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Crash en Ukraine: les séparatistes enlèvent les corps, Washington accuse la Russie

Crash en Ukraine: les séparatistes enlèvent les corps, Washington accuse la Russie

La colère gronde dans le monde contre les séparatistes prorusses qui se sont précipités pour retirer les corps de victimes de l'accident dans l'est de l'Ukraine, Washington accusant les Russes de leur avoir fourni le missile qui a abattu l'avion malaisien.

Paris, Londres et Berlin ont menacé la Russie de nouvelles "sanctions" si le président Vladimir Poutine n'obtient pas des rebelles un accès "libre et total" au site où s'est écrasé le Boeing 777 qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord.

Vladimir Poutine "a dit ce qu'il fallait dire et maintenant il faut qu'il respecte ses paroles", a déclaré le Premier ministre australien Tony Abbott après un entretien téléphonique avec le président russe.

M. Abbott avait laissé entendre que le président russe ne serait pas le bienvenu au sommet du G20 en Australie en novembre s'il ne coopérait pour favoriser un bon déroulement de l'enquête.

Les enquêteurs pourraient enfin avoir la voie libre. Dans la soirée de dimanche, le président Poutine a promis "son entière coopération" au Premier ministre néerlandais Mark Rutte pour que les corps des victimes et les boîtes noires de l'avion puissent être récupérés. Au total 193 Néerlandais ont péri dans la catastrophe.

Au cours d'un précédent entretien téléphonique avec M. Rutte, M. Poutine a également promis que l'accès au site de l'accident de l'avion de la Malaysia Airlines ne soit plus entravé, selon un porte-parole du gouvernement néerlandais.

Un peu plus tôt, M. Rutte avait annoncé que les experts internationaux arriveraient lundi sur le site de l'accident.

"L'OSCE veut emmener la mission d'identification avec les experts néerlandais demain matin tôt sur le site", a déclaré Mark Rutte à la presse à La Haye.

Il a ajouté que les Néerlandais auront la difficile tâche d'identification des victimes de l'accident.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pour sa part déclaré dimanche qu'il existait "des preuves circonstancielles extraordinaires" de la responsabilité de la Russie et des séparatistes prorusses sans toutefois les accuser directement d'avoir lancé le missile.

Sur les lieux du drame gardés par les rebelles armés qui en empêchent l'accès depuis trois jours, les corps ont disparu dimanche matin.

Quelques heures plus tard, un chef rebelle, Alexandre Borodaï a expliqué que ce déplacement des dépouilles avait pour but de les protéger de la chaleur et des animaux sauvages.

"156 corps ont été déplacés à Torez (une ville proche du site du crash - ndlr) dans des wagons réfrigérés" et "ils ne vont nulle part, ils restent à Torez en attendant que les experts arrivent", a-t-il ajouté sans donner de renseignements sur les autres corps.

Un journaliste de l'AFP a constaté dimanche après-midi que le convoi comprenant cinq wagons réfrigérés sans fenêtres stationnait à Torez, le moteur de la locomotive tournant pour alimenter le système de refroidissement. Aucune garde n'était visible aux alentours.

John Kerry a dénoncé une situation "grotesque" en citant les cas "de soldats séparatistes en état d'ébriété empilant des corps dans des camions, faisant disparaître des corps et des indices du site".

"La Russie se doit de faire quelque chose", a-t-il plaidé en parlant "d'un moment de vérité" pour Vladimir Poutine.

Dans un entretien téléphonique avec Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko a aussi dénoncé des cas "de pillage et de vol de cartes de crédit" que la chancelière allemande a jugés "inacceptables", selon la présidence ukrainienne.

Mme Merkel, Le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron avaient exigé auprès de Vladimir Poutine "qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens que les secours et les enquêteurs aient enfin un accès libre et total à la zone de la catastrophe".

La veille, plusieurs pays avaient exprimé leur "indignation" face à la gestion du site, craignant une falsification de preuves.

Mark Rutte avait sommé M. Poutine de "prendre ses responsabilités à l'égard des rebelles" soutenus par Moscou alors qu'un ministre malaisien a dénoncé "une trahison" à l'égard des victimes de la tragédie.

La participation de la Russie aux réunions du G8 avait déjà été suspendue après l'annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée en mars.

Dimanche, un dirigeant séparatiste a fait dépendre le travail d'experts internationaux sur le site d'un cessez-le-feu conclu entre les autorités de Kiev et la république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR).

Cet appel risque de ne pas être suivi d'effet, le président ukrainien Petro Porochenko ayant demandé la veille à plusieurs dirigeants occidentaux de reconnaître la DNR comme "organisation terroriste".

"Nous ne voyons pas de différence entre les événements en Ukraine et le 11 Septembre aux États-Unis ou la tragédie de Lockerbie" lorsqu'un avion assurant la liaison Londres-New York explosa en vol et causa la mort de 270 personnes en 1988, un attentat dont a été accusée la Libye de Mouammar Kadhafi, a-t-il souligné dans un entretien téléphonique avec François Hollande.

Il a assuré disposer de "preuves irréfutables" de la responsabilité des rebelles dans le drame, dont des images satellitaires.

Un des chefs des insurgés, Alexandre Borodaï, a déclaré dimanche qu'ils avaient trouvé "certains matériels qui pourraient être les boîtes noires" et a dit être prêt à les remettre aux experts internationaux.

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