein Esmaïli, en confirmant les arrestation.

"Elles ne permettront pas que notre pays devienne un terrain pour les activités des ennemis et de leurs agents", avait-il ajouté.

Selon un chroniqueur de Vatan-e-Emrooz, M. Rezaian serait détenu pour avoir réalisé une vidéo montrant de jeunes iraniens dansant sur la chanson de Pharrell Williams "Happy", qui avait provoqué la colère des milieux conservateurs et mené à l'arrestation des danseurs.

La vidéo, filmée avec un smarphone et diffusée sur Youtube, montrait trois hommes et trois femmes, non voilées, chanter et danser dans les rues et sur les toits de Téhéran.

Le Washington Post a demandé à l'Iran de libérer les journalistes.

Les Etats-Unis et l'Iran ont rompu leurs relations diplomatiques après la révolution de 1979 et les rapports restent très tendus, les intérêts des deux pays étant très divergents au Moyen-Orient.

bur/emb/hj

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