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Assaut terrestre israélien sanglant à Gaza, réunion du Conseil de sécurité

Assaut terrestre israélien sanglant à Gaza, réunion du Conseil de sécurité

L'armée israélienne a commencé à détruire vendredi des tunnels à Gaza utilisés par le Hamas pour ses opérations armées, au 2e jour d'un assaut terrestre ayant coûté la vie à plus de 40 Palestiniens.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence en soirée tandis que le président américain Barack Obama a dit craindre "la perte de davantage de vies innocentes".

Au total 285 Palestiniens ont péri et plus de 2.200 ont été blessés depuis le début le 8 juillet de l'offensive israélienne déclenchée contre la bande de Gaza par des raids aériens avant de s'étendre à un assaut terrestre lancé jeudi soir. Côté israélien, un soldat et un civil ont été tués. Le soldat est mort d'un "tir ami" selon la télévision israélienne.

A Gaza, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour atteindre 40.000 personnes, selon l'agence de l'ONU dans cette bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises à un blocus israélien depuis des années. Le Programme alimentaire mondial espère pouvoir y distribuer de la nourriture à 85.000 personnes dans les prochains jours.

Au moins 44 Palestiniens, dont quatre enfants tués par des tirs de chars dans l'est de l'enclave et toute une famille de 5 personnes à Beit Hanoun (nord) vendredi, sont morts depuis l'incursion lancée jeudi soir, selon des sources médicales palestiniennes. 70% des secteurs de Gaza étaient privés d'électricité.

Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l'Homme ont exigé des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés et pour que "les personnels médicaux puissent remplir leur mission sans mettre leurs vies en danger".

Sur le terrain, l'infanterie et le génie assisté de l'artillerie et de l'aviation sont engagés dans des combats, tuant une vingtaine de "terroristes", frappant au moins "150 cibles" et mettant au jour 13 accès au réseau de tunnels du Hamas, ces galeries débouchant sur le territoire israélien étant l'objectif principal de l'incursion en cours selon Israël.

"Nos opérations se concentrent sur une zone de 2.5 km le long de la frontière, dans des zones rurales ou semi-urbaines", a indiqué à la presse un officier du renseignement militaire.

"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d'élargir de manière significative l'opération", a dit M. Netanyahu, "ce n'est pas possible de régler (le problème) des tunnels depuis les airs uniquement".

Il a néanmoins admis qu'il n'y avait pas de "garantie de succès à 100%", alors que l'armée en est à sa quatrième opération contre Gaza depuis son retrait unilatéral du territoire en 2005.

Malgré l'offensive terrestre, les combattants du Hamas ont réussi à tirer une cinquantaine de roquettes vendredi sur le sud et le centre d'Israël portant le total des impacts depuis le 8 juillet à plus de 1.200.

A Khan Younès, quelque 1.500 personnes se sont réfugiées dans des écoles gérées par l'ONU. "Les gens ont commencé à arriver à 02H00 du matin. Ils étaient très effrayés et épuisés après avoir marché environ 10 km. Les obus pleuvaient autour d'eux et les enfants avaient peur", a dit Fouad Chouhaiber, responsable d'un centre d'accueil.

"Ils ont tiré toute la nuit et on n'avait ni eau ni électricité. Les obus provoquaient une fumée blanche qui nous étouffait", a raconté Ghada Najjar, 39 ans, arrivée "dans une ambulance".

L'offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de décembre-janvier 2008-2009, qui avait fait 1.400 morts côté palestinien sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes.

M. Netanyahu l'a justifiée par le refus du Hamas d'accepter la proposition de trêve égyptienne que le mouvement islamiste palestinien voulait élargir à la levée du blocus et la libération de prisonniers.

A l'étranger, le président américain Barack Obama, principal allié d'Israël, a dit à M. Netanyahu que "les Etats-Unis "sont profondément inquiets des risques d'une escalade et de la perte de davantage de vies innocentes".

L'Union européenne s'est déclarée "très préoccupée" estimant "plus urgent que jamais" la recherche d'un cessez-le-feu.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas au Caire, a dit vouloir "briser la spirale de la violence". Il est attendu samedi en Israël.

Selon lui, M. Abbas a demandé à la France "de joindre les Turcs et les Qataris" car ces pays peuvent "exercer une influence particulière sur le Hamas".

Le pape François a quant à lui appelé à l'arrêt des "hostilités", alors que Moscou et Téhéran réclament "un arrêt immédiat du conflit".

La nouvelle spirale de violence a été déclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois juifs ont été inculpés.

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