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Afghanistan: Abdullah snobe l'audit de la présidentielle

Afghanistan: Abdullah snobe l'audit de la présidentielle

L'audit de la présidentielle afghane, destiné à éliminer les votes jugés frauduleux, a repris dimanche sans les représentants du candidat Abdullah Abdullah en désaccord sur des questions de procédure, a annoncé la commission électorale.

"La commission a attendu hier et aujourd'hui, mais nous sommes déjà à la mi-journée et les observateurs de M. Abdullah ne sont toujours pas ici", a déclaré aux journalistes le porte-parole de la commission, Noor Mohammad Noor. "Nous avons donc décidé de reprendre le processus sans plus d'interruptions", a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP après la reprise de l'audit, Mujib Rahman Rahimi, le porte-parole de M. Abdullah Abdullah a dit sans autres précisions: "nos négociations avec l'ONU sur l'audit sont en cours".

L'équipe de M. Abdullah demande notamment des critères plus poussés pour l'élimination des votes jugés frauduleux.

Du côté de l'équipe d'Ashraf Ghani, le porte-parole Daud Sultanzoy a dénoncé cette attitude. "Leurs demandes ne cessent de changer, (...) nous avons accepté ce que proposait l'ONU, mais ils veulent tout recommencer". "Si c'est comme cela, nous recommencerons aussi depuis le début", a-t-il menacé.

Les deux candidats qui se sont affrontés au 2e tour de la présidentielle le 14 juin, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, se sont accusés mutuellement de fraude dans cette élection qui doit désigner un successeur au président Hamid Karzaï.

Début juillet, la commission électorale avait publié des résultats préliminaires plaçant M. Ghani en tête avec 1 million de voix d'avance, que M. Abdullah a rejetés catégoriquement, créant des tensions inquiétantes entre les partisans des deux camps.

Pour faire baisser la tension et trouver une solution à la crise politique, un audit inédit de l'ensemble des votes a été décidé le 12 juillet, sous le patronage du secrétaire d'Etat américain John Kerry venu jouer les intermédiaires.

La vaste opération d'audit des 8,1 millions de votes a débuté le 17 juillet, mais depuis cette date plusieurs suspensions ont perturbé le déroulement de l'audit.

Initialement, l'investiture du nouveau président afghan devait avoir lieu le 2 août et aucune date nouvelle n'a été fixée, ce qui provoque l'inquiétude de la communauté internationale.

Un responsable du département d'Etat a affirmé samedi que M. Kerry avait parlé aux deux candidats au téléphone. "Il a souligné l'urgence... d'accélérer l'audit post-électoral", a dit cette source.

Interrogé par l'AFP, Aimal Faizi, le porte-parole du président Karzaï a toutefois affirmé que "les résultats de l'audit devraient être connus d'ici au 25 août, de façon à ce que nous puissions faire la passation de pouvoir d'ici à la fin du mois".

"Le retard a eu un impact négatif sur l'économie, sur la sécurité, sur l'opinion publique", a dit M. Faizi.

"Nous espérons que les deux candidats comprendront que davantage de retard n'est pas dans l'intérêt du pays", a-t-il ajouté.

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