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Violent pilonnage israélien de Gaza, des morts par dizaines dimanche

Violent pilonnage israélien de Gaza, des morts par dizaines dimanche

Des milliers d'habitants fuyaient Chajaya, une banlieue de Gaza où le pilonnage israélien a fait des dizaines de morts dimanche, journée la plus sanglante de l'offensive israélienne dans cette enclave palestinienne contrôlée par le Hamas.

Une trêve humanitaire demandée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour évacuer les morts et les blessés de Chajaya n'a tenu qu'une demi-heure sur les deux heures prévues. L'armée israélienne a indiqué avoir répliqué à des tirs du Hamas depuis cette banlieue située près de la frontière israélienne.

Les bombardements ont fait plus de soixante morts dans ce seul quartier dimanche, dépassant les bilans quotidiens enregistrés depuis le 8 juillet, date du début de l'offensive israélienne. Et d'autres raids ont fait des victimes ailleurs dans l'enclave palestinienne, comme dans le camp d'al-Boureij où quatre membres d'une même famille ont été tués.

Au total l'offensive israélienne a fait au moins 420 morts, des civils pour l'essentiel malgré les multiples appels de la communauté internationale à la retenue.

A Chajaya, une journaliste de l'AFP a décrit des scènes de carnage et de chaos, tel cet homme éventré et à la tête arraché. Les rues étaient parsemées de voitures calcinées, y compris une ambulance.

Au moins quatre hommes armés de fusils d'assaut se sont mêlés à la foule qui tentait de quitter la zone depuis le matin par milliers.

"Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement", s'est justifié l'armée israélienne, "cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire".

L'armée israélienne a annoncé l'intensification de son offensive terrestre, lancée jeudi, pour neutraliser les tirs de roquettes et les tunnels du mouvement palestinien.

Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009 dans l'enclave palestinienne sous blocus depuis des années, est le quatrième entre le Hamas et Israël en moins d'une décennie. Il a fait au moins 410 morts côté palestinien depuis le début de l'offensive israélienne il y a 13 jours, dont plus de 60 dimanche, selon les secours.

L'armée israélienne a reconnu la mort de cinq soldats, notamment en repoussant samedi un commando palestinien qui s'était infiltré en Israël via un tunnel, alors que 55 autres ont été blessés.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué des opérations "derrière les lignes ennemies", en territoire israélien, affirmant avoir tué 11 soldats. Deux civils israéliens ont également été tués depuis le 8 juillet.

Le ministre israélien des Finances de Naftali Bennett a déclaré à la radio que les tunnels creusés par le Hamas étaient destinés à "attaquer simultanément sept à huit kibboutz" (village coopératif), affirmant qu'Israël était "prêt à payer un prix terrible pour éviter que des civils israéliens soient victimes d'une telle catastrophe".

L'armée israélienne a fait état de 70 "terroristes" tués depuis jeudi et treize tunnels mis au jour. Par ailleurs, près de 60 roquettes ont frappé Israël samedi.

Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement pour l'offensive sur cette petite bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes, soit l'une des densités de population les plus fortes au monde.

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a souligné ne pas pouvoir garantir le succès de l'opération militaire.

La communauté internationale n'a cessé d'appeler Israël à préserver la vie des habitants, alors que selon l'ONU plus des trois-quarts des victimes sont civiles.

L'ONU à Gaza a aussi indiqué accueillir désormais plus de 63.000 personnes déplacées, plus que durant le conflit de 2008-2009 qui avait fait 1.400 morts palestiniens.

Sur le front diplomatique, les efforts se poursuivaient en vue d'une trêve. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est attendu dimanche dans la région.

Le président palestinien Mahmoud Abbas devait lui rencontrer dimanche à Doha le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, qui réclame la levée complète du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et la libération de prisonniers. Une proposition égyptienne de cessez-le-feu avait été rejetée par le mouvement islamiste palestinien.

La presse israélienne soutenait largement l'offensive, mais certains titres s'interrogeaient si le gouvernement était véritablement préparé à tous les scénarios.

"Nous avons besoin de courage, nous avons besoin d'un engagement physique, frontal, réel au coeur du Hamas (...) Oui, cela va entraîner des pertes de notre côté", martèle Ben Caspit dans le journal Ma'ariv, "c'est votre responsabilité d'y arriver", lance-t-il à M. Netanyahu.

Selon Yedioth Ahronoth, le gouvernement s'interroge encore s'il faut s'enfoncer plus dans Gaza ou limiter les opérations: "La question d'une stratégie de sortie a fait l'objet de discussions interminables qui n'ont pas abouti à une décision réelle".

bur-alf/feb

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