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Russie: le Kremlin prévoit une croissance de 1% cette année malgré les sanctions

Russie: le Kremlin prévoit une croissance de 1% cette année malgré les sanctions

La Russie devrait atteindre une croissance économique autour de 1% cette année, soit plus que prévu, malgré le durcissement des sanctions occidentales, a estimé mercredi le conseiller économique du Kremlin.

"Mon estimation, c'est que l'on sera autour de 1%", de croissance du produit intérieur brut, a estimé Andreï Belooussov, cité par les agences russes.

"Dans leur forme actuelle, les sanctions n'auront pas d'effet macroéconomique, cela ne pose de problème que pour certaines sociétés", a ajouté le conseiller, ministre de l'Économie jusqu'à la mi-2013.

M. Belooussov a reconnu cependant des difficultés posées par "l'incertitude accrue pour nos partenaires à cause des sanctions", qu'il a qualifiées de "molles". "Nos partenaires reçoivent des signaux indiquant qu'il est dangereux de faire des affaires en Russie, parce qu'ils s'exposent à des conséquences de la part du département d'État américain", a-t-il expliqué.

Après l'adoption de premières sanctions occidentales au printemps qui avaient provoqué des fuites de capitaux massives de Russie, le gouvernement avait abaissé sa prévision de croissance à 0,5% pour 2014 après 1,3% en 2013 et 3,4% en 2012.

Le mouvement s'est depuis apaisé et la production industrielle s'est montrée plutôt robuste ces derniers mois. Selon le gouvernement, les statistiques officielles n'ayant pas encore été publiées, l'économie russe a évité de justesse d'entrer en récession au deuxième trimestre comme le prévoyaient de nombreux économistes.

Le ministère de l'Économie a indiqué que sa prévision devrait être prochainement relevée.

Ce regain d'optimisme a été tempéré par l'adoption la semaine dernière par les États-Unis de sanctions plus sévères incluant de grands groupes, notamment dans l'énergie comme le pétrolier Rosneft ou le producteur de gaz Novatek.

Après le crash du Boeing malaisien dans l'est de l'Ukraine, les Européens, plus modérés dans leurs sanctions, ont aussi promis mardi de durcir leurs mesures de rétorsion, qui devraient viser notamment le secteur de la défense.

Andreï Belooussov a ainsi reconnu que le relèvement prévu de la prévision de croissance pour cette année devrait prendre en compte le fait "que nos chers partenaires ont coordonné leurs position concernant les sanctions".

L'annonce de l'UE, premier partenaire commercial de la Russie, a cependant peu ému les investisseurs, la Bourse de Moscou restant quasi stable mercredi. Elle avait nettement rebondi mardi après trois séances de chute.

"Le camp dur (mené par le Royaume Uni, la Suède et les pays baltes, ndlr) n'est pas parvenu à obtenir le poids nécessaire pour un fort durcissement des sanctions", ont estimé les analystes de VTB Capital.

Neil Shearing, de Capital Economics, a de son côté prévenu que malgré la résistance des marchés russes "à la probabilité croissante de nouvelles sanctions économiques et financières de la part de l'UE", "l'économie russe est plus vulnérable que beaucoup ne le pensent".

Il a cité de possibles difficultés de financement pour les entreprises, de nouvelles fuites de capitaux et les effets sur les investissements qui manquent de plus en plus cruellement à la Russie.

Les fuites de capitaux du printemps ont déjà fortement pesé sur ces investissements et la chute du rouble qui a suivi commence à peser sur la consommation des ménages.

Le chômage reste de son côté au plus bas, à 4,9% depuis mai, ce qui soutient les revenus.

"Le ralentissement de l'économie est causé par les grosses industries gérées ou régulées par l'État, qui ne réduisent pas le nombre d'employés (...) pour des raisons politiques et sociales", explique l'économique Chris Weafer. En revanche, "pour les petites et moyennes entreprises, la croissance reste très bonne", ajoute-t-il, interrogé par l'AFP.

Par ailleurs, "le nombre de travailleurs baisse en Russie (...) en raison de la faiblesse de la natalité à la fin des années 1980 et dans les années 1990", au risque de causer des déficits de main d'oeuvre.

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