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La holding principale d'Espirito Santo demande sa mise en redressement judiciaire

La holding principale d'Espirito Santo demande sa mise en redressement judiciaire

La holding principale du groupe portugais Espirito Santo, Espirito Santo International (ESI), a demandé à être placée sous le régime de gestion contrôlée (équivalent du redressement judiciaire) auprès des autorités luxembourgeoises, a indiqué vendredi le groupe.

Cette annonce, très attendue par les investisseurs, accroît la pression sur Banco Espirito Santo (BES), dans le collimateur des marchés en raison des difficultés financières de la famille fondatrice de la première banque privée du Portugal.

"Actuellement, ESI n'est pas en conditions de remplir ses obligations, à cause de l'arrivée à échéance d'une partie importante de sa dette", reconnaît la holding dans un communiqué.

Les difficultés du groupe avaient éclaté au grand jour avec la découverte en mai d'irrégularités comptables au sein d'ESI, qui a précipité le départ du PDG de la banque BES Ricardo Salgado, remplacé lundi par l'économiste Vitor Bento.

Basée au Luxembourg, ESI devrait présenter un plan de restructuration au tribunal de commerce de Luxembourg censé lui permettre de vendre des actifs et lever des fonds, à l'abri des demandes de ses créanciers.

ESI "considère que le régime de gestion contrôlée permettra de défendre les intérêts de ses créanciers d'une façon transparente et ordonnée, sous le contrôle des tribunaux et des commissaires qui seront nommés", indique le communiqué.

Lourdement endettée, la holding ESI détient 49% de Espirito Santo Financial Group, premier actionnaire de la BES avec 20,1%, aux côtés du Français Crédit Agricole qui en contrôle 14,6%.

Une fois le régime de gestion contrôlée en place, "toutes les actions en justice intentées par les créanciers seront suspendues" afin de permettre "la mise en oeuvre d'un plan de gestion et de liquidation d'actifs sous le contrôle d'un tribunal", relève ESI.

Les déboires d'ESI ont eu des répercussions en Suisse où la holding n'a pas remboursé à temps des échéances de titres de dette à court terme détenus par plusieurs clients de Banque Privée Espirito Santo.

Les secousses de l'affaire se sont également fait ressentir au Panama, où les autorités bancaires ont pris jeudi le contrôle d'une des banques du groupe Espirito Santo, ES Bank, afin de protéger ses clients d'un risque d'insolvabilité.

Le gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa, s'est employé vendredi à apaiser les craintes sur Banco Espirito Santo, assurant qu "il n'y a pas de risque pour les détenteurs de comptes" et que "la solvabilité de la banque est garantie".

Après ces propos rassurants, le titre de la BES a freiné vendredi sa descente aux enfers à la Bourse de Lisbonne en clôturant en petite hausse de 0,24% à 0,42 euro.

La justice portugaise a ouvert plusieurs enquêtes pour déceler d'éventuelles infractions pénales liées à la crise du groupe Espirito Santo, a annoncé vendredi le ministère public. La holding ESI faisait déjà l'objet d'une enquête judiciaire au Luxembourg.

bh/ode/cgu

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