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La trêve de Gaza vole en éclats

La trêve de Gaza vole en éclats

La guerre dans la bande de Gaza, où les hostilités étaient censées s'arrêter à la faveur d'une trêve, est repartie vendredi dans une spirale incontrôlable, avec un nouveau bain de sang chez les Palestiniens et la probable capture d'un soldat israélien.

La crise s'est aggravée au moment même où un cessez-le-feu de 72 heures entre Israël et le Hamas devait apporter un peu de soulagement aux 1,8 million de Gazaouis prisonniers de l'enclave soumise à un déluge de feu.

La trêve entrée en vigueur à 8H00 locales (5H00 GMT) et supposée permettre aux habitants durement éprouvés de se réapprovisionner et d'enterrer leurs morts n'aura pas tenu deux heures.

La barre des 1.600 Palestiniens tués a été franchie en ce 25ème jour de la guerre, a indiqué le porte-parole des services d'urgence, Achraf al-Qodra. Selon l'ONU, les trois quarts des morts sont des civils, dont de nombreux enfants. Soixante-trois soldats et trois civils ont perdu la vie côté israélien.

Les chances d'une pause durable semblent plus éloignées que jamais, après la probable capture par l'ennemi d'un sous-lieutenant de 23 ans, Hadar Goldin, et la mort côté palestinien d'au moins 65 personnes dans des tirs d'artillerie israéliens près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza dévastée, selon les secours locaux.

Deux soldats israéliens ont été tués au cours de l'affrontement qui aurait conduit à la capture du sous-lieutenant Goldin près de Rafah, selon l'armée israélienne, et qui a coïncidé avec ce nouvel accès de violence.

Israël et le Hamas se sont renvoyé la responsabilité du nouvel échec de cette trêve, la première pourtant que les deux camps avaient acceptée depuis le 8 juillet.

Selon l'armée israélienne, des soldats engagés dans la destruction d'un tunnel du Hamas près de Rafah ont été attaqués par des "terroristes" sortis de terre vers 9H30 (06H30 GMT), alors que la trêve était en vigueur. Un kamikaze s'est fait sauter, a rapporté le porte-parole de l'armée, Peter Lerner. Les premiers éléments "indiquent qu'un soldat a été enlevé" dans l'affrontement, a-t-il dit.

Les précautions employées par le porte-parole laissent peu de doute sur la réalité que le soldat est porté manquant, même si son sort suscite bien des questions: est-il effectivement prisonnier et de qui, ou déjà mort ?

Personne n'a revendiqué d'enlèvement. Le Hamas a assuré n'avoir mené aucune opération après l'entrée en vigueur de la trêve. Pour le porte-parole de l'organisation islamiste à Gaza, Fawzi Barhum, "c'est l'occupant (Israël) qui a violé le cessez-le-feu" et le Hamas n'a fait que se défendre.

Le président américain Barack Obama a appelé à la libération "dès que possible" et "sans condition" du soldat, estimant en outre qu'un cessez-le-feu serait "très difficile" à mettre en place si le Hamas ne parvenait pas à "tenir ses engagements dans le cadre d'un cessez-le-feu".

Il a par ailleurs demandé à ce que davantage d'efforts soient faits pour protéger les civils à Gaza, "pris au piège des combats".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également exigé la libération immédiate du soldat.

La riposte israélienne a été meurtrière. Le secteur de Rafah a été soumis à d'intenses bombardements qui ont tué au moins 65 personnes et en ont blessé 350 autres, selon les secours locaux.

La capture d'un de ses soldats est une ligne rouge pour Israël. Le rapt en juin 2006 du soldat franco-israélien Gilad Shalit avait déclenché cinq mois d'opérations militaires dans la bande de Gaza. Le soldat avait été libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens.

Au cours d'un entretien téléphonique avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le Premier ministre Benjamin Netanyahu cité par ses services a prévenu que le Hamas et les autres organisations combattant Israël auraient à supporter les conséquences de leurs actes.

Des négociations étaient pourtant censées s'engager vendredi au Caire pour que le cessez-le-feu puisse durer plus longtemps que les précédentes trêves, unilatérales et toutes avortées.

Malgré l'échec de la trêve, l'Egypte a assuré que son invitation aux délégations israélienne et palestinienne tenait toujours.

Une délégation palestinienne composée de représentants du Hamas, de son allié le Jihad islamique et du Fatah se rendra au Caire samedi "quelles que soient les circonstances", a indiqué pour sa part le président palestinien Mahmoud Abbas dans un communiqué.

L'opération militaire "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet dans les airs et étendue au sol le 17 vise à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas et du Jihad islamique et les attaques menées en Israël par des commandos infiltrés par des tunnels.

Depuis le début des opérations, le Hamas a tiré 3.025 roquettes sur Israël, dont 61 vendredi, selon l'armée israélienne.

Les pertes de l'armée israélienne sont les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.

Des manifestations sporadiques en soutien à Gaza ont par ailleurs éclaté dans les grandes villes de Cisjordanie occupée. Deux Palestiniens ont été tués à Tulkarem, près de Naplouse (nord), et à Safaa (ouest). Plus d'une centaine ont été blessés dans le secteur de Hébron dans des affrontements avec les forces israéliennes.

gl-lal/vl/hj

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