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Ukraine: Combats sur terre et dans les airs près de la frontière russe

Ukraine: Combats sur terre et dans les airs près de la frontière russe

Des rafales d'armes automatiques brisent le calme de villages nichés dans les collines ondulantes, les épaves de deux chasseurs ukrainiens abattus refroidissent quelque part dans un champ: une semaine après la chute du Boeing malaisien la guerre n'a pas diminué d'intensité dans l'est de l'Ukraine.

Pendant que des observateurs internationaux et des experts examinaient les restes de l'avion de ligne à la faveur d'un cessez-le-feu circonscrit à la zone d'impact, les combats ont continué mercredi près de la colline de Savour-Moguyla, dominée par un monument aux héros de la IIe guerre mondiale.

La voiture des journalistes de l'AFP qui allaient vers le lieu de la chute des chasseurs Soukhoï ukrainiens abattus a essuyé des tirs, des balles soulevant des petits nuages de fumée tout près du véhicule. Des rebelles portant les uniformes du bataillon Vostok, une de leurs principales unités, ont surgi sur la route, braquant leurs armes sur la voiture, avant de la convoyer vers leur base pour vérifier l'identité des occupants.

"Vous êtes dans une zone de guerre ici", crie l'un des combattants. Il est difficile de l'ignorer : la route est défoncée par des impacts d'obus ou de bombes, un minibus brûlé repose sur le bas-côté et le bruit des tirs ne faiblit pas.

"On a abattu deux avions. Ils nous bombardaient tous les jours. Là, nous leur avons réglé leur compte", lance un de quelque vingt combattants.

Ils indiquent que les épaves des avions de combat se trouvent à huit kilomètres de là, mais il est impossible de s'y rendre à cause des combats en cours.

Le contraste est frappant avec le calme régnant sur le site du crash, grâce au cessez-le-feu. Des observateurs de l'OSCE, arrivées avec quatre voitures, et des inspecteurs malaisiens, entourés par une douzaine d'hommes armés portant les uniformes de la police anti-émeute dissoute Berkout, travaillent dans un champ de blé.

Mais on ne voit ni de périmètre de sécurité bien marqué, ni d'équipes à la recherche de corps, alors que des responsables ont reconnu que plusieurs dizaines de victimes n'ont pas encore été retrouvées.

Il est clair, en revanche, que de grosses pièces de l'avion avaient été déplacées.

Dans le village voisin de Petropavlivka, un fragment de la carlingue avec le drapeau malaisien a été placé contre un pylône électrique. Un bout de tôle du fuselage était perforé par plusieurs impacts, faisant penser à un coup de shrapnel.

Une femme de 30 ans, Lioudmila Parkhomenko, dit que ce fragment était tombé dans son jardin, en même temps que plusieurs chaussures et masques à oxygène.

"Tous les habitants du village ont ramassé eux-mêmes ce qui était tombé dans leurs jardins et en ont fait un tas", raconte la jeune femme, sortie devant sa maison.

"Ce jour-là nous avons entendu une explosion, puis une autre, puis une autre encore... Nous nous sommes abrités à la cave et quand nous sommes sortis, des débris tombaient du ciel".

Dans Petropavlivka comme dans les autres villages des environs, de petits autels ont été installés à côté des tas de débris, avec chandelles, fleurs et petites peluches.

Un porte-parole de l'OSCE, Michael Bociurkiw, a indiqué que les observateurs de l'organisation ont eux aussi trouvé des parties du fuselage avec "de nombreuses traces d'impacts".

Mais il a refusé d'émettre une hypothèse quant à leur origine et a indiqué que l'enquête devait être menée "par des gens plus compétents".

Interrogé sur la sécurité des observateurs dans le contexte de la chute des deux chasseurs Soukhoï ukrainiens, M. Bociurkiw a reconnu qu'il y avait eu une "mini-alerte" pendant leur tournée d'inspection.

"Il faudra faire attention s'il y a escalade. Nous espérons qu'il n'y en aura pas, parce qu'il y a encore beaucoup à faire", a-t-il observé.

dt/via/ai

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