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Otan: Rasmussen pour de "nouveaux plans de défense" face à la Russie

Otan: Rasmussen pour de "nouveaux plans de défense" face à la Russie

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, affirme que "l'agression russe" contre l'Ukraine justifie la préparation de "nouveaux plans de défense", dans un entretien dimanche au quotidien français Midi Libre.

"Nous allons renforcer des exercices militaires et préparer des nouveaux plans de défense. L'agression russe a été un signal d'alarme et a créé une nouvelle situation de sécurité en Europe", a déclaré M. Rasmussen au quotidien régional.

"C'est préoccupant parce que je pense que l'ambition du président Poutine est d'établir une sphère d'influence dans le voisinage. Je vais encourager les pays de l'Otan à augmenter leurs investissements de défense. Au cours des cinq dernières années, la Russie a augmenté ses dépenses de défense de 50%, les pays de l'Otan ont diminué les leurs de 20% en moyenne. Ce n'est pas tenable. Il faut inverser la tendance", a-t-il ajouté.

"La Russie considère l'Otan comme un adversaire", a-t-il dit. "Je le regrette parce que nous devons développer une coopération fructueuse entre l'Ouest et la Russie. Mais il faut s'adapter à cette nouvelle situation".

Les propos de M. Rasmussen font écho à ceux du Premier ministre britannique David Cameron, qui a affirmé dans une lettre au secrétaire général de l'Otan et aux dirigeants des 27 autres pays membres rendue publique samedi, que l'Otan devait repenser sa "relation à long terme" avec la Russie et renforcer sa capacité à réagir rapidement à toute menace.

Le président polonais Bronislaw Komorowski avait également plaidé le 22 juillet pour un "renforcement de la frontière orientale de l'Alliance", en présence de ses homologues de huit autres pays d'Europe centrale et orientale réunis à Varsovie pour concertation avant le sommet de l'Otan les 4 et 5 septembre et sur la situation dans l'Ukraine voisine.

M. Rasmussen a par ailleurs affirmé que le crash du Boeing de la Malaysia Airlines abattu le 17 juillet en Ukraine était "un crime de guerre". "Nous avons de nombreuses informations que les séparatistes, appuyés par les Russes, sont coupables", a déclaré le dirigeant de l'Alliance, qui s'exprimait pour la première fois sur cette catastrophe.

"Il faut traîner les responsables en justice dès que possible", a menacé M. Rasmussen, stigmatisant l'attitude des séparatistes: "Pourquoi les séparatistes ne veulent-ils pas donner un accès au site du crash? Il y a quelque chose à cacher".

La Russie doit "mettre fin aux flux d'armes, d'engins et de combattants envers l'Ukraine (...), cesser de soutenir les séparatistes et retirer ses troupes de la frontière. Sinon elle risque des sanctions internationales et un isolement international plus dur", avertit encore M. Rasmussen.

Interrogé sur la décision que devrait dans ce contexte prendre la France concernant la livraison à Moscou de deux porte-hélicoptères Mistral, il a répondu: "Ce sera au final une décision française. Je suis sûr que le gouvernement français prendra une décision responsable".

Dans ce dossier, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a cependant affirmé le 24 juillet que "les contrats signés et payés sont honorés".

Le président François Hollande avait déclaré le 21 juillet que le premier Mistral du contrat franco-russe serait livré comme prévu en octobre, conditionnant la livraison d'un second navire à l'attitude de Moscou dans la crise ukrainienne.

Washington et Londres ont cependant vivement dénoncé le choix de Paris de livrer un premier navire. L'Ukraine s'est dite de son côté "très déçue".

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