Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Brésil - Avec Dunga, la Seleçao fait un énième retour vers le futur

Brésil - Avec Dunga, la Seleçao fait un énième retour vers le futur

Le Brésil replonge une fois de plus dans le passé pour construire son avenir avec la désignation mardi de Dunga comme nouveau sélectionneur de la Seleçao, après la terrible "humilhação" subie lors du Mondial à domicile et qui a été fatale à Luiz Felipe Scolari.

Le capitaine de l'équipe championne du monde en 1994, Dunga, 50 ans, prend pour la deuxième fois les rênes de la sélection, dont il avait déjà été le patron pendant quatre ans, de 2006 à 2010.

"C'est un immense plaisir d'être ici de nouveau. Merci pour la confiance que vous m'octroyez", s'est félicité Dunga lors d'une conférence de presse à Rio au côté de José Maria Marin, le président de la Fédération (CBF).

"Il a été champion du monde. Les chiffres le prouvent, il a toutes les qualités pour diriger l'équipe du Brésil", a argué M. Marin face au scepticisme ambiant.

La CBF a ainsi préféré faire confiance à Dunga pour diriger l'équipe cinq fois championne du monde plutôt que de tabler sur Tite, l'ancien entraîneur des Corinthians qui a triomphé dans le Mondial des clubs de 2012 et dont le nom avait circulé en premier.

Cette décision est toutefois une surprise dans la mesure où le Brésil essaie d'entamer un processus de restructuration de son football, sérieusement entaché par l'humiliante défaite (7-1) face à l'Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde.

Le premier passage de Carlos "Dunga" Bledorn Verri à la tête de la Seleçao avait fait l'objet d'une polémique sur le jeu défensif qu'il a prôné au détriment du beau jeu, mais avait donné des résultats: la Copa America de 2007 et la Coupe des Confédérations de 2009.

"Mes résultats m'ont fait revenir", a affirmé Dunga qui cadre mal avec le stéréotype du footballeur star brésilien, lui l'ancien milieu de terrain défensif rugueux aux antipodes du "jogo bonito" (beau jeu) incarné par les Romario, Ronaldo ou autres Ronaldinho.

"Je ne vais pas vendre un rêve mais une réalité et nous allons gagner avec un travail dur à chaque jour", a prévenu Dunga peu enclin à changer son style. Il a fait référence à Mandela en disant qu'il espérait "avoir sa patience".

"Nous aimons parler de talent, d'improvisation mais nous faisons aussi l'éloge de l'organisation de l'Allemagne. Alors, il faut que nous mettions notre talent au service de cette organisation", a-t-il souligné ajoutant qu'il devait néanmoins "améliorer beaucoup sa relation avec la presse et le public".

Ce retour en arrière en guise de nomination résonne comme un aveu d'impuissance de la part de la CBF face à une situation de crise profonde qui nécessite une refonte. Ce credo pour la restauration au détriment de la "révolution" -vainement attendue au pays-, est en fait une tradition brésilienne depuis 20 ans.

Carlos Alberto Parreira a remporté le Mondial de 1994 avant un passage moins glorieux en 2006, mais a rempilé comme coordinateur technique auprès de Scolari. La légende Mario Zagalo, sélectionneur sacré en 1970, adjoint de Parreira en 1994, a échoué en finale en 1998.

Scolari lui-même a été la bouée de sauvetage à laquelle s'est raccrochée la CBF après avoir renvoyé Mano Menezes en 2012. Il arrivait alors en vainqueur pour son travail lors du Mondial de 2002 où il avait fait d'une équipe en crise un groupe champion du monde, pour ce qui reste à ce jour le dernier titre mondial du Brésil.

Dunga, qui a pour mentor Parreira, est un ami intime de Gilmar Rinaldi que la CBF a nommé jeudi dernier comme nouveau coordinateur technique. Son caractère et sa rigueur dans le travail, qui lui ont valu le surnom de "Terminator" pour son jeu dur, ont tout de même contribué au sacre brésilien de 1994.

Avec 91 sélections au compteur, Dunga a été un cadre incontournable de la Seleçao depuis ses débuts en 1987. Dès après le gain de la Copa America 1989, son style de jeu déplaisait pourtant à de nombreux supporteurs qui lui ont ensuite imputé le mauvais Mondial du Brésil l'année suivante (éliminé par l'Argentine en 8e de finale).

Une accusation qui a ressurgi lors de son premier règne (2006-2010). Qu'en sera-t-il à l'avenir ? La Copa America l'été prochain au Chili donnera un premier élément de réponse.

cw/cdo/hdz/nip/jta

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.