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Aucun signe de répit dans le conflit entre Israël et le Hamas, appels au cessez-le-feu

Aucun signe de répit dans le conflit entre Israël et le Hamas, appels au cessez-le-feu

Le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza ne montrait aucun signe de répit lundi, 14e jour de l'offensive israélienne sur l'enclave palestinienne, au lendemain de sa journée la plus sanglante et malgré les appels de la communauté internationale à la trêve.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé dans la nuit à "cesser immédiatement les hostilités" dans la bande de Gaza où 509 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne le 8 juillet, dont plus de 140 dimanche. Vingt Israéliens dont 18 militaires sont morts.

Ce conflit, le plus sanglant en cinq ans à Gaza, enclave sous blocus depuis des années, est le 4e entre le Hamas et Israël depuis 2006. Pour l'armée, l'objectif est toujours le même: briser la capacité du mouvement islamiste à atteindre le territoire israélien avec ses roquettes et ses combattants.

Malgré ce bilan, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé dans un communiqué que l'opération se déroulait "conformément aux plans" voire "dépassait (les) attentes" concernant la destruction des tunnels du Hamas vers Israël.

Lundi, 15 Palestiniens sont morts dans de nouveaux raids, dont neuf membres d'une même famille, y compris quatre enfants, à Rafah (sud de la bande de Gaza). Les secours continuaient de retrouver dans les décombres les corps de victimes de la veille, comme ces 28 dépouilles retrouvées près de Khan Younès (sud).

Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir tué lundi matin "plus de 10 terroristes" infiltrés en Israël via un tunnel. Au moins une douzaine de combattants palestiniens ont été tués depuis jeudi dans de tels incidents.

Et Israël a encore essuyé des tirs de roquettes depuis Gaza, 27 nouveaux impacts ayant été constatés -- sans faire de victimes -- portant le total à près de 1.500. Des projectiles ont aussi été détruits au-dessus de Tel-Aviv.

Sur le front diplomatique, les 15 pays du Conseil de sécurité ont appelé à un "retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012" et à "la protection des civils" de Gaza dont le territoire est bouclé et où les hôpitaux manquent de tout.

Les Etats-Unis, qui s'inquiètent du "nombre croissant de morts" dans l'enclave, ont annoncé dépêcher le chef de la diplomatie John Kerry au Caire lundi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en tournée au Proche-Orient, a lui martelé depuis le Qatar que l'armée devait "faire beaucoup plus" pour épargner les civils. Il a dénoncé "l'action atroce" à Chajaya, banlieue à l'est de la ville de Gaza, où plus de 70 Palestiniens sont morts dimanche. M. Ban est attendu dans les jours à venir au Koweït, au Caire, à Jérusalem, Ramallah et Amman.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié le bombardement de Chajaya de "crime contre l'humanité" dont les auteurs doivent être "poursuivis et punis".

Enfin, les syndicats et l'Organisation de libération de la Palestine de M. Abbas ont appelé à la grève générale en Cisjordanie occupée, où magasins, marchés et bâtiments publics n'ont pas levé leurs rideaux de fer lundi. Des manifestations sont prévues dans la soirée.

L'armée s'est, elle, justifiée pour son action à Chajaya, estimant que le Hamas avait "mis les civils dans la ligne de mire" en y installant ses sites militaires. Le pilonnage s'y poursuivait lundi, et des dizaines de personnes fuyaient également une localité plus au nord, Beit Hanoun.

Dans 67 bâtiments surpeuplés de l'ONU où 87.000 déplacés ont trouvé refuge, la place venait à manquer, femmes et enfants ne pouvant s'installer qu'à même le sol des couloirs.

L'armée israélienne a aussi enregistré dimanche son bilan le plus lourd depuis la guerre du Liban de 2006, avec 13 soldats de la brigade Golani tués, portant à 18 le nombre des militaires morts dans l'offensive. La radio militaire a aussi fait état de quelque 90 militaires blessés.

Deux civils israéliens sont également morts depuis le lancement de l'opération israélienne "Bordure protectrice".

La branche armée du Hamas a affirmé dimanche soir avoir enlevé un soldat israélien, mais le rapt a été démenti par Israël.

Les journaux israélien continuent d'exprimer leur soutien à la "guerre" même si elle sera sanglante pour l'Etat hébreu, selon eux.

"Les jeux Playstation depuis les cieux, avec des petites croix sur les cibles, c'est fini. Désormais il s'agit d'une guerre de combats rapprochés pour tuer ou être tué", estime Alex Fishman dans les colonnes du journal Yedioth Ahronoth.

Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement pour l'offensive sur cette petite bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes, soit l'une des densités de population les plus fortes au monde.

La nouvelle spirale de violence a été déclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem.

bur/alf/cbo

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