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Ukraine: 70 experts sur le site du crash du MH17, Lougansk au bord d'une catastrophe humanitaire

Ukraine: 70 experts sur le site du crash du MH17, Lougansk au bord d'une catastrophe humanitaire

Soixante-dix experts internationaux s'affairaient samedi sur les lieux du crash du MH17 dans l'est de l'Ukraine pour retrouver des fragments de corps sur ce site, contrôlé par les séparatistes qui bénéficient selon Barack Obama d'un "soutien accru" de Moscou.

L'armée ukrainienne poursuivait son offensive en resserrant l'étau autour des capitales régionales et places fortes des insurgés de Donetsk et Lougansk, les autorités de cette dernière annonçant samedi qu'elle était "au bord d'une catastrophe humanitaire".

A Grabove, où sont tombés les débris du MH17 abattu le 17 juillet par un missile vraisemblablement tiré par des insurgés, une journaliste de l'AFP a vu arriver un convoi de vingt voitures transportant inspecteurs de l'OSCE et experts néerlandais et australiens et pour la première fois des chiens renifleurs.

Des enquêteurs en uniformes policiers pouvaient être vus collectant des éléments parmi les débris sous la surveillance de rebelles armés, a constaté une journaliste de l'AFP. Des chiens se trouvaient également sur place, à la recherche, selon des scientifiques néerlandais sur place, de restes de corps, qui constituent la priorité à ce stade plutôt que la détermination des causes du drame.

Plus de deux semaines après que l'avion qui assurait le vol MH17 de Malaysia Airlines Amsterdam-Kuala Lumpur a été abattu par un missile avec 298 personnes à son bord, dont 193 ressortissants des Pays-Bas et 28 Australiens, certaines dépouilles sont encore sur place. Sur place pour la première fois en nombre vendredi, les experts ont déjà récupéré certains restes humaines en plus des plus de 200 cercueils déjà rapatriés aux Pays-Bas.

Le porte-parole de la mission en Ukraine de l'OSCE, qui encadre l'équipe internationale a souligné que les experts avaient en outre trouvé "des parties importantes" du fuselage du Boeing 777, comme la queue de l'appareil et le groupe auxiliaire de puissance.

Les recherches "très difficiles" prendront "au moins plusieurs semaines", a cependant prévenu le chef de la mission néerlandaise, Pieter-Jaap Aalbersberg.

Le crash du Boeing malaisien abattu dans une zone contrôlée par les insurgés armés, aidés selon Kiev et les Occidentaux par la Russie, a suscité le choc dans le monde et conduit à l'introduction de sanctions contre Moscou qui touchent les secteurs vitaux de l'économie.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé que ces mesures étaient "contre-productives", dans un entretien téléphonique avec Barack Obama qui a de son côté déploré "le soutien accru" de Moscou aux séparatistes en Ukraine, réaffirmant son engagement en faveur d'une solution diplomatique.

Le secrétaire au Trésor Jack Lew a pour sa part déclaré au Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk vendredi que les Etats-Unis continueraient à imposer de nouvelles sanctions à la Russie si celle-ci ne cherchait pas de solution pacifique à la crise.

Selon des analystes russes, Vladimir Poutine, dont la popularité bat les records en Russie depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée en mars, est dans une situation extrêmement difficile, pris entre la pression occidentale pour son soutien aux séparatistes et une opinion publique qu'il ne peut pas décevoir après l'avoir galvanisée pendant des mois.

Dans ce contexte, le ministre ukrainien de la Défense Valéri Gueleteï a appelé les insurgés à "s'enfuir" en Russie "tant qu'il existe une telle possibilité qui ne durera pas longtemps".

"Ceux qui ont l'intention de quitter les villes et les villages ukrainiens peuvent encore s'enfuir en Russie, sans chars, sans blindés et sans armes. Seul ce format est possible", a-t-il déclaré vendredi soir dans un talk-show à la télévision ukrainienne.

Les combats font rage dans l'Est, où l'armée tente de couper les séparatistes des zones frontalières et est parvenue ces dernières semaines à les repousser autour de leurs principaux bastions: Donetsk, Lougansk ou encore Gorlivka.

Les forces ukrainiennes ont récupéré en 24 heures aux insurgés deux localités à proximité de Donetsk, Krasnogorivka à 28 km à l'ouest de Donetsk et Staromykhaïlivka à 21 km à l'ouest, selon un porte-parole militaire ukrainien.

Lougansk, ville qui comptait 500.000 habitants avant le début des hostilités, se trouve "bloquée et isolée" et "au bord d'une catastrophe humanitaire", a prévenu samedi le maire Serguiï Kravtchenko dans un communiqué. Il n'y a pas de couloir humanitaire sécurisé pour permettre aux habitants de quitter la ville pourtant privée d'électricité, d'eau et de communications, a-t-il dénoncé.

Il n'y a plus d'essence pour faire le plein des ambulances et de véhicules transportant les produits alimentaires. "Il n'y a pas de livraisons d'eau potable et cela fait une semaine que l'eau de robinet n'est pas purifiée", s'est alarmée la mairie.

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