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Crash en Ukraine: les corps enlevés du site, la colère gronde contre Moscou

Crash en Ukraine: les corps enlevés du site, la colère gronde contre Moscou

Les corps des victimes de l'avion malaisien ont été enlevés dimanche du site du crash, dans l'est de l'Ukraine, par les séparatistes prorusses qui ont posé des conditions inacceptables pour Kiev pour y laisser accéder les experts internationaux.

Ce développement jette encore de l'huile sur le feu alors que la colère gronde dans le monde contre les rebelles et leurs protecteurs soupçonnés au Kremlin après la chute jeudi de l'appareil qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord. Le Boeing 777 a été abattu, selon les Etats-Unis, par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les "rebelles soutenus par la Russie".

Selon la presse américaine, les Etats-Unis pensent que Moscou avait fourni des batteries de missiles aux séparatistes de l'est de l'Ukraine, et les a récupérées après qu'un des missiles eut abattu l'avion de la Malaysia Airlines.

Plus aucun corps n'était visible dimanche matin sur le site et les combattants rebelles qui l'ont gardé en empêchant l'accès aux autorités ukrainiennes et aux inspecteurs internationaux semblent aussi l'avoir quitté, selon un journaliste de l'AFP.

Des masques en papier et des gants en latex ont été jetés sur le bas-côté de la route où l'on pouvait voir une dizaine de brancards ayant probablement servi à transporter des corps.

Une grande confusion régnait dimanche sur le lieu où se trouvent les corps.

Côté ukrainien, un porte-parole militaire a affirmé que les autorités de Kiev savaient où se trouvaient 38 corps, transportés dans un hôpital régional, mais ignoraient où étaient les autres.

L'OSCE a déclaré que ses observateurs ont été informés que 169 corps enlevés du site du crash de l'avion malaisien avaient été placés à bord d'un train réfrigéré en attendant l'arrivée des experts internationaux.

La veille, plusieurs pays ont exprimé leur "choc" et "indignation" quant au traitement des corps et à la gestion du site, craignant une falsification de preuves.

"Le site n'est pas sécurisé et il y a de nombreux témoignages concernant des corps qui ont été déplacés, des morceaux de l'avion qui ont été emportés, s'accompagnant d'une potentielle falsification des preuves", a déclaré samedi la porte-parole du département d'État américain Jen Psaki jugeant la situation "inacceptable".

Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas dont 192 citoyens ont péri dans le crash, a sommé samedi le président russe Vladimir Poutine de "prendre ses responsabilités à l'égard des rebelles" soutenus par Moscou alors qu'un ministre malaisien a dénoncé "une trahison" à l'égard des victimes de la tragédie.

Selon des inspecteurs de l'OSCE qui ont eu un accès limité au site du crash du Boeing 777, certains débris apparemment brûlés reposaient sur des sections du sol qui ne présentaient pas de traces d'incendie.

Tony Abbott, le Premier ministre d'Australie dont 28 citoyens étaient à bord du MH17 a aussi joint sa voix à celles d'autres pays pour blâmer la Russie.

"Les Russes tentent de se laver les mains", a-t-il lancé. "Mais il leur est impossible de se laver les mains de quelque chose qui est arrivé en territoire contrôlé par les Russes, et provoqué visiblement par des individus soutenus par les Russes, avec vraisemblablement un armement fourni par les Russes".

Dimanche, un dirigeant séparatiste a demandé qu'un cessez-le feu soit conclu entre les autorités de Kiev et la république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR) pour que les rebelles puissent "garantir la sécurité" des experts internationaux sur le site du crash.

Cet appel risque de ne pas être suivi d'effet, le président ukrainien Petro Porochenko ayant demandé la veille à plusieurs dirigeants occidentaux qu'il avait eus au téléphone de reconnaître la DNR ainsi que la Républlique populaire de Lougansk (LNR) comme "organisations terroristes".

"Nous ne voyons pas de différence entre les événements en Ukraine et le 11 Septembre aux Etats-Unis ou la tragédie de Lockerbie" lorsqu'un avion assurant la liaison Londres-New York explosa en vol et causa la mort de 270 personnes en 1988, un attentat dont a été accusé la Libye de Mouammar Kadhafi, a souligné M. Porochenko samedi soir dans un entretien téléphonique avec le président français François Hollande.

"Nous attendons une réaction commune du monde civilisé", a-t-il insisté.

Le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé, dans le Sunday Times, pour plus de fermeté vis-à-vis de la Russie, appelant l'Occident à "changer son approche à l'égard de Moscou": "la Russie peut profiter de cette opportunité pour sortir de cette crise dangereuse qui s'envenime. J'espère qu'elle le fera. Mais si cela ne se fait pas, alors nous devons réagir fermement".

M. Porochenko a une nouvelle fois accusé les rebelles d'"enlever les preuves" notamment les boîtes noires.

"Cela ne va pas les sauver, nous avons des photos satellitaires de l'endroit d'où le missile a été tiré, des images (...) qui prouvent que les armes avaient été transférées depuis la Russie, l'interception de conversations et autres preuves irréfutables", a-t-il souligné.

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