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Crash en Ukraine: Paris, Berlin et Londres menacent Moscou de nouvelles sanctions

Crash en Ukraine: Paris, Berlin et Londres menacent Moscou de nouvelles sanctions

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont menacé dimanche la Russie de nouvelles "sanctions" si le président Vladimir Poutine n'obtient pas des séparatistes prorusses en Ukraine un accès "libre et total" au site du crash de l'avion malaisien d'où les rebelles ont enlevé les corps.

Ce développement jette encore de l'huile sur le feu alors que la colère gronde dans le monde contre les insurgés et leurs protecteurs présumés au Kremlin après la chute jeudi de l'appareil qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord. Le Boeing 777 a été abattu, selon les Etats-Unis, par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les "rebelles soutenus par la Russie".

Selon la presse américaine, les Etats-Unis pensent que Moscou avait fourni des batteries de missiles aux séparatistes et les a récupérées après qu'un des missiles eut abattu l'avion de la Malaysia Airlines.

Le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron "sont convenus d'exiger auprès de M. Poutine qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens que les secours et les enquêteurs aient enfin libre et total accès à la zone de la catastrophe", a indiqué la présidence française dans un communiqué.

"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union Européenne à l'occasion du Conseil des Affaires Etrangères qui se tiendra mardi", préviennent-ils.

La situation autour du site du crash a été dénoncée comme "grotesque" par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a souligné sur la chaîne de télévision NBC qu'elle était contraire à tout ce que le président (russe Vladimir) Poutine et la Russie ont dit qu'ils feraient".

Plus aucun corps n'était visible dimanche matin sur le site, selon un journaliste de l'AFP.

Un chef rebelle, Alexandre Borodaï, a expliqué dimanche à Donetsk que le déplacement des corps, qui a suscité de fortes critiques à l'étranger, avait été nécessaire pour les protéger de la chaleur et d'animaux sauvages.

"156 corps ont été déplacés à Torez (une ville proche du site du crash - ndlr) dans des wagons réfrigérés" et "ils ne vont nulle part, ils restent à Torez en attendant que les experts arrivent", a-t-il ajouté sans donner de renseignements sur les autres corps.

Un journaliste de l'AFP a constaté dimanche après-midi que le convoi comprenant cinq wagons réfrigérés sans fenêtres stationnait à Torez, le moteur de la locomotive tournant pour alimenter le système de refroidissement. Aucune garde n'était visible aux alentours.

Une certaine confusion demeurait sur le nombre des corps placés à bord du train, un porte-parole de l'OSCE ayant indiqué, citant les rebelles, qu'ils étaient 169, alors qu'un responsable ukrainien a évoqué "192 corps et huit fragments de corps".

La veille, plusieurs pays ont exprimé leur "choc" et "indignation" quant au traitement des corps et à la gestion du site, craignant une falsification de preuves.

"Le site n'est pas sécurisé et il y a de nombreux témoignages concernant des corps qui ont été déplacés, des morceaux de l'avion qui ont été emportés, s'accompagnant d'une potentielle falsification des preuves", a déclaré samedi la porte-parole du département d'État américain Jen Psaki.

Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas dont 193 citoyens ont péri dans le crash, a sommé samedi le président russe Vladimir Poutine de "prendre ses responsabilités à l'égard des rebelles" soutenus par Moscou alors qu'un ministre malaisien a dénoncé "une trahison" à l'égard des victimes de la tragédie.

Tony Abbott, le Premier ministre d'Australie dont 28 citoyens étaient à bord du MH17 a accusé la Russie de vouloir "se laver les mains". "Mais il leur est impossible de se laver les mains de quelque chose qui est arrivé en territoire contrôlé par les Russes, et provoqué visiblement par des individus soutenus par les Russes, avec vraisemblablement un armement fourni par les Russes".

Dimanche, un dirigeant séparatiste a demandé qu'un cessez-le feu soit conclu entre les autorités de Kiev et la république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR) pour que les rebelles puissent "garantir la sécurité" des experts internationaux sur le site du crash.

Lors d' entretiens téléphoniques avec les dirigeants occidentaux samedi, le président Porochenko a une nouvelle fois accusé les rebelles d'"enlever les preuves", et notamment les boîtes noires.

"Cela ne va pas les sauver, nous avons des photos satellitaires de l'endroit d'où le missile a été tiré, des images (...) qui prouvent que les armes avaient été transférées depuis la Russie, l'interception de conversations et autres preuves irréfutables", a souligné M. Porochenko.

Un des chefs des insurgés, Alexandre Borodaï, a déclaré dimanche qu'ils avaient trouvé "certains matériels qui pourraient être les boîtes noires" et a dit être prêt à les remettre aux experts internationaux.

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