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Israël annonce sept heures de trêve à Gaza

Israël annonce sept heures de trêve à Gaza

L'armée israélienne devait observer lundi dans la bande de Gaza une trêve unilatérale de sept heures dans des opérations qui ont fait plus de 1.800 morts palestiniens et lui valent à nouveau l'indignation internationale après une frappe sur une école de l'ONU.

L'armée a décidé aux premières heures du 28ème jour de guerre une "fenêtre humanitaire" entre 10H00 et 17H00 locales (07H00 et 14H00 GMT) sauf sur la partie située à l'est de la ville de Rafah, dans le sud de l'enclave, "où des affrontements sont encore en cours et où est maintenue une présence militaire israélienne", a-t-elle annoncé.

Rafah est soumise depuis vendredi à un déluge de feu depuis la mort de trois soldats israéliens qui a fait voler en éclats le seul cessez-le-feu accepté à la fois par Israël et par le Hamas.

Environ 200 Palestiniens ont péri sous les bombes à Rafah, dont au moins dix dimanche dans une frappe sur une école de l'ONU.

Cette trêve, comme les précédentes, s'annonce très fragile. Le Hamas n'a pas annoncé de pause et son allié du Jihad islamique, qui a annoncé dans la nuit qu'un de ses commandants, Danyan Mansour, avait été tué à Jabaliya, pourrait être tenté de conduire des représailles.

Lundi matin, avant l'entrée en vigueur de la trêve, 10 Palestiniens ont été tués dans de nouveaux raids, selon les services de secours, portant le bilan à 1.822 morts palestiniens en quatre semaines de conflit.

Soixante-quatre soldats et trois civils ont été tués côté israélien.

Depuis dimanche minuit (21H00 GMT), l'aviation israélienne a mené 23 raids dans la bande de Gaza d'où ont été tirées quatre roquettes vers Israël, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée. Deux d'entre elles ont été interceptées.

La trêve a été annoncée alors qu'Israël fait face à l'émoi d'une partie de la communauté internationale après la frappe sur une école de Rafah gérée par l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) transformée en centre d'accueil pour réfugiés.

C'est la 3e fois en 10 jours qu'une école de l'ONU est atteinte. Les deux dernières frappes à Beit Hanoun et Jabaliya (nord) avaient fait une trentaine de morts.

La responsabilité de cette dernière frappe n'a pas été formellement établie. L'armée israélienne a cependant reconnu avoir "pris pour cible trois terroristes du Jihad islamique montés sur une moto à proximité d'une école de l'UNRWA à Rafah" et a dit enquêter sur les conséquences qu'aurait eues ce tir.

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que, contrairement aux miliciens islamistes du Hamas, qui ont tiré ces dernières semaines des milliers de roquettes visant des civils israéliens, Israël ne cible pas de civils palestiniens.

"C'est un scandale du point de vue moral et un acte criminel", ainsi qu'une "nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international", s'est indigné le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël, se sont dits "consternés" par un "bombardement honteux".

Sans désigner expressément Israël comme responsable, M. Ban et Washington ont souligné que l'armée était très bien informée de la localisation des refuges de l'ONU.

Un correspondant de l'AFP a rapporté des scènes de chaos, les secouristes se démenant pour évacuer les blessés, au milieu de Gazaouis courant hors d'haleine dans les mares de sang avec des enfants dans les bras.

Les Israéliens accusent le Hamas de se servir des civils comme boucliers humains et des hôpitaux et des écoles pour tirer des roquettes sur Israël.

Mais même cela "ne justifie pas des raids qui mettent en danger autant de vies de civils innocents", a dit le département d'Etat américain.

"Cette folie doit cesser", a dit M. Ban tandis que les appels au cessez-le-feu d'une communauté internationale jusqu'alors impuissante se faisaient plus pressants.

Israël poursuit cependant l'opération "Bordure protectrice", déclenchée le 8 juillet pour tenter de faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels permettant au Hamas d'intervenir sur le sol israélien.

L'armée israélienne a néanmoins confirmé pour la première fois officiellement dimanche avoir entrepris de retirer un certain nombre de soldats, sans préciser combien, tandis qu'elle en redéployait d'autres à l'intérieur de la bande de Gaza.

M. Netanyahu avait laissé entendre samedi soir que l'opération allait entrer dans une nouvelle phase, maintenant que l'armée avait presque achevé son entreprise de démolition des tunnels.

M. Netanyahu et le Hamas ont cependant affirmé leur intention de poursuivre le combat alors que, selon l'ONU, une "catastrophe sanitaire de grande ampleur" est en train de se produire à Gaza, où les 1,8 million d'habitants sont pris au piège des combats sur un tout petit territoire.

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