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Cras: L'Ukraine veut confier l'enquête aux Pays-Bas, Poutine promet d'aider au règlement

Cras: L'Ukraine veut confier l'enquête aux Pays-Bas, Poutine promet d'aider au règlement

Kiev a proposé lundi de confier aux Pays-Bas l'enquête sur le crash de l'avion malaisien et Vladimir Poutine a promis d'oeuvrer à l'apaisement du conflit en Ukraine, mais les corps restaient bloqués près du site du crash et des combats d'artillerie éclataient à Donetsk.

L'est de l'Ukraine est déchiré depuis plus de trois mois par un conflit armé entre les séparatistes prorusses et les autorités de Kiev, qui accusent Moscou de soutenir les rebelles.

Un pas a toutefois était franchi à Torez, la gare en zone rebelle où stationnait le train de cinq wagons réfrigérés contenant les restes de passagers du vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, abattu probablement par un missile, tiré, selon les Etats-Unis, d'une zone contrôlée par les "rebelles appuyés par la Russie", jeudi dernier.

Une équipe d'enquêteurs néerlandais portant des chemises polos avec les initiales de leur service de police spécialisé dans l'identification de victimes, LTFO, a examiné les corps des victimes, avant de partir pour la zone du crash, a constaté une journaliste de l'AFP.

Un masque sur le visage, accompagnés par des représentants de l'OSCE, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, alors que la température extérieure oscille autour de 30 degrés centigrades, mais apparemment ne l'étaient pas, une très forte odeur de corps en décomposition faisant vaciller certaines personnes, y compris parmi l'escorte des rebelles.

"Le stockage des corps est de bonne qualité", a cependant déclaré Peter Van Vliet (bien: Vliet), expert médico-légal hollandais, responsable de la mission dans l'Est, au milieu de 50 hommes en armes devant la gare de Torez.

"Le train doit bouger aujourd'hui, a-t-il ajouté, mais nous ne savons pas vers quelle destination ni à quelle heure". Mais il faut qu'il sorte de Torez, et de la zone rebelle, "pour que nous puissions faire les analyses nécessaires. Ici ce n'est pas techniquement possible".

Aux Pays-Bas, le Premier ministre hollandais Mark Rutte a déclaré que l'objectif de son pays était de faire partir les trains vers le territoire contrôlé par l'Ukraine, de préférence la grande ville voisine de Kharkiv.

"Les séparatistes ont dit que les observateurs internationaux doivent être présents au départ du train. Les experts hollandais sont des observateurs internationaux, ils peuvent remplir ce rôle", a-t-il ajouté.

Sur 298 victimes, 193 étaient hollandaises.

L'Ukraine est prête à confier la coordination de l'enquête internationale sur le crash de l'avion malaisien, probablement abattu par un missile, aux Pays-Bas, "le pays qui a le plus souffert", a déclaré lundi à Kiev le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

"Nous avons trouvé 272 corps (sur 298), 251 sont déjà dans le train réfrigéré. (...) Nous sommes prêts à envoyer tous les corps à Amsterdam" pour procéder à leur autopsie et à toutes les expertises indépendantes nécessaires, a ajouté M. Iatseniouk au cours d'une conférence de presse.

Pendant ce temps, d'intenses tirs d'artillerie ont été déclenchés avant midi dans la zone de la gare de Donetsk, dans un quartier excentré de la grande ville de l'Est, la place forte des séparatistes prorusses, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'administration municipale a indiqué qu'un supermarché proche de la gare avait pris feu et qu'un bâtiment de neuf étages avait été touché, précisant ensuite que les tirs ont fait trois morts et un blessé.

Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine, cible de multiples critiques et fermes mises en garde de dirigeants du monde en raison de son soutien présumé aux rebelles séparatistes, a assuré que la Russie ferait son possible pour favoriser un règlement négocié du conflit en Ukraine et demandé qu'un accès sécurisé soit garanti aux experts internationaux sur le site de la catastrophe.

"La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour que le conflit passe d'une phase militaire à une phase de négociations pacifiques par des voies exclusivement diplomatiques", a déclaré M. Poutine dans une vidéo diffusée par le Kremlin, sans plus de précision

Il a jugé que la catastrophe n'aurait "certainement pas eu lieu si les combats n'avaient pas repris" fin juin après la décision de Kiev de mettre fin au cessez-le-feu.

M. Poutine a toutefois évité de se prononcer sur l'origine du tir contre l'avion malaisien. Selon de multiples indices réunis par les autorités ukrainiennes, et dont certains ont été validés par des experts américains, le missile aurait été lancé par des rebelles qui pensaient viser un avion militaire ukrainien.

Le Conseil de sécurité devrait adopter lundi après-midi une résolution réclamant des séparatistes prorusses un accès libre et sécurisé au site du crash, selon des diplomates.

Paris, Londres et Berlin ont menacé dimanche la Russie de nouvelles "sanctions" si le président Poutine n'obtient pas des rebelles un accès "libre et total" au site où s'est écrasé le Boeing 777.

tib-so-via/ros

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