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François Hollande au Niger, lutte antiterroriste au programme

François Hollande au Niger, lutte antiterroriste au programme

Français Hollande, après une première étape en Côte d'Ivoire placée sous le sceau de l'économie, poursuivait vendredi au Niger et au Tchad une tournée africaine davantage focalisée sur la lutte antiterroriste dans le Sahel, où la France redéploie ses troupes.

"Je suis venu ici pour réaffirmer le soutien de la France au président (nigérien) Issoufou", a déclaré le chef de l'Etat français, vantant "une relation ancienne, forte et qu'(il veut) exemplaire" entre l'Hexagone et le Niger, "un pays démocratique".

Mahamadou Issoufou, venu accueillir le président français à l'aéroport de Niamey, s'est de son côté félicité de "l'excellence des relations" entre les deux pays et de leur "identité de vue sur pratiquement tous les sujets".

Ancien héraut de l'opposition, qu'il a animée pendant deux décennies, avec quatre échecs à la présidentielle à la clé, M. Issoufou a été élu en 2011 à sa cinquième tentative, à la satisfaction de tous, notamment de la France, l'ancienne puissance coloniale.

Le Niger, malgré des frontières considérées comme poreuses, constitue un îlot de stabilité dans une zone qui en manque cruellement. Autour ce pays, Mali, Libye et Nigeria sont tous confrontés à des rébellions islamistes.

La France en a donc fait "un pays central dans le nouveau dispositif" sahélien "compte tenu de la situation de ses trois voisins", souligne un conseiller du président.

Les drones effectuant les missions de renseignement sur toute la zone partent de la base aérienne 101 de Niamey, où se trouve le détachement Air de l'armée française, qui a joué un rôle important dans la sécurisation du nord du Mali.

"Vous permettez d'appuyer les Africains là où ils sont en difficulté, notamment l'appui aérien, le renseignement et la capacité d'action ciblée", a souligné le président français devant les 300 soldats français à l'oeuvre dans cette base.

La visite française, à laquelle participe le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, intervient alors que la nouvelle force permanente de 3.000 militaires, Barkhane, qui succède à l'opération Serval au Mali, doit élargir à tout le Sahel l'action de la France contre les mouvements djihadistes, en partenariat avec cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).

Ce dispositif, plus léger, afin de mener des actions rapides et efficaces, vise à "accompagner les Africains" et "leur permettre d'assurer eux-mêmes leur propre sécurité", a observé M. Hollande, pour qui les destins sécuritaires de l'Afrique de l'ouest de la France ne sont "pas détachables".

Paris souligne également le rôle "de premier plan" du président Issoufou dans la libération fin octobre de quatre otages français enlevés sur le site minier d'Arlit (Nord), où ils travaillaient pour le géant du nucléaire Areva et une filiale de Vinci.

"Sans la médiation du président Issoufou, il n'y aurait pas eu la libération" de quatre otages, a lancé François Hollande, qui a exprimé "une pensée" pour Serge Lazarevic, "le seul otage qu'il nous reste au Sahel".

Des conventions de l'Agence française de développement ont été signées à hauteur de 75 millions d'euros avec le Niger, Etat à la démographie galopante, classé comme l'un des deux plus pauvres de la planète, et dont une part très importante du budget est grevé par les questions de sécurité.

Le dossier Areva a également été abordé alors que Niamey et l'entreprise française discutent encore afin de finaliser un accord portant sur l'exploitation de deux mines d'uranium, pourtant signé fin mai après 18 mois de négociations.

"L'accord que nous avons signé avec Areva est un accord équilibré", a affirmé Mahamadou Issoufou.

Sur le plan politique, M. Hollande a visité un pays sortant d'une période agitée, marquée par l'inculpation début juin "pour atteinte à la sécurité" de six cadres de l'opposition accusés d'avoir voulu fomenter un putsch.

"Il n'y a pas de crise au Niger", a affirmé jeudi le président Issoufou.

Vendredi matin, dix responsables associatifs ont toutefois été arrêtés, quelques heures avant l'arrivée du président français. Trois ont été relâchés.

Tous faisaient partie du collectif "Sauvons le Niger", qui jeudi soir dénonçait dans un communiqué "la recolonisation rampante" du Niger par la France. Paris veut "s'accaparer nos ressources naturelles" et "terroriser nos dirigeants" afin qu'ils "restent soumis (au) bon vouloir" français, accusait le collectif.

François Hollande devrait quitter Niamey dans la soirée pour se rendre à N'Djamena, la dernière étape de sa tournée, où doit être installé l'état-major de Barkhane.

swi-jf/sd/de

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