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Le crash aérien en Ukraine fait trembler les marchés mondiaux

Le crash aérien en Ukraine fait trembler les marchés mondiaux

Le crash d'un avion de ligne malaisien en Ukraine, apparemment abattu par un missile, a fait trembler les marchés occidentaux et chuter les titres des compagnies aériennes en Bourse jeudi, les investisseurs craignant l'impact de cette catastrophe sur l'économie mondiale.

Les Bourses européennes ont, les premières, fait les frais de l'angoisse qui a saisi les marchés financiers et ont terminé en nette baisse: la place parisienne a perdu 1,21%, à Francfort, l'indice Dax a chuté de 1,07%, et la Bourse de Londres a lâché 0,68%.

Dans leur sillage, Wall Street a vu ses indices piquer du nez dès l'annonce du crash. Ils ont fini la journée sur une forte chute: le Dow Jones, qui avait fini à des records la veille, a plongé de 0,94%, le Nasdaq de 1,41%, et l'indice élargi S&P 500 de 1,18%.

Les places financières de la planète ont brusquement perdu du terrain vers 15H30 GMT quand les investisseurs ont appris qu'un avion de ligne malaisien parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur s'était écrasé dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

Le long-courrier Boeing 777, opéré par Malaysia Airlines, transportait 298 personnes. Les analystes du Renseignement américains "croient fortement" que l'avion a été abattu par un missile sol-air, mais l'origine de ce tir reste incertaine.

Signe de la nervosité sur le marché new-yorkais, l'indice VIX, dit "indice de la peur" a explosé et s'est envolé de 32,73%, retrouvant des niveaux plus vus depuis la mi-avril.

Alors que Wall Street se situait la veille encore à des records, "toutes les bonnes nouvelles ont été balayées: il n'y a que la tragédie ukrainienne qui a compté", a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital

Le marché des changes a vu la montée en force du yen japonais, devise refuge par excellence, qui s'est imposé face au dollar.

Le billet vert, généralement recherché en temps de crise, a cette fois souffert d'un net déclin des taux obligataires américains. Sa valeur n'a pratiquement pas bougé face à l'euro depuis la veille, évoluant vers 21H00 GMT à 1,3525 dollar, contre 1,3524 dollar mercredi à la même heure.

La forte demande sur le marché obligataire, vers lequel affluent également les opérateurs en temps d'incertitude, a en effet pesé sur les taux d'intérêt. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a chuté à 2,475% contre 2,538% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,290% contre 3,348%.

Les investisseurs sont aussi allés rechercher la sécurité sur le marché de l'or, qui a grimpé de plus de 20 dollars dans les minutes suivant directement l'annonce de la disparition de l'avion, pour atteindre 1.324,55 dollars l'once vers 15H55 GMT, avant de reperdre du terrain.

"C'est franchement une très mauvaise nouvelle", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial services.

"Ca met en cause la sécurité des routes aériennes dans cette région du globe et dans d'autres régions", comme au Proche-Orient, où les tensions étaient également à leur comble, a poursuivi M. Volokhine.

Dans ce contexte, les opérateurs ont noté avec angoisse la flambée des prix du pétrole, qui risquait, si elle se poursuivait, de peser sur la reprise économique mondiale: le brut WTI coté à New York a gagné 2 dollars sur la séance.

Les opérateurs craignaient en effet d'éventuelles perturbations de l'offre énergétique russe en cas d'escalade des tensions avec les Occidentaux.

Quelque 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, et la moitié des importations en provenance de Russie transitent par l'Ukraine.

Des deux côtés de l'Atlantique, l'information a particulièrement pesé sur le secteur aérien.

Aux Etats-Unis, American Airlines a chuté de 4,09% à 41,70 dollars, même si la compagnie a précisé qu'elle ne survolait pas l'espace aérien ukrainien. Delta Airlines, qui a décidé que ses avions allaient désormais éviter cette zone, a cédé 3,43% à 36,57 dollars. United Continental a perdu de son côté 3,45% à 43,35 dollars.

Le constructeur aéronautique Boeing a abandonné de son côté 1,21% à 125,88 dollars.

Côté européen, l'allemande Lufthansa, géant du transport aérien européen, a perdu 2,37% à 14,61 euros, Air France-KLM a baissé de 1,45% à 8,77 euros et le groupe International Consolidated Airlines, maison-mère de British Airways et de la compagnie espagnole Iberia, a chuté de 3,02% à 330,70 pence, tandis qu'easyJet cédait 1,18% à 1,341 pence.

ppa/sl/lb

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