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14-18: le monde a rendez-vous à Liège pour le 100e anniversaire de l'invasion de la Belgique

14-18: le monde a rendez-vous à Liège pour le 100e anniversaire de l'invasion de la Belgique

Les représentants de plus de 80 pays du monde ont rendez-vous à Liège (est) ce lundi pour commémorer l'invasion de la Belgique, il y a cent ans, par les troupes allemandes en violation de la neutralité du royaume, le 4 août 1914, aux premières heures de la Grande Guerre.

Pour l'occasion, la ville a été placée en état de siège afin d'assurer la sécurité de la quinzaine de têtes couronnées et de chefs d'Etat attendus, dont le roi Felipe VI d'Espagne, les présidents français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, et le prince William, représentant du Royaume-Uni, accompagné de son épouse Kate.

L'Autriche, l'Arménie, l'Irlande, la Serbie, le Montenegro, la Roumanie, la Bulgarie et l'Albanie seront également représentés par leurs présidents. Au total, quatre-vingt trois pays engagés dans la Grande Guerre ont été invités pour cette commémoration par le roi des Belges Philippe.

Accueillies à partir 09H00 (07H00 GMT) au quartier miliaire de Saint-Laurent par le roi Philippe et son épouse Mathilde, les délégations étrangères devaient rejoindre en fin de matinée le mémorial interallié de Cointe, symbole de la reconnaissance des alliés à la ville pour pour sa résistance à l'envahisseur allemand en août 1914.

Le roi Philippe prononcera l'allocution d'ouverture avant que François Hollande, Joachim Gauck, le prince William et le Premier ministre belge Elio Di Rupo ne prennent à leur tour la parole. A l'issue de la manifestation, douze coups de canon seront tirés pour rappeler la résistance héroïque et désespérée des douze forts de Liège à l'invasion allemande. Les délégations se rendront ensuite au Palais provincial pour un déjeuner.

Une seconde cérémonie, franco-belge, commémorera dans l'après-midi la remise de la Légion d'Honneur française à la ville de Liège, le 7 août 1914, trois jours seulement après l'invasion du territoire belge par les troupes allemandes.

Le prince Wiliam et son épouse auront pour leur part pris le chemin de Mons pour une cérémonie dans le petit cimetière militaire de Saint-Symphorien. Ils y retrouveront le Premier ministre David Cameron et le prince Harry. C'est dans ce cimetière que reposent le premier soldat britannique tué durant la grande Guerre et le dernier, tué le 11 novembre 1918, jour de l'armistice qui a mis un terme aux hostilités.

Le roi des Belges et son épouse effectueront tous leurs déplacements en voiture et aucun contact avec la population n'est prévu. Les itinéraires empruntés par les cortèges ont été sécurisés depuis le week-end et tous les véhicules enlevés.

"Un événement avec un tel niveau de sécurité, c'est une première", a souligné le maire de Liège Willy Demeyer.

Six cent cinquante policiers ont été déployés pour assurer les sites des cérémonies et les parcours empruntés par les cortèges. Des tireurs d'élite seront postés et deux hélicoptères veilleront dans le ciel. Une voiture espion a également été envoyée à Liège pour contrôler les immatriculations des véhicules.

L'envers de cette sécurité est une énorme frustration pour les habitants qui devront se contenter d'écrans géants pour suivre la cérémonie. Quant aux riverains, ils ont été fermement priés de rester à l'intérieur de leurs maisons, fenêtres fermées.

"Certaines délégations exigent un niveau de sécurité très élevé et il vaut mieux éviter de provoquer leur susceptibilité", a expliqué le commandant Stephane Pelet, chargé de la direction des opérations.

Par le jeu des alliances, l'invasion de la Belgique le 4 août 1914 a déclenché les hostilités de la Première Guerre mondiale. L'Allemagne a violé la neutralité du petit royaume pour prendre en tenailles les forces françaises et cet acte a été immédiatement suivi par l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Les garnisons et les douze forts qui ceinturent Liège vont résister pendant plusieurs jours aux assauts de l'artillerie allemande, qui n'en viendra à bout qu'en recourant pour la première fois à ses canons de 420 mm, les célèbres "Grosse Bertha". Ces combats feront un millier de morts de part et d'autre.

La ville tombe le 16 août, mais sa résistance inattendue a retardé de quelques jours l'avancée d'une partie des forces allemandes, fournissant un petit répit précieux aux alliés français et britanniques. La presse anglo-saxonne rend hommage à cette "Brave Little Belgium".

Les forces allemandes se vengeront de cette résistance par des exactions qui coûteront la vie à quelque 6.500 civils et choqueront le monde occidental.

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