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Une attaque suicide des talibans tue cinq étrangers à Kaboul

Une attaque suicide des talibans tue cinq étrangers à Kaboul

Un attentat suicide revendiqué par les talibans a tué cinq ressortissants étrangers mardi à Kaboul dans un complexe appartenant au département anti-drogue du ministère afghan de l'Intérieur, selon les autorités.

Vers 06H30 locales (02H00 GMT), un kamikaze circulant à moto a pénétré dans le complexe situé dans la partie nord de la capitale afghane, non loin de l'aéroport international.

Un premier bilan faisait état d'au moins quatre morts au cours de la matinée. L'ambassade américaine à Kaboul qui a condamné "fermement" cet acte, a précisé dans un communiqué en fin d'après-midi que cinq ressortissants étrangers avaient été tués dans l'attaque.

"De telles attaques ne vont pas dissuader les Afghans et la communauté internationale de continuer de travailler ensemble pour le développement de l'Afghanistan", a précisé l'ambassade dans son communiqué.

Le complexe attaqué mardi matin, aussi nommé "Camp Gibson", est utilisé par les unités anti-drogue du ministère de l'Intérieur afghan et par des "forces étrangères", a dit à l'AFP Hashmat Stanikzai, un porte-parole de la police.

Mais aucune des victimes ne faisaient partie de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), a précisé la coalition.

L'explosion a aussi soufflé les vitres de nombreuses boutiques et résidences, selon un photographe de l'AFP.

De leur côté, les talibans ont revendiqué l'attaque sur Twitter, indiquant que l'un des leurs, originaire de Kandahar (sud), était l'auteur de l'attentat.

La nationalité des victimes et leurs fonctions n'étaient pas connues mardi matin, selon des sources consultées par l'AFP.

"Par ailleurs, vers 07H00 (02H30 GMT), une autre bombe a explosé qui a légèrement blessé un civil", a ajouté M. Stanikzai en précisant qu'il s'agissait du même quartier de Kaboul.

Le général Zahir Zahir, chef de la police de Kaboul, a précisé que "les étrangers effectuaient un exercice à l'intérieur du camp". Il a ajouté que la police enquêtait sur la façon dont le kamikaze avait pu pénétrer dans le camp avec sa moto.

Cette attaque intervient dans un contexte de violences renouvelées en Afghanistan, où plusieurs attaques meurtrières ont été conduites ces derniers jours, dont un spectaculaire attentat suicide qui a fait 42 morts mardi dernier dans la province de Paktika (est).

L'aéroport de Kaboul a également fait l'objet d'une attaque de talibans la semaine dernière qui n'a pas fait de victime parmi les forces de l'ordre, mais s'est soldée par la mort des quatre assaillants.

En outre, à quelques mois du retrait des forces de l'Otan, le pays est confronté à une crise politique aigüe dans laquelle des soupçons de fraude entachent l'élection du successeur du président Hamid Karzaï qui dirige le pays depuis 2001.

Les deux candidats Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, qui s'accusaient mutuellement de fraude, se sont mis d'accord, sous le patronage du secrétaire d'Etat américain John Kerry, pour lancer un vaste processus de vérification des 8,1 millions de vote du second tour du 14 juin.

L'examen détaillé des votes est jugé crucial pour sauver la crédibilité du scrutin présidentiel, établir la légitimité du futur président afghan et assurer la stabilité du pays à l'approche du retrait des forces de l'Otan.

Le bras de fer récent entre MM. Abdullah et Ghani, qui s'accusaient mutuellement de fraude, avait fait craindre un regain de tensions entre les partisans des deux hommes.

M. Ghani, un Pachtoune, est soutenu par cette ethnie majoritaire dans le Sud, tandis que M. Abdullah, malgré un père pachtoune, est soutenu principalement par les Tadjiks du Nord.

emh-emp/gl/ml

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